Fisker : la faillite d’un pionnier de la voiture électrique
Mauvaise nouvelle pour l'industrie automobile électrique. La startup Fisker Group Inc., fondée par le célèbre designer Henrik Fisker, vient de se déclarer en faillite, un an seulement après le lancement de son premier véhicule, le SUV électrique Ocean. Un coup dur pour ce pionnier de la voiture électrique premium qui ambitionnait de bousculer Tesla.
Un parcours semé d'embûches
Le destin de Fisker est à l'image d'un long chemin de croix. Créée en 2016, la startup californienne avait fait une entrée fracassante en bourse en 2020 via une SPAC, levant au passage plus d'un milliard de dollars. De quoi nourrir de grandes ambitions, avec le projet de produire des voitures électriques haut de gamme en s'appuyant sur l'expertise de Magna, un géant canadien de la sous-traitance automobile.
Mais les choses ne se sont pas passées comme prévu. Le lancement de l'Ocean, le premier modèle de la marque, a été retardé à plusieurs reprises. Et quand les premières livraisons ont enfin débuté à la mi-2023, les problèmes se sont rapidement accumulés. Bugs logiciels, défauts de fabrication, soucis de fiabilité... Les clients mécontents ont été nombreux à se manifester, contraignant Fisker à multiplier les rappels.
Des ventes insuffisantes
Malgré un positionnement haut de gamme et un design original signé Henrik Fisker, l'Ocean n'a pas rencontré le succès escompté. Seuls quelques milliers d'exemplaires ont été écoulés dans le monde. Bien trop peu pour atteindre la rentabilité, d'autant que la production de l'Ocean s'est avérée plus coûteuse que prévu. Pour ne rien arranger, le second projet de Fisker, une citadine électrique bon marché développée avec Foxconn, a capoté.
Nous avons cherché par tous les moyens à redresser la barre, en réduisant les coûts et en explorant de nouveaux partenariats. Malheureusement, cela n'a pas suffi.
– Henrik Fisker, fondateur de Fisker Inc.
Deuxième échec pour Henrik Fisker
La faillite de Fisker marque un nouvel échec pour Henrik Fisker. Le designer danois avait déjà vu sa précédente entreprise, Fisker Automotive, faire faillite en 2013, peu après le lancement d'une sportive hybride rechargeable, la Karma. Ironiquement, cette première Fisker avait aussi été plombée par des problèmes de qualité.
Il va maintenant falloir solder les comptes et liquider les actifs. La startup a déclaré entre 100 et 500 millions de dollars de dettes. Parmi ses principaux créanciers figurent des fournisseurs comme SAP, Salesforce ou encore Ansys.
Un coup dur pour l'électrique
Au-delà du cas Fisker, cette faillite constitue un nouveau revers pour l'industrie des voitures électriques. Malgré des progrès indéniables et une adoption en hausse, le secteur reste confronté à de nombreux défis :
- Des coûts élevés, notamment au niveau des batteries.
- Une concurrence féroce, dominée par Tesla.
- Des infrastructures de recharge encore limitées.
À cela s'ajoute la pression croissante des constructeurs automobiles traditionnels, qui multiplient les lancements et investissent des milliards dans l'électrification. Un contexte particulièrement difficile pour les startups, qui peinent à exister face aux mastodontes du secteur.
L'avenir nous dira si l'infortuné Fisker était un cas isolé ou le symptôme de problèmes plus profonds. Une chose est sûre : la route vers la mobilité durable est encore longue et semée d'embûches.