L’aéro française reconquiert son envol pré-Covid
Cinq ans après avoir essuyé de lourdes turbulences liées à la crise du Covid-19, la filière aéronautique et spatiale française s'apprête à retrouver son altitude de croisière d'avant la pandémie. Un rétablissement porté par la dynamique d'Airbus et qui se confirme sur tous les plans : chiffre d'affaires, emplois, prises de commandes...
Si 2020 avait marqué un point bas avec un CA en chute de 30% par rapport à 2019 à cause du Covid, les voyants sont désormais tous au vert. Fin avril, Guillaume Faury, le président exécutif d'Airbus et du Gifas (Groupement des industries françaises aéro et spatiales), se montrait confiant :
«L'année 2024 sera très probablement celle où l'on retrouvera le chiffre d'affaires de 2019»
Guillaume Faury, Président d'Airbus et du Gifas
Un rebond porté par Airbus
De fait, la filière a généré un chiffre d'affaires de 70,2 milliards d'euros en 2023, contre 62,7 milliards l'année précédente. On se rapproche des 74,3 milliards atteints en 2019, l'année record avant le Covid.
Cette reprise s'explique avant tout par la croissance industrielle des activités civiles, tirée par Airbus. L'avionneur européen a vu ses cadences de production redécoller, aidé par le retour progressif du trafic aérien mondial. Avec ses best-sellers A320 et A220, Airbus surfe sur la demande des compagnies pour des monocouloirs plus efficients.
Des effectifs au plus haut historique
Cette embellie se traduit aussi dans l'emploi. Après les plans de sauvegarde et les départs volontaires durant la crise, les effectifs de la filière ont atteint l'an passé un plus haut historique à 210 000 personnes, contre 202 000 en 2019. Les embauches ont repris, notamment chez les sous-traitants et équipementiers pour accompagner la montée en cadence.
Un carnet de commandes bien rempli
Côté commandes aussi, le ciel s'éclaircit. La filière a engrangé 65,1 milliards d'euros de prises de commandes en 2023, soit 3,2 milliards de plus qu'il y a cinq ans. De quoi voir venir sereinement et honorer les montées en cadence annoncées, malgré les tensions sur les chaînes d'approvisionnement.
Des nuages persistent sur la défense et le spatial
Seuls bémols : la défense qui marque une pause après les succès à l'export et le spatial en manque de compétitivité face à la révolution du New Space. Mais le secteur aéronautique, dominant, devrait permettre dès 2025 de tourner définitivement la page Covid.
Moteurs allumés, check-list effectuée : l'industrie aéronautique française est parée au décollage pour retrouver son altitude pré-pandémie. Portée par les vents favorables d'Airbus, elle peut voir l'avenir avec sérénité, une fois dissipés les derniers nuages liés au Covid. Cap sur 2025 pour une croisière retrouvée !