ACC lève 1 milliard d’euros pour sa gigafactory de batteries
Malgré un marché des véhicules électriques en berne, le projet de méga-usine de batteries d'ACC en France continue d'avancer. Le consortium européen, détenu par Stellantis, Mercedes et TotalEnergies, s'apprête à lever près d'un milliard d'euros pour financer la deuxième phase de sa gigafactory.
Un financement conséquent pour la montée en puissance d'ACC
Selon des sources proches du dossier, le prêt bancaire d'environ 1 milliard d'euros qu'ACC va signer prochainement servira à financer le deuxième bloc de production de son usine géante de batteries située à Billy-Berclau/Douvrin, dans le Pas-de-Calais. Cette levée de fonds significative témoigne de la volonté d'ACC de poursuivre le développement de son site industriel malgré un contexte de marché peu porteur pour les véhicules électriques.
Le consortium peut compter sur le soutien de ses actionnaires Stellantis et Mercedes qui se sont portés garants du prêt. Cet engagement des constructeurs automobiles démontre l'importance stratégique de sécuriser les approvisionnements en batteries pour leurs futurs modèles électrifiés.
Une approche par étapes pour atteindre 40 GWh de capacité
Le site français d'ACC prévoit une montée en puissance progressive de ses capacités de production :
- Un premier bloc de 15 GWh déjà en activité
- Un deuxième bloc de 13 GWh en construction
- Un éventuel troisième bloc pour atteindre 40 GWh à terme
Cette approche par paliers permet à ACC de s'adapter à la demande tout en maîtrisant ses investissements. La décision de construire le troisième bloc n'est pas encore actée et dépendra de l'évolution du marché.
Technologie NMC vs LFP : le pari d'ACC
Alors que son actionnaire Stellantis vient d'annoncer un projet de gigafactory LFP avec le chinois CATL en Espagne, ACC mise pour sa part sur la technologie NMC, jugée plus adaptée pour les véhicules haut de gamme grâce à sa densité énergétique élevée. Un positionnement ambitieux face à la montée en puissance du LFP, moins cher.
Le NMC, à plus forte densité énergétique mais plus cher, se prête aux véhicules électriques plus gros et plus haut de gamme tandis que le LFP, moins dense mais plus abordable, sied aux petite voitures low cost.
- Un porte-parole d'ACC
ACC n'a pas encore finalisé ses choix technologiques futurs et entend détailler ses feuilles de route industrielles et technologiques au cours du premier semestre 2025. Le consortium reste ouvert aux différentes chimies de batteries en fonction des besoins du marché.
Pas de précipitation malgré des projets suspendus
Si ACC poursuit son développement en France, le groupe a en revanche suspendu ses projets de gigafactories en Allemagne et en Italie. Une décision motivée par la volonté de mieux calibrer ses investissements et ses choix technologiques avant d'aller plus loin.
Face aux profondes difficultés financières rencontrées par le pionnier suédois Northvolt, les acteurs émergents de la batterie en Europe font preuve de prudence. Malgré les incertitudes sur la croissance du véhicule électrique, beaucoup restent néanmoins convaincus de la nécessité stratégique d'implanter des capacités sur le Vieux continent pour réduire la dépendance à l'Asie. Un défi industriel de long terme qu'ACC entend bien relever, avec réalisme et détermination.