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Airbus 2025 : 820 Livraisons pour un Futur Innovant
Et si l’avenir de l’aviation se dessinait dès aujourd’hui sous nos yeux ? En ce 20 février 2025, Airbus, le titan européen de l’aéronautique, dévoile ses ambitions : livrer environ 820 avions cette année. Un chiffre qui impressionne, mais qui cache une réalité bien plus complexe, mêlant innovation, défis industriels et promesses écologiques encore en suspens. Partons à la découverte de cette entreprise qui, entre prouesses techniques et obstacles imprévus, façonne le ciel de demain.
Airbus Face à l’Horizon 2025 : Une Ambition Mesurée
Chaque année, Airbus repousse les limites de ce que l’on croit possible dans l’aéronautique. Pour 2025, l’objectif est clair : atteindre les **820 livraisons**, contre 766 en 2024. Une progression de 7 % qui marque un retour progressif vers les sommets d’avant la crise du Covid, où 863 appareils avaient été livrés en 2019. Mais derrière ces chiffres se profile une question : le géant peut-il vraiment retrouver son rythme d’antan dès 2026 ou 2027 ?
Une Croissance portée par l’A320neo
Le fer de lance de cette montée en puissance reste l’**A320neo**, le monocouloir star d’Airbus. Avec une cadence visée de 75 appareils par mois d’ici 2027 (contre 50 en 2024), ce modèle représente la majorité des livraisons prévues. Mais cette ambition ne va pas sans défis. Guillaume Faury, PDG d’Airbus, ne cache pas les tensions qui pèsent sur la production.
« Cette montée en cadence se fait dans un environnement complexe, avec des problèmes persistants chez nos fournisseurs. »
– Guillaume Faury, PDG d’Airbus
Entre pénurie de moteurs Leap de CFM International et accumulation de planeurs sans propulsion à Hambourg, Airbus doit jongler avec des imprévus. Pourtant, l’optimisme reste de mise : la situation des moteurs devrait se stabiliser au premier semestre 2025.
Les Autres Programmes : Stabilité et Retards
Si l’A320neo monopolise l’attention, les autres programmes ne sont pas en reste. L’**A330** maintient sa cadence à 4 unités par mois, tandis que l’**A350** vise 12 appareils mensuels d’ici 2028, freiné par les difficultés de Spirit AeroSystems. Quant à l’**A220**, il ambitionne de doubler sa production à 14 exemplaires par mois en 2026. Mais là encore, des retards s’accumulent, comme pour la version fret de l’A350, repoussée à fin 2027.
Que retenir de ces objectifs ? Voici un aperçu rapide :
- A320neo : passage de 50 à 75 appareils par mois d’ici 2027.
- A330 : stable à 4 unités mensuelles.
- A350 : objectif de 12 unités par mois en 2028.
- A220 : viser 14 appareils mensuels en 2026.
Un Défi de Taille : La Chaîne de Fournisseurs
Derrière ces chiffres ambitieux, un obstacle majeur se dresse : la **chaîne de fournisseurs**. Hausse des coûts des matières premières, pénurie de compétences, pressions économiques… Les sous-traitants peinent à suivre. Airbus le sait : sans un écosystème robuste, ses rêves de cadence risquent de rester au sol.
Guillaume Faury l’admet en aparté : une vingtaine de fournisseurs critiques freinent encore les opérations. Pourtant, des signes d’amélioration émergent. Safran, par exemple, note une baisse du nombre de partenaires en difficulté. La clé ? Une collaboration renforcée et des solutions pragmatiques.
Finances : Un Retour en Force
Si les livraisons ne retrouvent pas encore leur pic, les finances, elles, reprennent de l’altitude. En 2024, Airbus affiche un chiffre d’affaires de **69,2 milliards d’euros**, flirtant avec les 70,5 milliards de 2019. Le bénéfice net, lui, grimpe à 4,2 milliards (+12 %), tandis que le résultat brut d’exploitation atteint 5,3 milliards. Pour 2025, l’entreprise table sur 7 milliards.
Ce rebond est porté par l’aviation commerciale, qui génère 50,6 milliards d’euros. Mais avec un carnet de commandes record de **8658 appareils**, Airbus doit accélérer pour honorer ses engagements.
L’Hydrogène : Une Promesse Repoussée
L’innovation, c’est aussi l’**avion à hydrogène**, un projet emblématique dévoilé en 2020 avec *ZEROe*. Prévu pour 2035, il glisse désormais vers 2040. Pourquoi ce retard ? L’écosystème hydrogène tarde à se structurer, freinant les avancées malgré des tests prometteurs sur les piles à combustible.
« L’hydrogène reste central dans notre stratégie de décarbonation, mais l’écosystème prend du temps à se mettre en place. »
– Guillaume Faury, PDG d’Airbus
Airbus ajuste donc sa stratégie : moins d’équipes sur le projet, mais un focus sur les technologies clés. Une prudence qui reflète la complexité d’un pari écologique ambitieux.
Efficacité : Le Plan Lead en Action
Avec 90 000 employés aujourd’hui contre 81 000 en 2019, Airbus livre pourtant moins d’avions. Cette équation interpelle. Le plan **Lead**, lancé en 2024, veut changer la donne en optimisant les processus. L’enjeu ? Réduire les délais et maximiser chaque ressource humaine.
Cette quête d’efficacité résonne aussi chez les fournisseurs. Entre prêts à rembourser et salaires en hausse, certains peinent à investir. Airbus devra jouer les chefs d’orchestre pour aligner tout son écosystème.
Vers un Ciel Plus Vert ?
Enfin, la **transition écologique** reste un fil rouge. Repousser l’avion à hydrogène ne signifie pas abandonner. Airbus explore d’autres pistes : carburants durables, optimisation des moteurs… Le chemin est long, mais l’engagement persiste.
En attendant, les 820 livraisons de 2025 seront un test grandeur nature. Réussir, c’est prouver que l’innovation peut cohabiter avec la réalité industrielle. Échouer, c’est risquer de perdre une longueur d’avance dans une course où Boeing et Comac guettent.
Airbus, en 2025, n’est pas qu’une histoire de chiffres. C’est une saga d’ambition, de résilience et d’audace. Et vous, croyez-vous en ce futur dessiné à Toulouse ?