Alerte Batterie Rad Power Bikes : Risque Incendie
Imaginez-vous rentrer chez vous après une balade agréable à vélo électrique, brancher votre batterie pour la recharger, et soudain... une explosion. Ce scénario cauchemardesque n'est pas de la science-fiction pour certains propriétaires de modèles Rad Power Bikes. Une alerte majeure vient d'être émise, soulignant un danger réel qui pourrait changer la donne pour cette startup emblématique de la mobilité urbaine.
Une alerte sans précédent pour les batteries Rad Power Bikes
En cette fin d'année 2025, la Commission américaine de sécurité des produits de consommation (CPSC) a lancé une mise en garde ferme contre les batteries des vélos électriques de Rad Power Bikes. Selon l'agence fédérale, ces accumulateurs présentent un risque sérieux de blessures graves voire mortelles en raison de leur propension à s'enflammer ou à exploser de manière imprévisible.
Ce n'est pas une simple recommandation. La CPSC conseille purement et simplement aux propriétaires d'arrêter immédiatement d'utiliser ces batteries. Les incidents rapportés ne sont pas anodins : pas moins de 31 cas de départs de feu ont été recensés, dont une douzaine ont causé des dommages matériels significatifs.
Le plus alarmant ? Certains incendies se sont déclarés alors que les batteries n'étaient même pas en charge, souvent après une exposition à l'eau ou à des débris. Un risque qui touche directement les utilisateurs quotidiens, ceux qui arpentent les villes pluvieuses ou poussiéreuses.
Les causes probables du problème
Les batteries lithium-ion, au cœur de la révolution des e-bikes, sont puissantes mais délicates. Dans le cas de Rad Power Bikes, le problème semble lié à une vulnérabilité particulière lorsque le pack batterie ou son faisceau a été en contact avec de l'humidité ou des impuretés.
Ces éléments peuvent provoquer des courts-circuits internes, menant à une surchauffe incontrôlable. Le phénomène, connu sous le nom de thermal runaway dans le jargon technique, transforme alors la batterie en une bombe potentielle.
« Les batteries dangereuses peuvent s'enflammer et exploser de manière inattendue, posant un risque d'incendie pour les consommateurs, surtout quand la batterie ou le faisceau a été exposé à l'eau et aux débris. »
– Commission américaine de sécurité des produits de consommation (CPSC)
Cette citation officielle résume la gravité de la situation. Elle met en lumière un défaut qui va au-delà d'une simple usure normale.
Rad Power Bikes en pleine tourmente financière
Le timing de cette alerte ne pourrait pas être pire pour l'entreprise. Rad Power Bikes, autrefois saluée comme une pionnière des vélos électriques accessibles, traverse une crise existentielle. Début novembre 2025, la direction a averti ses employés : sans injection de capitaux frais, la société fermera définitivement ses portes en janvier 2026.
Dans ce contexte, la CPSC accuse Rad Power d'avoir refusé un rappel officiel acceptable. L'agence affirme que la startup invoque son manque de liquidités pour ne pas pouvoir proposer des batteries de remplacement ou des remboursements à tous les clients concernés.
De son côté, l'entreprise conteste vigoureusement ces allégations. Elle assure avoir proposé des solutions constructives, comme la mise à niveau gratuite vers ses batteries nouvelle génération, qui ne sont pas visées par l'alerte.
« Nous nous portons fermement garants de nos batteries et de notre réputation de leaders dans l'industrie des e-bikes, et nous contestons vivement la caractérisation par la CPSC de certaines batteries Rad comme défectueuses ou dangereuses. »
– Rad Power Bikes, dans un communiqué
L'entreprise argue que le taux d'incidents reste extrêmement bas, à une fraction de pourcent. Un argument statistique qui, même s'il est factuel, peine à rassurer face à la gravité des conséquences potentielles.
Que doivent faire les propriétaires concernés ?
Si vous possédez un vélo Rad Power Bikes, la première étape est de vérifier si votre batterie fait partie des lots incriminés. La CPSC met à disposition une page dédiée pour identifier les modèles à risque.
En attendant une résolution, les recommandations sont claires et strictes :
- Arrêtez immédiatement toute utilisation de la batterie suspecte.
- Ne tentez pas de la recharger, même sous surveillance.
- Stockez-la dans un endroit sûr, à l'extérieur si possible, loin de matériaux inflammables.
- Ne la jetez pas à la poubelle classique ni chez un recycleur ordinaire.
La CPSC préconise de déposer ces batteries lithium-ion dans un centre de collecte des déchets dangereux ménagers (HHW). Une procédure qui souligne la dangerosité perçue de ces accumulateurs.
Les implications pour l'industrie des e-bikes
Cette affaire Rad Power Bikes dépasse le cadre d'une seule entreprise. Elle interroge l'ensemble du secteur de la micromobilité électrique sur ses pratiques en matière de sécurité des batteries.
Les vélos électriques connaissent un boom mondial, portés par la transition écologique et les besoins de mobilité urbaine durable. Mais chaque incident majeur, comme ceux impliquant des batteries défectueuses, freine cette adoption massive.
Les concurrents observent avec attention. Des marques comme VanMoof (déjà en faillite restructurée) ou Cowboy ont connu des difficultés similaires. La question de la fiabilité des composants chinois low-cost, souvent utilisés pour maintenir des prix attractifs, revient sur la table.
Par ailleurs, les normes internationales évoluent. L'UL 2849 pour les e-bikes ou l'UL 2271 pour les batteries deviennent des références incontournables. Les constructeurs sérieux investissent massivement dans la certification et les tests extrêmes.
Vers une régulation plus stricte ?
L'attitude de la CPSC dans cette affaire marque un tournant. En publiant une alerte malgré le refus de rappel par le fabricant, l'agence envoie un signal fort : la sécurité des consommateurs prime sur les contraintes financières des entreprises.
On peut s'attendre à une surveillance accrue des importations d'e-bikes et de leurs composants. En Europe, où Rad Power était également présent, les autorités pourraient emboîter le pas avec des mesures similaires.
Pour les startups du secteur, cette crise rappelle une réalité brutale : la croissance rapide ne doit pas se faire au détriment de la qualité et de la sécurité. Les investisseurs, échaudés par plusieurs échecs retentissants, deviennent plus prudents.
Leçons à tirer pour les consommateurs
Au-delà de Rad Power, cette histoire invite chaque acheteur de vélo électrique à la vigilance. Quelques conseils pratiques pour minimiser les risques :
- Privilégiez les marques certifiées UL ou équivalent.
- Utilisez toujours le chargeur d'origine.
- Évitez les expositions prolongées à l'humidité.
- Surveillez tout signe de gonflement ou de chaleur anormale.
- Stockez et chargez dans un espace ventilé, loin des issues de secours.
Ces précautions, simples en apparence, peuvent faire la différence entre une utilisation sereine et un accident dramatique.
Quel avenir pour Rad Power Bikes ?
La question reste ouverte. Entre la menace de fermeture imminente et cette crise de confiance majeure, les prochains mois seront décisifs. Un repreneur pourrait émerger, attiré par la base installée et la notoriété de la marque.
Ou bien, comme d'autres avant elle, Rad Power pourrait disparaître, laissant derrière elle des milliers de vélos orphelins de support. Un scénario qui soulignerait une fois de plus la fragilité des modèles directs au consommateur dans un secteur technique.
Quoi qu'il advienne, cette affaire marque un moment charnière pour la mobilité électrique personnelle. Elle rappelle que l'innovation, pour être durable, doit impérativement rimer avec sécurité et responsabilité.
Les villes de demain ont besoin de solutions propres et efficaces. Mais pas au prix de la sécurité de leurs habitants. L'industrie saura-t-elle tirer les leçons de cette alerte pour rebondir plus forte ? L'avenir nous le dira.