Alliance Uber-Cruise : les taxis autonomes enfin au coin de la rue ?
Les taxis autonomes seront-ils bientôt une réalité dans nos villes ? C'est en tout cas ce que laisse présager l'accord signé entre Uber et Cruise, la filiale de General Motors spécialisée dans la conduite autonome. À partir de 2025, il sera possible de commander une course en véhicule sans chauffeur directement depuis l'application Uber dans certaines villes américaines. Une étape majeure vers la démocratisation de cette technologie futuriste.
Uber mise sur les partenariats pour accélérer dans la course aux taxis robots
Le géant des VTC avait initialement parié sur le développement en interne de sa propre flotte autonome. Une stratégie coûteuse et risquée qui a été abandonnée suite à des accidents et un procès retentissant avec Waymo (Google) pour vol de secrets industriels. Désormais, Uber se concentre sur son cœur de métier : la mise en relation entre clients et opérateurs de mobilité via sa plateforme.
En plus de Cruise, Uber a noué des partenariats avec plusieurs acteurs clés de la conduite autonome :
- Waymo (Google) dont les taxis sont déjà disponibles dans la région de Phoenix en Arizona depuis 2023.
- Motional (Hyundai-Aptiv) et BYD pour le développement de véhicules autonomes.
- Nuro pour la livraison de repas ainsi qu'Aurora et Waabi pour le transport de marchandises.
L'objectif est clair : devenir la plateforme de référence pour les déplacements autonomes en s'appuyant sur un écosystème de partenaires technologiques. Une stratégie moins risquée et potentiellement très lucrative si les taxis robots venaient à percer.
Cruise repart de l'avant après une année 2023 difficile
Fondée en 2013 à San Francisco, Cruise a été rachetée par General Motors en 2016 qui y a vu l'opportunité d'accélérer dans la conduite autonome. Après des débuts prometteurs et des investissements massifs, l'entreprise a connu une année 2023 très compliquée :
- Suspension de ses essais suite à plusieurs accidents.
- Rappel de sa flotte de 1200 taxis autonomes pour un problème de freinage intempestif.
- Départs de plusieurs cadres clés.
Le partenariat avec Uber est donc une bouffée d'oxygène pour Cruise qui compte relancer son service de taxis autonomes en 2024 avant de l'intégrer à l'application de VTC l'année suivante. La startup espère ainsi rattraper son retard sur Waymo dont les véhicules effectuent déjà plus de 100 000 trajets par semaine.
Encore de nombreux défis à relever avant une adoption à grande échelle
Si l'accord Uber-Cruise est un signal fort, le chemin est encore long avant de voir des flottes de taxis autonomes sillonner nos rues. Au-delà des défis technologiques, il faudra aussi convaincre le grand public et les régulateurs. Quelques obstacles majeurs :
- La sécurité : malgré les progrès de l'IA et des capteurs, les accidents restent fréquents. Il faudra atteindre un niveau de fiabilité extrêmement élevé.
- L'acceptation sociale : de nombreuses personnes restent sceptiques voire hostiles à l'idée de monter dans un véhicule sans chauffeur.
- Le cadre légal : les réglementations varient fortement d'un pays et d'une ville à l'autre. Une harmonisation sera nécessaire.
- Le modèle économique : le coût de développement et d'exploitation des taxis autonomes reste très élevé comparé à des chauffeurs humains.
Des expérimentations encourageantes sont en cours un peu partout dans le monde, de Paris à Dubaï en passant par Singapour et Tokyo. Mais il faudra sans doute attendre la fin de la décennie pour assister à un véritable déploiement commercial à grande échelle.
Nous pensons que la conduite autonome transformera radicalement les transports et améliorera la sécurité routière. Mais c'est un marathon, pas un sprint. Nous devons avancer prudemment, étape par étape, en collaborant avec les communautés locales.
Kyle Vogt, PDG et cofondateur de Cruise
En attendant cet avenir futuriste, Uber continue de miser sur ses chauffeurs humains qui restent au cœur de son activité. Le géant des VTC a d'ailleurs annoncé de nouvelles mesures pour améliorer leurs conditions de travail suite aux nombreuses critiques et actions en justice. Preuve que l'équation n'est pas simple à résoudre entre robots et emplois.
Une chose est sûre : la révolution des taxis autonomes est en marche et pourrait bien bouleverser nos habitudes de déplacement d'ici quelques années. Uber compte bien en être un acteur majeur, même s'il lui faudra composer avec une concurrence féroce venue des constructeurs automobiles et des géants de la tech. La partie s'annonce passionnante !