La BCE Maintient Une Politique Monétaire Restrictive Jusqu’en 2025
Alors que l'inflation reste élevée en zone euro, la Banque centrale européenne (BCE) n'entend pas relâcher ses efforts. Son économiste en chef Philip Lane a déclaré lundi au Financial Times que la politique monétaire devra rester restrictive jusqu'en 2025. Une annonce qui souligne la détermination de l'institution à ramener durablement l'inflation vers son objectif de 2%.
Une baisse des taux en juin mais une politique toujours restrictive
Malgré une probable baisse des taux directeurs lors de la prochaine réunion du 6 juin, la BCE ne compte pas relâcher la pression. "Sauf surprise majeure, à l'heure actuelle, les éléments dont nous disposons nous permettent de lever le niveau de restriction le plus élevé", a précisé Philip Lane. Mais il a aussitôt ajouté : "Nous devons encore être restrictifs tout au long de l'année".
L'objectif est clair : s'assurer que l'inflation poursuive son ralentissement et ne reste pas ancrée au-dessus de la cible de 2%. Un scénario qui serait "très problématique et probablement assez difficile à résoudre" selon l'économiste en chef.
Des salaires qui restent sous surveillance
La croissance des salaires, qui a accéléré en début d'année, est un point d'attention majeur pour la BCE. Philip Lane se veut néanmoins rassurant, notant que ce mouvement était anticipé et qu'un ralentissement est en cours :
La décélération des salaires ne signifie pas nécessairement qu'ils redeviendront immédiatement stables. Cette année, l'ajustement est clairement très progressif.
Philip Lane, économiste en chef de la BCE
Selon lui, la croissance des salaires devrait "visiblement" décélérer l'année prochaine, permettant alors d'envisager une normalisation de la politique monétaire.
Vers un débat sur la normalisation en 2026 ?
Si tout se passe comme prévu, les responsables de la BCE pourraient donc commencer à débattre d'un retour à une politique plus neutre en 2026. Mais Philip Lane insiste :
Nous devons voir plus de progrès (sur l'inflation) avant de passer d'une phase restrictive à une réflexion sur la normalisation.
Philip Lane, économiste en chef de la BCE
D'ici là, la prudence restera de mise, comme en témoignent les anticipations des marchés qui ne tablent plus que sur une seule baisse de taux après juin 2024. La route vers la normalisation s'annonce encore longue et semée d'embûches pour la BCE.
Cet épisode montre à quel point la lutte contre l'inflation est devenue la priorité absolue des banques centrales. Après des années de politique ultra-accommodante, le retour à la normale prendra du temps. Et même une fois l'objectif d'inflation atteint, la vigilance restera de mise pour éviter tout dérapage. Un véritable changement de paradigme pour la politique monétaire.