Alberta Légifère avec l’IA : le Whisky Act Fait Polémique
Et si votre prochaine bouteille de whisky canadien devait son existence… à ChatGPT ? C’est exactement ce qui risque d’arriver en Alberta. La province vient d’annoncer qu’elle sera la première au Canada à faire rédiger une loi entière par une intelligence artificielle. Le sujet ? Rien de moins que la création officielle de l’« Alberta Whisky » avec des normes de production précises. Bienvenue dans 2025, où même les lois sentent le chêne et l’orge maltée.
L’Alberta Whisky Act : la première loi 100 % IA du Canada
Le ministre des Services de l’Alberta, Dale Nally, l’a confirmé cette semaine : l’Alberta Whisky Act sera rédigé grâce à des modèles d’intelligence artificielle générative. L’objectif est simple : définir clairement ce qui peut porter le nom « Alberta Whisky », un peu comme le Scotch ou le Bourbon aux États-Unis.
Le ministre promet que le texte sera ensuite « examiné et validé par des humains » pour s’assurer qu’aucun robot ne nous transforme en province dystopique. Mais le symbole est fort : pour la première fois, une assemblée législative canadienne va déposer un projet de loi dont la première version aura été entièrement générée par une IA.
« Nous voulons montrer que l’Alberta est à l’avant-garde de l’adoption responsable de l’IA.
– Dale Nally, ministre des Services de l’Alberta
Certains y voient une avancée audacieuse, d’autres une expérience risquée. Car qui garantit que l’IA n’oubliera pas une clause essentielle ou n’inventera pas des obligations absurdes ? On attend le texte avec curiosité… et un petit verre à la main.
Tobi Lütke traite les subventions à Nokia de « toxiques »
Changement de ton à Ottawa. Tobi Lütke, le PDG de Shopify, n’a pas mâché ses mots cette semaine à propos de l’expansion du campus Nokia dans la capitale.
Le gouvernement fédéral et l’Ontario ont promis plus de 72 millions de dollars d’argent public pour aider le géant finlandais à agrandir ses installations de R&D. Pour Tobi, c’est une erreur stratégique majeure.
Ces subventions rendent la main-d’œuvre moins chère pour les entreprises étrangères et transfèrent la richesse créée au Canada vers l’extérieur. C’est toxique pour l’écosystème tech local.
– Tobi Lütke, PDG de Shopify
Le message est clair : plutôt que de subventionner des géants étrangers, Ottawa devrait soutenir les scale-up canadiennes qui gardent la valeur (et les emplois qualifiés) ici. Un débat qui revient sans cesse dans la Silicon Valley du Nord.
Nvidia répond (encore) aux accusations de bulle IA
Michael Burry, le célèbre investisseur incarné par Christian Bale dans The Big Short, a remis ça : selon lui, l’IA est la prochaine grande bulle. Nvidia a immédiatement réagi en envoyant un mémo confidentiel aux analystes de Wall Street.
Dans ce document, le géant des puces cite… le Canada parmi les preuves que la demande est bien réelle. Des centres de données massifs en construction au Québec et en Alberta, des investissements de Microsoft, Google et Amazon : tout indique que la consommation d’énergie et de GPU va exploser dans les prochaines années.
En clair : non, ce n’est pas une bulle si tout le monde construit des usines pour alimenter les modèles d’IA. Message reçu ?
Les pépites canadiennes qui ont fait parler d’elles cette semaine
Au-delà des gros titres, plusieurs startups ont marqué l’actualité :
- The Intelligent Search Company (TISC) peaufine une IA capable de prendre des décisions en temps réel sur un terrain de basketball. L’idée ? Fournir aux coachs des recommandations instantanées en éliminant le bruit des statistiques.
- Toothpod, fondée par Vishar Yaghoubian (UofT), veut remplacer la brosse à dents par un comprimé à mâcher. « La brosse à dents, c’est la technologie la plus archaïque qui existe », lance-t-il.
- Furble, la nouvelle plateforme qui livre les médicaments vétérinaires à domicile (et dont le nom vient du « langage bébé » qu’on utilise avec nos animaux).
- Augmentt lève 18 millions USD pour sécuriser les logiciels cloud des PME.
- Dcbel s’associe à Volvo et Polestar pour transformer les batteries de voitures électriques en backup domestique.
Shopify sommé de couper les viviers de vapes illégales
25 procureurs généraux américains ont envoyé une lettre musclée à Shopify cette semaine : stoppez l’hébergement des boutiques qui vendent des vapes sans licence. La plateforme canadienne, qui domine le e-commerce, se retrouve une nouvelle fois au cœur des débats sur la responsabilité des intermédiaires.
Diversité dans le VC canadien : un petit progrès, mais…
Bonne nouvelle : le nombre de femmes et de minorités visibles dans les postes de direction des fonds de capital-risque canadiens a légèrement augmenté en 2024, selon le rapport de la BDC.
Mauvaise nouvelle : les engagements climatiques des mêmes fonds ont… diminué. Comme quoi on peut progresser sur un front et régresser sur un autre.
En résumé, cette semaine aura été riche en symboles : une province qui légifère avec l’IA, un PDG qui tape du poing sur la table, des startups qui réinventent le quotidien et toujours ce même questionnement : jusqu’où l’intelligence artificielle va-t-elle remodeler nos institutions et notre économie ?
Une chose est sûre : le Canada tech ne s’endort pas. Et entre deux gorgées d’un futur Alberta Whisky (peut-être certifié IA), on a hâte de voir la suite.
À la semaine prochaine pour un nouveau tour d’horizon !