Licenciements massifs dans la tech en 2024 : Quel impact sur l’innovation ?
2024 est une année sombre pour le secteur technologique. Plus de 60 000 postes ont déjà été supprimés dans 254 entreprises selon le site Layoffs.fyi. Les géants de la tech comme Tesla, Amazon, Google, Microsoft ou encore TikTok sont touchés. Mais la crise n'épargne pas non plus les startups plus modestes.
Une vague de licenciements inédite qui balaye le secteur
Après des années fastes, la tech fait face à un fort ralentissement en 2024. Les plans sociaux s'enchaînent à un rythme effréné :
- Tesla a réduit significativement les effectifs de ses équipes dédiées aux bornes de recharge
- Amazon supprime des centaines de postes dans ses divisions Prime Video, MGM Studios et jeux vidéo
- Google réorganise en profondeur ses équipes cloud, hardware et IA
- Microsoft se sépare de 10% de ses effectifs dans le gaming suite au rachat d'Activision Blizzard
- TikTok opère des coupes dans ses équipes ventes et marketing à l'international
Les startups plus petites ne sont pas épargnées. Beaucoup réduisent la voilure, certaines mettent carrément la clé sous la porte. Comme Frontdesk qui a licencié ses 200 employés début janvier ou encore InVision qui fermera fin 2024.
Des causes multiples à cette crise
Comment expliquer cette hémorragie d'emplois ? Plusieurs facteurs entrent en jeu :
- Un climat économique dégradé qui pousse les entreprises à réduire leurs coûts
- Des investissements trop ambitieux réalisés pendant la pandémie quand le secteur tech était en plein boom
- Des changements de stratégie et des réorganisations drastiques pour recentrer les activités
- La maturité de certains marchés hier en pleine croissance comme la livraison de courses
- La concurrence exacerbée de l'IA qui pousse à revoir les effectifs et les priorités
Chaque entreprise a ses raisons propres. Mais globalement, la tech doit digérer les excès de la période pandémique et s'adapter au nouveau contexte. Ce qui passe souvent par une cure d'amaigrissement.
Quelles conséquences pour l'avenir de l'innovation ?
Cette vague de licenciements n'est pas sans conséquences pour l'innovation et l'avenir du secteur :
- Avec moins de bras et de cerveaux, difficile de maintenir le même rythme dans la R&D et le lancement de nouveaux produits et services
- C'est tout un vivier de talents qui se retrouve sur le carreau et devra se réinventer, avec le risque de quitter le secteur
- Les budgets risk capital se tarissent, compliquant l'accès aux financements pour les nouvelles pépites
- Le moral des troupes et l'image employeur des entreprises technologiques sont mis à mal
- La confiance des investisseurs et du grand public envers les promesses de la tech s'érode
Le dynamisme et la capacité d'innovation du secteur pourraient être durablement affectés. La prudence est désormais de mise. Les projets trop risqués sont remisés au placard. L'humeur est à la consolidation et aux économies.
Vers une innovation plus responsable et durable ?
« Nous entrons dans une nouvelle ère pour la tech, plus raisonnable et responsable. L'innovation à tout prix, c'est terminé. Place à un développement plus durable et éthique, au service de l'humain. »
Analyse un expert du secteur
Malgré tout, certains veulent y voir le verre à moitié plein. Cette crise pourrait accélérer la mutation nécessaire du secteur vers un modèle plus vertueux :
- Fin de la course effrénée à la croissance, place au développement raisonné
- Réflexion accrue sur l'impact environnemental et sociétal des projets et innovations
- Évolution vers des organisations plus agiles, plus frugales, moins gourmandes en ressources
- Recentrage des investissements sur les innovations réellement utiles et profitables
- Prise en compte renforcée de l'éthique et des enjeux humains dans les développements technologiques
Bref, après l'euphorie et les excès, l'heure est peut-être venue pour la tech de grandir, de mûrir ses pratiques. De toute crise naît une opportunité. Celle de bâtir une innovation plus juste, plus responsable, plus pérenne. Acceptons d'y voir un mal pour un bien.