L’aviation face au défi des annulations de vols cet été
Alors que les beaux jours approchent et que les envies d'évasion se font pressantes, les vacanciers pourraient avoir quelques surprises cet été au moment de s'envoler vers leur destination de rêve. En effet, les compagnies aériennes risquent de manquer cruellement d'avions pour répondre à la demande record des voyageurs.
Un été sous tension pour le transport aérien
Selon les estimations des experts du secteur relayées par L'Usine Nouvelle, il manquerait cette année des centaines d'avions, peut-être jusqu'à 2000, pour satisfaire les besoins. Les avionneurs comme Airbus et Boeing peinent en effet à tenir les cadences de livraison, entravés par divers problèmes : difficultés d'approvisionnement, retards, avions cloués au sol pour des raisons techniques...
Résultat, l'offre ne suit pas et les compagnies doivent s'adapter tant bien que mal. Concrètement, cela signifie des annulations de vols de dernière minute, comme l'an dernier, en particulier sur les destinations les moins rentables. Les lignes les moins remplies seront les premières sacrifiées.
Quelles conséquences pour les passagers ?
Au-delà de la déception de voir son vol annulé, les voyageurs devront aussi s'attendre à une hausse des prix des billets. Ils devraient être supérieurs d'environ 10% à ceux de 2019 selon les spécialistes. Une hausse en partie liée à la rareté des avions, qui pousse les compagnies à maximiser leurs marges sur les vols maintenus.
Autre effet pervers, pour combler le manque d'avions neufs, les compagnies conservent en service leurs appareils plus anciens. Un pis-aller qui n'est pas sans conséquence environnementale, ces avions étant souvent plus énergivores et polluants.
De nombreuses compagnies voient qu'elles peuvent développer leur réseau, veulent desservir de nouvelles destinations, mais n'y arrivent pas parce qu'elles ne reçoivent pas de nouveaux avions.
Willie Walsh, directeur général de l'IATA
Jusqu'à quand cette situation va-t-elle durer ?
Selon IATA, l'association internationale du transport aérien, 1583 avions seront livrés en 2024, soit 11% de moins que prévu en début d'année. Un retard qui devrait perdurer jusqu'en 2026 au moins d'après les analystes, le temps que l'industrie aéronautique résorbe ses difficultés.
D'ici là, les voyageurs devront prendre leur mal en patience et probablement mettre la main au portefeuille pour partir en vacances en avion. À moins de se tourner vers d'autres modes de transport, quand c'est possible. L'occasion peut-être de redécouvrir les joies du train, moins rapide certes, mais plus écologique et à l'abri des annulations de dernière minute !
