Air France déploie l’IA générative pour révolutionner ses opérations
L'intelligence artificielle générative s'immisce pas à pas dans les activités d'Air France. La compagnie aérienne française a récemment dévoilé l'étendue de ses travaux sur cette technologie de pointe, qui concernent pas moins de 80 projets à différents stades de maturité. Parmi les cas d'usage les plus prometteurs figure la maintenance des avions, où l'IA pourrait être mise en œuvre avant la fin de l'année. Une petite révolution en perspective, même s'il faudra former les techniciens à bon escient, cet outil n'étant pas infaillible.
L'IA générative au chevet des avions
Baptisé « Charlie », le projet phare d'Air France en matière d'IA générative vise à faciliter grandement la maintenance des appareils. Grâce à cette technologie, les équipes pourront accéder bien plus rapidement à la documentation technique des pièces lors des opérations d'entretien. Un gain de temps précieux sachant que nombre de ces interventions sont menées en un temps record, entre deux vols. Finis les épais manuels papier, place aux références digitalisées accessibles en un clin d'œil sur tablette.
Autre atout majeur de Charlie : la possibilité d'identifier plus vite les causes de panne en s'appuyant sur l'expérience collective des mécaniciens. De quoi résoudre plus efficacement les problèmes, comme le teste actuellement la compagnie sur les aéroports de Paris-CDG et d'Amsterdam-Schiphol. Mais gare à ne pas prendre toutes les réponses de l'IA pour argent comptant ! Les techniciens devront apprendre à recouper ses suggestions, l'outil pouvant parfois se fourvoyer.
Un intérêt précoce pour la data
Si Air France se lance aujourd'hui dans l'IA générative, son appétence pour l'exploitation des données n'est pas nouvelle. Dès les années 90, la compagnie avait pressenti le potentiel du traitement massif des data, avec une montée en puissance à partir des années 2000. Depuis, l'IA n'a cessé de s'immiscer au cœur de ses activités :
L'IA est déjà mise en oeuvre chez Air France via notre chatbot Louis, lancé en 2017 pour guider les passagers. Utilisé en direct, par nos salariés ou nos conseillers, il fournit désormais 30% de réponses aux questions, contre 20% à ses débuts.
– Julie Pozzi, responsable data et IA chez Air France-KLM
Cap sur de nouveaux usages
Outre la maintenance, Air France explore une multitude d'applications de l'IA générative. Parmi la petite dizaine de projets dévoilés :
- Pamelia, en test à Paris-CDG, pour répondre aux questions des passagers sur les formalités, bagages, transports d'objets ou animaux...
- Fox, qui analysera les retours client, bons ou mauvais, laissés au service après-vente.
- Talia, un assistant interne pour la rédaction d'emails, l'organisation d'événements ou la recherche d'infos.
Si l'IA générative soulève un immense engouement, Air France reste lucide sur ses limites. Raison pour laquelle ses clients n'y seront pas directement confrontés dans l'immédiat. Seuls les professionnels dûment formés pourront en tirer parti, le temps que la technologie gagne en maturité. Mais une chose est sûre : cette révolution est bel et bien en marche et nul doute qu'elle transformera en profondeur l'univers aérien.