Iberdrola Inaugure le Deuxième Parc Éolien en Mer Français à Saint-Brieuc
L'Espagne et la France main dans la main pour faire avancer la transition énergétique. C'est ce que symbolise la récente mise en service par le géant espagnol Iberdrola du parc éolien offshore de Saint-Brieuc, dans les Côtes-d'Armor. Avec ses 62 éoliennes et une capacité installée de 496 mégawatts (MW), il devient le deuxième plus grand parc éolien en mer actif en France, près d'un an et demi après celui de Saint-Nazaire en Loire-Atlantique.
Un investissement de 2,4 milliards d'euros
Situé à 16 kilomètres au large des côtes bretonnes, le parc éolien de Saint-Brieuc devrait produire l'équivalent de 9% de la consommation électrique annuelle de la Bretagne pendant au moins 25 ans. Un atout majeur pour la région dans sa quête d'indépendance énergétique. Les 62 turbines Siemens Gamesa de 8 MW installées sont les plus puissantes en activité en France. Leur fabrication a mobilisé près de 1700 personnes, dont 500 en Bretagne sur les sites de Brest et au Havre.
Au total, ce chantier d'envergure représente un investissement colossal de 2,4 milliards d'euros pour Iberdrola, via sa filiale Ailes Marines en charge du projet. Alors que la France accuse un certain retard dans l'éolien en mer par rapport à ses voisins européens, la mise en service de ce deuxième parc marque une étape importante.
Une prouesse technologique et logistique
Au-delà de la performance énergétique, ce parc éolien offshore constitue aussi une prouesse technologique et logistique. Les fondations dites "jacket" en acier des éoliennes ont été fabriquées en Espagne par Navantia et Windar puis assemblées à Brest. La sous-station électrique provient elle de Belgique et des Pays-Bas.
Ce projet marque une étape majeure vers la transition énergétique de la Bretagne et de la France. Nous sommes fiers d'y contribuer avec ce parc éolien en mer de dernière génération.
Emmanuel Rollin, directeur du projet chez Iberdrola
Accélérer le déploiement de l'éolien offshore
Après 12 ans de développement et 3 ans de chantier, la mise en service du parc éolien de Saint-Brieuc ouvre la voie à l'accélération tant attendue du déploiement de l'éolien en mer en France. Trois autres chantiers sont en cours pour une mise en service d'ici 2026 :
- Fécamp (Seine-Maritime) : 500 MW prévus cet été
- Courseulles-sur-Mer (Calvados) : 450 MW
- Dieppe - Le Tréport (Seine-Maritime) : 496 MW
- Yeu - Noirmoutier (Vendée) : 496 MW
D'ici 2050, la France vise une capacité installée en éolien en mer d'environ 40 gigawatts (GW). Soit de quoi générer près de 20% du mix électrique français selon l'Ademe. Un enjeu stratégique pour réduire la dépendance du pays aux énergies fossiles et au nucléaire, tout en créant une filière industrielle pourvoyeuse d'emplois.
Concilier développement et préservation de l'environnement
Mais pour être accepté, le développement de l'éolien offshore doit aussi se montrer exemplaire en matière de respect de l'environnement et de concertation avec les acteurs locaux. Le projet de Saint-Brieuc n'a pas échappé aux oppositions, notamment des pêcheurs inquiets pour leurs activités. Iberdrola assure avoir pris en compte ces enjeux dès la conception du parc, avec par exemple :
- Un "couloir" de 1,8 km entre la côte et la première rangée d'éoliennes pour le passage des navires de pêche
- L'enfouissement des câbles de raccordement pour réduire l'impact sur les fonds marins
- Un programme de suivi environnemental de l'installation et de son impact sur la biodiversité marine pendant 20 ans
La mise en service du parc éolien offshore de Saint-Brieuc marque donc une nouvelle étape encourageante pour la transition énergétique française. Avec un fonctionnement prévu jusqu'en 2050, il devrait produire l'équivalent de la consommation électrique de 835 000 personnes selon Iberdrola. De quoi donner un coup de vent bienvenu dans les voiles des énergies marines renouvelables.