L’incroyable histoire de Fanta, né sous l’Allemagne nazie
Connaissez-vous la véritable histoire derrière la création de Fanta, ce soda orangé apprécié dans le monde entier ? Loin des plages ensoleillées et de l'insouciance, Fanta est en réalité né dans l'Allemagne sombre du Troisième Reich. Retour sur cette fascinante épopée, mêlant tensions politiques, pénuries de guerre et inventivité d'un industriel déterminé.
Max Keith, le patron allemand de Coca-Cola pris dans la tourmente
Notre histoire commence en 1933, lorsqu'Adolf Hitler accède au pouvoir. Max Keith, alors âgé de 30 ans, fait ses premiers pas au sein de Coca-Cola GmbH, la filiale allemande. Comptable ambitieux, il gravit rapidement les échelons jusqu'à prendre la direction en 1936. Déterminé à faire briller Coca-Cola malgré le contexte politique tendu, Keith va devoir composer avec le régime nazi.
Keith ne pense qu'à une chose, la réussite de Coca-Cola. Et apprend à s'accommoder du nouveau régime sans le soutenir.
Grâce à ses contacts, il obtient que le sirop concentré puisse être importé sans entrave des États-Unis. Les affaires prospèrent, avec 51 usines d'embouteillage et des millions de bouteilles vendues. Mais la guerre vient tout bouleverser.
1941, les États-Unis coupent l'approvisionnement en sirop
Avec l'entrée en guerre des États-Unis, Atlanta stoppe l'exportation du précieux sirop, réservé aux soldats américains. Max Keith doit trouver une solution pour maintenir la production. C'est alors qu'il a l'idée de créer sa propre boisson, toujours sous la bannière Coca-Cola. Il rassemble ce qu'il trouve : fruits, fibres de pommes, petit-lait, saccharine... Une recette surprenante voit le jour.
Fanta, ou la "fantaisie" made in Germany
Pour baptiser sa nouvelle boisson, Keith demande à ses vendeurs de laisser libre cours à leur imagination, leur "Fantasie". "Fanta !" s'exclame l'un d'eux. Le nom est adopté et la production redémarre, avec un succès fulgurant. En 1943, 3 millions de caisses sont écoulées. On l'utilise même pour agrémenter soupes et ragoûts !
L'ultimatum d'un général nazi et un heureux coup du sort
Mais en 1945, un général nazi somme Keith de nationaliser Coca-Cola sous 48h, sous peine d'être envoyé en camp de concentration. Malgré ses efforts désespérés, Keith ne voit pas d'issue. Seul un coup du sort le sauvera : pendant ce laps de temps, le général mourra lors d'un bombardement !
Après guerre, Keith fait redémarrer les usines allemandes et reverse à Coca-Cola Company les bénéfices engrangés, ainsi que sa recette de Fanta. Cette boisson à l'histoire complexe deviendra un emblème orangé et pétillant dans le monde entier, bien loin de ses origines troubles.
L'incroyable épopée de Fanta nous plonge dans les heures sombres du XXe siècle, où la débrouillardise d'un homme aura permis de maintenir un empire industriel en activité. Une page méconnue de l'histoire, entre grande Histoire et petites anecdotes, qui a façonné le destin d'une marque iconique.