Aeroprotec : Une Usine Innovante de 5M€ près de Pau

Imaginez une usine où les machines bourdonnent en silence, où l’air est pur malgré les procédés industriels, et où chaque geste vise à préserver la planète tout en servant l’aéronautique. C’est le pari audacieux d’Aeroprotec, une entreprise qui s’apprête à poser une nouvelle pierre dans l’édifice de l’innovation française. Basée dans les Pyrénées-Atlantiques, cette PME spécialisée dans le traitement de surfaces ne se contente pas de suivre les tendances : elle les devance, avec un projet d’usine à 5 millions d’euros près de Pau qui pourrait bien redéfinir les standards de son secteur.

Une ambition industrielle au cœur des Pyrénées

Quand on pense à l’aéronautique, des noms comme Airbus ou Boeing viennent immédiatement à l’esprit. Pourtant, des acteurs plus discrets, comme Aeroprotec, jouent un rôle tout aussi crucial. Avec ce projet d’usine flambant neuve, l’entreprise ne vise pas seulement à accroître sa capacité de production. Elle veut aussi démontrer qu’il est possible de conjuguer performance industrielle et respect de l’environnement, une équation complexe dans un secteur souvent pointé du doigt pour son empreinte carbone.

Un investissement stratégique de 5 millions d’euros

Le chiffre donne le vertige : **5 millions d’euros**. C’est la somme qu’Aeroprotec est prête à injecter pour bâtir cette nouvelle unité près de Pau. Prévue pour une livraison en 2027, avec un démarrage des travaux fin 2025 ou début 2026, cette usine ne sera pas une simple extension. Elle incarne une vision : celle d’une industrie moderne, numérique et durable. L’objectif ? Répondre aux besoins croissants de l’aéronautique, un domaine où 99 % de l’activité d’Aeroprotec est concentrée.

Mais ce n’est pas tout. Ce projet s’accompagne de la création d’une quarantaine d’emplois locaux, une bouffée d’oxygène pour la région Nouvelle-Aquitaine. Derrière ces chiffres, il y a une promesse : celle d’un site qui repousse les limites de ce qu’une usine peut être aujourd’hui.

L’innovation comme moteur

Aeroprotec ne se repose pas sur ses lauriers. Avec un chiffre d’affaires de 27 millions d’euros en 2024 et un effectif de 300 personnes, l’entreprise voit grand : elle ambitionne d’atteindre **40 millions d’euros d’ici 2030**. Comment ? En misant sur l’innovation, un levier qu’elle actionne avec une précision chirurgicale. Deux brevets récemment déposés témoignent de cette dynamique.

Le premier concerne un **revêtement biosourcé**, une petite révolution dans le traitement des surfaces. Là où les procédés classiques nécessitent deux applications, ce nouveau produit n’en demande qu’une seule. Résultat : des économies d’échelle impressionnantes et une réduction de l’impact environnemental. « Nous sommes en phase de validation, et les tests montrent une résistance de 3000 heures au brouillard salin. L’objectif est de viser les 8000 heures exigées par l’aéronautique », confie Thierry Haure-Mirande, PDG d’Aeroprotec.

« C’est extrêmement prometteur. Nous voulons prouver qu’une industrie décarbonée est possible dès aujourd’hui. »

– Thierry Haure-Mirande, PDG d’Aeroprotec

Le second brevet, tout aussi audacieux, porte sur un revêtement intégrant des **nano-marqueurs**. Ces derniers permettent une traçabilité infaillible des produits, une avancée qui pourrait séduire bien au-delà de l’aéronautique. La Monnaie de Paris et des maisons de luxe y voient déjà un potentiel pour garantir l’authenticité de leurs créations.

Une usine tournée vers la décarbonation

Si l’innovation est le cœur du projet, la **décarbonation** en est l’âme. Aeroprotec veut faire de cette usine un modèle d’industrie verte. Entièrement numérique et automatisée, elle éliminera le papier et respectera les normes strictes du règlement européen *Reach*. Mais elle ira plus loin, en intégrant des technologies comme l’intelligence artificielle pour optimiser les processus et réduire les émissions.

« Nous avons conçu notre site d’Uzein sur ce modèle : zéro papier, 100 % automatisé. La nouvelle usine suivra cette voie, avec un accent encore plus fort sur la décarbonation », explique le PDG. Une ambition qui résonne avec les attentes d’un secteur aéronautique sous pression pour verdir ses pratiques.

Diversification : un horizon élargi

Aeroprotec ne se limite pas à son terrain de jeu habituel. Grâce à ses innovations, elle explore de nouveaux marchés. Les nano-marqueurs, par exemple, ouvrent des perspectives dans le luxe et la numismatique. Cette diversification stratégique pourrait bien devenir un atout majeur pour l’entreprise, qui cherche à réduire sa dépendance à l’aéronautique tout en valorisant son savoir-faire unique.

Imaginez un bijou ou une pièce de monnaie dont l’origine est garantie par une technologie issue de l’industrie aéronautique. C’est le genre de pont inattendu qu’Aeroprotec construit entre des univers a priori éloignés.

Les défis d’un projet pionnier

Tout ambitieux qu’il soit, ce projet n’est pas sans obstacles. Construire une usine à la pointe de la technologie dans un délai de trois ans demande une coordination sans faille. Les coûts, bien que maîtrisés, restent élevés, et les brevets en cours de validation doivent encore prouver leur efficacité à grande échelle. Sans oublier les aléas économiques qui pourraient freiner la croissance de l’aéronautique.

Pourtant, Aeroprotec semble armée pour relever ces défis. Son expérience à Uzein, où elle a déjà déployé une unité ultra-moderne, lui donne une longueur d’avance. Et son ancrage local, dans une région dynamique comme les Pyrénées-Atlantiques, lui assure un soutien précieux.

Un modèle pour l’industrie de demain ?

Ce projet dépasse les frontières d’Aeroprotec. Il pourrait inspirer d’autres entreprises à repenser leurs processus industriels. En combinant **intelligence artificielle**, matériaux biosourcés et automatisation, cette usine dessine les contours d’une industrie plus responsable. Un enjeu crucial à l’heure où la transition écologique devient une priorité mondiale.

Pour résumer, voici les piliers de cette initiative :

• Un investissement de 5 millions d’euros pour une usine livrée en 2027.
• Une quarantaine d’emplois créés dans la région de Pau.
• Deux brevets innovants pour des revêtements biosourcés et traçables.
• Une approche 100 % numérique et décarbonée.

À terme, cette usine ne sera pas seulement un outil de production. Elle deviendra un symbole : celui d’une industrie capable de se réinventer pour répondre aux défis du XXIe siècle.

Et après ?

Si Aeroprotec atteint son objectif de 40 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2030, elle aura réussi un tour de force. Mais au-delà des chiffres, c’est l’impact de ses innovations qui comptera. En posant les bases d’une industrie plus verte et connectée, elle pourrait bien ouvrir la voie à une nouvelle génération d’entreprises. Et qui sait ? Peut-être que dans dix ans, on parlera de Pau comme d’un hub inattendu de l’innovation industrielle.

En attendant, le compte à rebours est lancé. Fin 2025, les premières grues s’élèveront près de Pau. D’ici là, Aeroprotec continue de peaufiner ses technologies, avec une certitude : l’avenir se construit dès maintenant.