Activité en baisse pour le secteur des services français en décembre 2024
Alors que l'année 2024 touche à sa fin, le secteur des services en France peine toujours à retrouver des couleurs. C'est ce que nous révèle le dernier indice PMI S&P Global et HCOB publié ce lundi 16 décembre. Malgré un léger mieux par rapport au mois précédent, l'activité se contracte pour le quatrième mois consécutif. Un constat préoccupant à l'aube d'une nouvelle année qui s'annonce incertaine sur le plan économique.
Une embellie en trompe-l'œil
À première vue, l'indice PMI du secteur des services affiche une progression, passant de 46,9 en novembre à 48,2 points en décembre. Mais ne nous y trompons pas : située sous le seuil fatidique des 50 points, cette valeur traduit toujours un repli de l'activité. La croissance se fait désirer dans un contexte national et international délicat.
Le secteur privé dans son ensemble suit la même tendance, avec un indice composite grimpant de 45,9 à 46,7 points. Là encore, le compte n'y est pas. Du côté de l'industrie manufacturière, c'est même la soupe à la grimace : l'indice PMI chute à 39,6 points, au plus bas depuis 55 mois.
L'instabilité politique et la faible demande plombent l'activité
Quand on interroge les entreprises de services, deux facteurs ressortent pour expliquer ces mauvaises performances : l'instabilité politique et la faiblesse de la demande. Dans ce climat peu porteur, les sociétés ont dû se résoudre à réduire fortement leurs effectifs au cours du mois écoulé.
Le secteur des services reste enlisé. À l'exception d'une brève période autour des Jeux olympiques d'été à Paris, les prestataires de services ont eu du mal à générer une dynamique de croissance.
– Tariq Kamal Chaudhry, économiste à la Hamburg Commercial Bank
2025, une année dans le brouillard
Si la confiance des entreprises de services s'est quelque peu redressée en décembre, les perspectives pour l'année à venir restent très incertaines. L'environnement politique et social demeure instable, avec des mouvements sociaux à répétition depuis la réforme des retraites. Les ménages, inquiets pour leur pouvoir d'achat, continuent de limiter leurs dépenses.
Dans ces conditions, difficile d'envisager un retour rapide de la croissance. La consommation, traditionnel moteur de l'économie française, devrait rester atone. Côté investissements, les entreprises joueront probablement la carte de la prudence, dans l'attente d'une embellie qui tarde à se dessiner.
La France à la traîne en Europe
Ce tableau morose n'est malheureusement pas une exception française. La plupart des économies européennes font grise mine en cette fin d'année 2024. Mais dans ce marasme ambiant, l'Hexagone fait moins bien que la moyenne. Notre pays est à la peine, avec une croissance parmi les plus faibles du continent.
Le nouveau gouvernement, en place depuis la rentrée, peine pour l'instant à insuffler un élan. Son plan de relance, très attendu, se fait attendre. Les milieux économiques s'impatientent et réclament des mesures fortes pour redonner de l'oxygène aux entreprises et soutenir le pouvoir d'achat.
L'année 2025 sera donc cruciale. Il faudra au plus vite retrouver le chemin de la croissance et de la confiance, sous peine de voir la France décrocher durablement. Un défi de taille pour l'exécutif, qui devra déployer des trésors d'inventivité et de pédagogie pour remettre le pays sur les rails. Le temps presse.