Transition verte en Europe : les défis face à la Chine
Alors que l'urgence climatique impose une accélération de la transition écologique, l'Europe se retrouve face à un défi de taille : réussir sa révolution verte tout en faisant face à la concurrence féroce de la Chine. Panneaux solaires, éoliennes, batteries, véhicules électriques... Dans tous ces secteurs stratégiques, les entreprises chinoises gagnent du terrain grâce à des coûts imbattables. Un constat alarmant qui pousse l'UE à réagir. Mais les mesures seront-elles suffisantes pour rester dans la course ?
L'onde de choc venue de Chine
Dopée par un soutien massif de l'État, l'industrie verte chinoise se déploie à une vitesse fulgurante, inondant le marché européen de produits à bas coût. Un choc pour les acteurs historiques du Vieux Continent :
Si nous ne réagissons pas, nous sommes morts.
Bruno Le Maire, ministre de l'Économie
Le constat est sans appel. Sur le solaire, des géants comme Meyer Burger ferment leurs usines européennes pour investir aux États-Unis. Côté éolien, même les leaders danois et allemands souffrent face aux exportations chinoises. Dans l'hydrogène, la Chine détient déjà 50% des capacités mondiales d'électrolyseurs.
L'Europe contre-attaque
Face à cette vague, Bruxelles tente de réagir. Déplafonnement des aides d'État, achats publics privilégiant le "made in Europe", alliances industrielles... Les initiatives se multiplient pour soutenir la filière :
- Le "Net zero industry act" fixe un objectif de 40% de production locale pour les technologies vertes.
- Un "paquet éolien" promet un coup de pouce financier au secteur.
- Des milliards d'aides sont débloqués pour les projets hydrogène.
Des mesures bienvenues, mais qui arrivent souvent trop tard selon les industriels. La complexité des procédures freine les investissements.
Des atouts européens à valoriser
Malgré ce constat en demi-teinte, l'Europe conserve des atouts dans la course aux technologies vertes :
- Sur le marché des pompes à chaleur, 60% des équipements installés sont "made in Europe". Les fabricants européens pourraient représenter 35% du marché mondial en 2030.
- Une réglementation exigeante sur les gaz réfrigérants donne plusieurs années d'avance aux acteurs européens.
- Des pistes comme un "bonus écologique" réservé aux produits verts locaux sont à l'étude.
Des signaux encourageants, mais la partie est loin d'être gagnée. Pour tenir ses ambitions climatiques tout en préservant son industrie, l'Europe va devoir jouer serré face au rouleau compresseur chinois. L'avenir de sa souveraineté technologique en dépend.