La filiale nucléaire d’Atos sous contrôle de l’État français
En pleine restructuration pour redresser ses finances, le groupe informatique français Atos s'apprête à voir certaines de ses activités stratégiques passer sous le contrôle de l'État. Bruno Le Maire, ministre de l'Économie, a confirmé mardi la volonté du gouvernement de garder la main sur les actifs jugés essentiels pour la souveraineté nationale, en particulier la filiale qui gère les systèmes de pilotage des centrales nucléaires.
Une lettre d'intention pour sécuriser les activités clés
Face aux difficultés rencontrées par Atos, l'État a adressé il y a un mois une lettre d'intention visant à acquérir certaines branches jugées critiques. Sont concernés le supercalculateur, la cybersécurité et tout ce qui a trait aux activités militaires. Mais le ministre a souligné l'importance d'un autre volet : le contrôle-commande des centrales nucléaires françaises.
Il n'est pas question que ce contrôle-commande des centrales nucléaires puisse partir je ne sais trop où. Il doit rester sous le contrôle de la puissance publique.
Bruno Le Maire, sur Europe 1
Worldgrid, un actif convoité
Cette activité est assurée par Worldgrid, filiale d'Atos qui conçoit les systèmes de pilotage des centrales pour EDF. Selon Les Echos, cette pépite technologique pourrait se voir valorisée jusqu'à 300 millions d'euros, bien au-delà de sa valeur comptable de 32 millions fin 2022. Une cession qui aiguise les appétits, mais Bruno Le Maire a été clair :
Je ferai en sorte que le contrôle-commande des centrales nucléaires soit dans le périmètre que nous avons sécurisé, qui restera sous le contrôle de la puissance publique.
EDF ou une entreprise proche pressentie
Si Worldgrid devrait donc échapper à Atos, le ministre n'a pas précisé quelle entité publique en prendrait le contrôle. "Ça peut être EDF ou une entreprise proche d'EDF", a-t-il indiqué, confirmant que "toutes les activités stratégiques d'Atos resteront sous le contrôle de la puissance publique".
Cette annonce illustre la volonté de l'État de veiller sur des actifs cruciaux pour la sécurité et l'indépendance énergétique du pays. Un sujet d'autant plus sensible avec les tensions géopolitiques actuelles et les enjeux de souveraineté économique. Atos, malgré ses difficultés, reste un groupe clé du paysage technologique français, et le gouvernement entend bien garder un œil sur ses joyaux les plus stratégiques, au premier rang desquels sa filiale nucléaire.