Amazon vs télétravail : retour au bureau ou démission ?
Fini le télétravail pour les employés d'Amazon ? C'est en tout cas le message envoyé par Matt Garman, CEO d'AWS, la branche cloud du géant du e-commerce. Lors d'une réunion interne, le dirigeant a déclaré sans détour aux employés réticents au retour au bureau qu'il existe "d'autres entreprises" s'ils souhaitent continuer à travailler à distance. Un ultimatum qui ne passe pas auprès de tous les salariés.
Amazon durcit sa politique de retour au bureau
En septembre dernier, Andy Jassy, le grand patron d'Amazon, annonçait un retour au bureau obligatoire à partir de 2025, après avoir imposé 3 jours de présence pendant un an. Une décision motivée par la volonté de retrouver "l'étincelle d'innovation" propre à Amazon. Mais visiblement, certains employés ne l'entendent pas de cette oreille, poussant Matt Garman à la fermeté :
"Si le fait de devoir retourner au bureau vous pose un tel problème que vous ne pouvez pas le faire, il existe d'autres entreprises qui n'exigent pas que vous veniez au bureau", a-t-il déclaré selon des propos rapportés par Reuters.
Matt Garman, CEO d'AWS
Un avertissement on ne peut plus clair : c'est retour au bureau ou démission. Chez Amazon, le télétravail semble avoir vécu, du moins pour ceux qui veulent évoluer dans l'entreprise.
La fin d'une époque ?
Avec cette prise de position, Amazon rejoint d'autres géants de la tech ayant durci leurs politiques de travail à distance. Dell a récemment prévenu ses employés qu'ils ne seraient pas éligibles aux promotions s'ils ne revenaient pas au bureau. Une tendance de fond semble se dessiner, les entreprises cherchant à retrouver la dynamique d'avant la crise sanitaire.
Pourtant, de nombreuses études montrent que le télétravail, lorsqu'il est bien encadré, n'impacte pas négativement la productivité. Mieux, il permettrait d'améliorer l'équilibre vie pro/vie perso et de réduire les coûts pour l'employeur. Des arguments qui ne semblent plus convaincre les décideurs d'Amazon.
Quel avenir pour le travail hybride ?
Face à cet ultimatum, les employés d'Amazon ont-ils vraiment le choix ? Si l'on en croit les enquêtes sur le sujet, une majorité préférerait démissionner plutôt que de revenir au bureau à temps plein :
- 64% des télétravailleurs démissionneraient ou chercheraient un autre emploi s'ils étaient forcés de retourner au bureau à temps plein. (Source : ADP Research Institute)
- 1 employé sur 3 démissionnerait s'il devait revenir au bureau 5 jours par semaine. (Source : Owl Labs)
- 70% des managers s'attendent à ce qu'une part de leur équipe quitte l'entreprise si le télétravail est supprimé. (Source : GoodHire)
Des chiffres qui prouvent que le travail hybride est devenu un standard, voire un prérequis pour attirer et retenir les talents. En allant à contre-courant, Amazon prend le risque de voir partir certains de ses employés, notamment les plus jeunes, friands de flexibilité.
Ironie du sort, Amazon n'a jamais autant recruté de remote workers que pendant la pandémie. La firme de Seattle va-t-elle revoir sa copie ou camper sur ses positions ? Réponse dans les prochains mois, si une vague de démissions vient sanctionner ce retour forcé au bureau. Une chose est sûre : le débat sur le travail hybride est loin d'être clos.
