Sila lève 375M$ pour son usine de batteries innovantes
Alors que plusieurs startups de batteries électriques traversent une passe difficile, la jeune pousse Sila vient de boucler un tour de table record de 375 millions de dollars. Cette levée de fonds en série G, menée par ses investisseurs historiques comme Sutter Hill Ventures, va permettre à l'entreprise de terminer la construction de son usine de Moses Lake dans l'état de Washington. D'ici fin 2025, ce site industriel produira à grande échelle l'anode en silicium brevetée par Sila, une technologie qui promet de révolutionner les batteries des voitures électriques.
Le pari risqué mais visionnaire de Sila
Fondée en 2011 par Gene Berdichevsky, un ancien ingénieur de Tesla, Sila mise sur une approche innovante de la chimie des batteries. Son matériau phare, le Titan Silicon, remplace le graphite traditionnel des anodes par du silicium. Ce changement, en apparence anodin, a des implications majeures :
- Une densité énergétique accrue de 20 à 40%
- Des coûts de production réduits
- Un approvisionnement en matières premières facilité
Contrairement au graphite qu'il faut extraire et raffiner dans des régions spécifiques, souvent en Chine, le silicium peut être produit n'importe où dans le monde. De quoi sécuriser les chaînes d'approvisionnement des constructeurs automobiles, à l'heure où l'on parle de plus en plus de souveraineté industrielle.
Il ne suffit pas d'avoir la bonne science si on ne peut pas l'appliquer à une échelle fondamentalement industrielle.
– Gene Berdichevsky, CEO de Sila
Mercedes et Panasonic, premiers clients
Pour démontrer le potentiel de sa technologie, Sila a noué des partenariats stratégiques avec des géants comme Mercedes-Benz et Panasonic. Le constructeur allemand compte intégrer les anodes Titan Silicon dans son iconique G-Class électrique. Panasonic, qui fournit notamment les batteries de Tesla, voit dans l'innovation de Sila un moyen de garder une longueur d'avance.
Passer du prototype à la production de masse
Si Sila livre déjà des échantillons à ses clients depuis son siège d'Alameda en Californie, le véritable défi consiste à passer à l'échelle industrielle. C'est tout l'enjeu de l'usine de Moses Lake, qui devra produire suffisamment de Titan Silicon pour équiper jusqu'à un million de véhicules par an après de futures extensions.
Un objectif ambitieux, surtout dans le contexte actuel où plusieurs startups de batteries rencontrent des difficultés, voire mettent la clé sous la porte. Mais Sila semble avoir convaincu les investisseurs que son approche était la bonne. Réponse d'ici 2025, lorsque les premières Mercedes dotées de batteries Sila Silicon débouleront sur nos routes !
