Loi de programmation énergie climat : l’État temporise face aux blocages

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juin 2, 2024

Loi de programmation énergie climat : l’État temporise face aux blocages

Alors que la France fait face à d'importants défis pour réussir sa transition énergétique, le gouvernement vient de renoncer à présenter la loi de programmation énergie climat qui devait définir la feuille de route du pays pour atteindre la neutralité carbone. En cause : les profondes divisions entre partisans du nucléaire et des énergies renouvelables, qui bloquent toute avancée sur le sujet. Une situation préoccupante qui interroge sur la capacité de la France à tenir ses engagements climatiques.

Un débat public en guise de lot de consolation

Pour tenter de sortir de l'impasse, le gouvernement a décidé de lancer en mai un grand débat public sur la programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE). Mais ce dernier ne portera que sur les modalités de développement des différentes énergies, et non sur les grands choix stratégiques qui font pourtant cruellement défaut. Les Français pourront ainsi donner leur avis sur l'implantation des éoliennes ou des panneaux solaires, mais pas sur le bien-fondé de construire de nouveaux réacteurs nucléaires EPR2, une décision pourtant lourde de conséquences.

Résultat, malgré ce débat, c'est le gouvernement qui in fine adoptera seul la nouvelle PPE par décret d'ici fin 2024, sans vote du Parlement. Un passage en force qui risque de laisser un goût amer.

Un calendrier bousculé

Initialement, la nouvelle loi énergie climat devait être présentée au printemps pour une adoption avant l'été. Elle devait entériner les annonces d'Emmanuel Macron sur le nucléaire, avec la construction de 6 à 14 nouveaux EPR et le développement de petits réacteurs SMR, ainsi que les nouveaux objectifs rehaussés pour les énergies renouvelables.

Mais à quelques mois des échéances, le gouvernement se retrouve dans une impasse. Les désaccords persistent entre défenseurs de l'atome et des renouvelables, chacun campant sur ses positions. Plutôt que d'essayer de les réconcilier autour d'un texte de compromis, l'exécutif a préféré reporter le problème, en organisant un débat dont on voit mal comment il pourrait aboutir à un consensus.

Des arbitrages toujours attendus

Car au-delà des éternelles querelles, ce sont bien des décisions structurantes qui se font attendre pour engager résolument la France sur la voie de la neutralité carbone. Quelle sera la place du nucléaire en 2050 ? Quel rythme de développement des renouvelables ? Quels moyens pour la sobriété énergétique ? Autant de questions qui nécessitent des arbitrages politiques forts.

« Il est urgent que le gouvernement clarifie sa stratégie énergie climat et se donne les moyens de ses ambitions. On ne peut pas se contenter de vœux pieux. »

Un expert de la transition énergétique

Certains redoutent que ces atermoiements ne pénalisent la France dans l'atteinte de ses objectifs climatiques. Le temps presse en effet pour réduire drastiquement les émissions de gaz à effet de serre du pays. Chaque année perdue rendra la tâche plus difficile et plus coûteuse.

Un signal inquiétant

Plus largement, le renoncement à la loi énergie climat envoie un signal préoccupant quant à la détermination de la France à mener sa transition bas carbone. Le sujet, pourtant crucial pour notre avenir, semble relégué au second plan face à d'autres priorités. À force de tergiverser et de reporter les décisions qui fâchent, le gouvernement donne l'impression de naviguer à vue sans cap clair.

Espérons que le débat public à venir permettra malgré tout de faire émerger des propositions constructives pour enfin définir une stratégie énergétique cohérente et partagée. Il y va de notre capacité à construire une France neutre en carbone d'ici le milieu du siècle.

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