Aldebaran réinvente la robotique avec uLink et une nouvelle stratégie
Quand une startup française de robotique revisite totalement sa stratégie et ses produits, cela donne naissance à uLink, le nouveau robot révolutionnaire d'Aldebaran. Après avoir séduit l'hôtellerie-restauration avec Plato, l'entreprise vise désormais les secteurs porteurs de la logistique et de la santé. Son arme fatale ? Un concentré de technologies embarquées dans un format compact et modulaire, le tout saupoudré d'une expérience utilisateur simplifiée à l'extrême.
uLink, le couteau suisse de la robotique de service
Ne vous fiez pas à son look de robot d'accueil basique. Derrière son apparence de cylindre blanc surmonté d'une tablette, uLink cache bien son jeu. Successeur du robot Plato dédié à la restauration, il en reprend la forme ronde montée sur roues, mais double sa capacité de chargement jusqu'à 60 kg. De quoi imaginer de multiples applications au-delà du transport de plateaux-repas.
La modularité est le maître-mot d'uLink. Grâce à un système d'accessoires mécaniques et électroniques à fixer, il peut s'adapter à un large panel de missions :
- Transporter du linge ou des médicaments dans les hôpitaux
- Déplacer des bacs et des racks dans les entrepôts logistiques
- Servir des repas en fixant des tablettes
Autre nouveauté intégrée, la recharge par induction qui assure une plus grande autonomie au robot, ainsi que sa capacité à gravir des pentes. De quoi lui permettre de s'aventurer dans des environnements variés en toute fluidité.
Pari réussi sur la facilité d'utilisation
Pour séduire des clients non-experts en robotique, Aldebaran mise sur la simplicité, comme l'explique son directeur général Jean-Marc Bollmann :
Il n'est pas nécessaire d'avoir fait une école d'ingénieurs pour déployer ce produit !
– Jean-Marc Bollmann, DG d'Aldebaran
Avec sa tablette tactile en guise d'interface homme-machine et un visage sympathique affiché en mission, uLink se veut aussi facile à commander qu'un smartphone. L'objectif ? Rendre la robotique accessible au plus grand nombre d'entreprises, y compris celles n'ayant pas de compétences techniques avancées en interne.
Cap sur une production de masse
Autre virage stratégique pour Aldebaran, le passage à l'échelle industrielle. Avec uLink, la pépite française vise une production annuelle de 5000 exemplaires, là où la cadence maximale de Plato plafonnait à 2000 unités. Le pari est osé : lancer la commercialisation en neuf mois seulement, après une phase d'industrialisation accélérée.
Cette montée en puissance est un défi pour Aldebaran, passée ces dernières années entre les mains du Japonais Softbank puis du groupe allemand United Robotics. Mais elle témoigne aussi de l'ambition renouvelée d'un fleuron de la French Tech, bien décidé à automatiser les métiers en tension de la logistique et de la santé avec des solutions robotiques flexibles et abordables. Les premiers déploiements prévus fin 2023 seront scrutés de près.