Alstom et EDF : le haut et le bas de l’industrie française
Cette semaine aura été celle des contrastes pour deux fleurons de l'industrie française. Pendant qu'Alstom signait un contrat historique d'un milliard d'euros pour moderniser le réseau ferroviaire de Perth en Australie, EDF ratait de son côté un appel d'offres à 16 milliards d'euros pour la construction de nouveaux réacteurs nucléaires en République Tchèque. Retour sur une semaine en montagnes russes pour l'industrie tricolore.
Alstom sur les rails du succès en Australie
Le constructeur ferroviaire français Alstom a annoncé jeudi avoir décroché, en partenariat avec l'entreprise locale DT Infrastructure, un contrat d'un milliard d'euros pour la fourniture d'un nouveau système de signalisation sur les sept lignes du réseau ferroviaire de Perth. Il s'agit d'un des plus gros contrats de l'histoire d'Alstom.
Notre système Urbalis permettra d'améliorer significativement les performances et la capacité du réseau de Perth.
Jean-Baptiste Eyméoud, Président d'Alstom Australie
Le système Urbalis CBTC développé par Alstom est déjà en service sur 190 lignes dans une trentaine de pays. Il permet d'optimiser la fréquence et la fluidité du trafic en synchronisant finement les trains entre eux. Alstom sera également en charge de la maintenance du dispositif.
Une bonne nouvelle après l'Allemagne
Ce nouveau succès arrive quelques jours seulement après qu'Alstom ait décroché un autre gros contrat pour la fourniture de plusieurs centaines de rames pour le métro de Hanovre en Allemagne. Le groupe prouve ainsi sa compétitivité sur les marchés internationaux.
Coup dur pour EDF en Tchéquie
A contrario, EDF a subi un revers cette semaine en perdant un appel d'offres majeur en République Tchèque. L'électricien français était en compétition avec le sud-coréen Korea Hydro & Nuclear Power (KHNP) et l'américain Westinghouse pour la construction de deux nouveaux réacteurs nucléaires d'une valeur estimée à 8 milliards d'euros chacun.
Les Coréens l'emportent
Mais c'est finalement KHNP qui a été choisi par le gouvernement tchèque pour ce contrat historique. Un choix visiblement motivé par des considérations de coûts, les réacteurs coréens étant réputés moins chers que leurs concurrents occidentaux.
Nous regrettons cette décision mais nous restons mobilisés pour soutenir la Tchéquie dans son programme nucléaire.
Direction EDF
Pour EDF, ce revers tombe mal au moment où le groupe cherche à se relancer après les difficultés rencontrées sur ses derniers chantiers, notamment Flamanville. Les ventes à l'international de technologies nucléaires devaient contribuer à redresser la barre.
Une semaine en dents de scie
Ainsi, cette semaine aura offert un visage contrasté de l'industrie française sur la scène internationale. Pendant qu'Alstom conforte son leadership mondial dans le ferroviaire avec ce contrat australien record, EDF subit un revers cuisant sur le marché prometteur du nucléaire tchèque.
- Alstom signe le plus gros contrat de son histoire en Australie
- EDF perd un appel d'offres majeur pour des réacteurs en Tchéquie
- Le nucléaire coréen jugé plus compétitif qu'EDF
Ces fortunes diverses reflètent la compétition intense que se livrent les industriels français et étrangers pour décrocher les grands projets d'infrastructures dans le monde. Dans ce contexte, chaque contrat gagné ou perdu peut faire sensiblement évoluer les rapports de force. Une réalité dont Alstom et EDF ont tour à tour fait l'expérience cette semaine.