Un plan social chez Autoliv malgré une bonne santé financière

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Un plan social chez Autoliv malgré une bonne santé financière Innovationsfr
juin 28, 2024

Un plan social chez Autoliv malgré une bonne santé financière

Dans un contexte automobile en pleine mutation, les équipementiers sont en première ligne. C'est le cas d'Autoliv, spécialiste des systèmes de sécurité passive comme les airbags, qui malgré de solides performances financières, poursuit son désengagement progressif du territoire français. Son usine de Gournay-en-Bray, en Seine-Maritime, est notamment concernée par un cinquième plan social en quinze ans.

Un leader sous pression

Autoliv est le numéro un mondial des systèmes de sécurité pour l'automobile avec plus de 40% de parts de marché. Le groupe suédo-américain a réalisé un chiffre d'affaires de 10,5 milliards de dollars en 2023. Mais dans un marché très concurrentiel, il doit s'adapter en permanence pour maintenir sa rentabilité et satisfaire des constructeurs toujours plus exigeants.

Pour cela, Autoliv a décidé de réduire ses coûts, notamment en Europe, avec un plan de restructuration visant à supprimer 11% de ses effectifs mondiaux, soit environ 8000 postes. La France, où le groupe emploie 1600 personnes sur 5 sites, est particulièrement touchée avec 320 emplois menacés.

Des délocalisations malgré la rentabilité

Le site le plus impacté est celui de Gournay-en-Bray qui produit des airbags principalement pour Toyota et Nissan. Malgré un carnet de commandes stable et une bonne rentabilité selon les syndicats, l'usine va perdre 55 postes en CDI et 24 intérimaires d'ici fin 2024. En 15 ans, les effectifs ont été divisés par 4, passant de 1900 à 580.

Autoliv justifie ces coupes par une volonté de simplifier sa logistique et son empreinte industrielle. En réalité, le groupe transfère progressivement sa production vers des pays à bas coûts comme l'Europe de l'Est ou le Maghreb, une tendance forte chez les équipementiers sous la pression des constructeurs.

Il s'agit d'une stratégie financière, pas d'une stratégie industrielle.

– Un représentant syndical d'Autoliv France

L'avenir incertain du Made in France

Si Autoliv assure que le site de Gournay n'est pas menacé de fermeture, son avenir à long terme semble compromis sans nouveaux projets et investissements. Un scénario tristement classique dans l'industrie automobile française, où les délocalisations s'enchaînent malgré les efforts de compétitivité des usines.

Face à ce constat, les pouvoirs publics tentent de soutenir la filière et le "Made in France" à coups d'aides et d'incitations. Mais dans un marché mondialisé, la bataille est difficile. Pour les équipementiers comme Autoliv, l'attrait des pays low-cost semble plus fort que l'attachement aux racines industrielles.

La survie des sites français dépendra de leur capacité à décrocher de nouveaux projets à forte valeur ajoutée. Un défi majeur qui mobilisera l'ensemble des acteurs de la filière automobile dans les années à venir. Sans quoi le "Made in France" risque de devenir de plus en plus résiduel chez les équipementiers.

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