Anduril : Les Ratés des Armes Autonomous

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décembre 1, 2025

Anduril : Les Ratés des Armes Autonomous

Imaginez une flotte de bateaux sans pilote censés révolutionner la guerre maritime. Ils avancent, silencieux, rapides… puis coulent les uns après les autres sous les yeux médusés des marins. C’est exactement ce qui s’est passé en mai dernier au large de la Californie. Et ce n’est que le début des ennuis d’Anduril, la pépite de la défense américaine que tout le monde présentait comme le futur de l’armée.

Anduril, l’étoile qui vacille à 30 milliards de dollars

Quand Palmer Luckey, le fondateur d’Oculus vendu 2 milliards à Facebook, a lancé Anduril en 2017, l’objectif était clair : disrupter l’industrie de la défense avec de l’intelligence artificielle et des systèmes autonomes. Huit ans plus tard, la startup vient de lever 2,5 milliards à une valorisation stratosphérique de 30,5 milliards. Pourtant, derrière les chiffres impressionnants, la réalité sur le terrain est bien plus chaotique.

Le Wall Street Journal vient de publier une enquête accablante : des dizaines d’échecs en tests, des incidents graves, et même un abandon total par les forces ukrainiennes. Retour sur les ratés qui font trembler la licorne la plus médiatisée de la défense tech.

Des bateaux-drone qui coulent… littéralement

En mai 2025, la Navy organise un exercice majeur au large de la Californie. Anduril déploie plus d’une douzaine de ses bateaux autonomes. Le résultat ? Catastrophique. La plupart des engins ont connu des pannes critiques et ont fini par couler. Des marins présents sur place ont même évoqué des violations de sécurité qui auraient pu coûter des vies humaines.

Pire : certains bateaux ont continué à naviguer sans contrôle, obligeant les équipes à les détruire à distance pour éviter qu’ils ne percutent des navires habités.

« C’était le chaos. On a vu des bateaux tourner en rond puis couler sans raison apparente. »

– Un officier de la Navy, anonyme, cité par le WSJ

Un chasseur furtif qui n’a jamais décollé

Le programme Fury, un avion de combat sans pilote censé rivaliser avec les chasseurs de cinquième génération, a lui aussi connu un sérieux revers. Lors d’un test au sol cet été, un problème mécanique a purement et simplement détruit le moteur. L’appareil, pourtant présenté comme une révolution, n’a jamais pu effectuer son premier vol.

Ce n’est pas un détail : Fury est l’un des projets phares d’Anduril, soutenu par des contrats massifs du Pentagone. Un échec technique de cette ampleur met en lumière les difficultés à passer de la maquette 3D à la réalité opérationnelle.

Un système anti-drone qui met le feu… à la forêt

En août 2025, lors d’un test de l’Anvil, le système anti-drone d’Anduril, un tir a mal tourné. Résultat : un incendie qui a ravagé 22 acres (près de 9 hectares) de forêt en Oregon. L’incident a nécessité l’intervention des pompiers et a provoqué la colère des autorités locales.

Ce genre d’accident n’est pas anodin quand on prétend vendre des armes « plus sûres » grâce à l’intelligence artificielle.

L’échec le plus douloureux : l’abandon ukrainien

Si les tests ratés peuvent passer pour des « aléas normaux du développement », l’expérience réelle en Ukraine est bien plus problématique. Les drones loitering Altius, livrés aux forces spéciales de la SBU, ont connu des taux d’échec dramatiques.

  • Décollages ratés
  • Perte de liaison en vol
  • Explosions prématurées ou absence d’explosion à l’impact
  • Cibles manquées de plusieurs centaines de mètres

Face à ces performances désastreuses, les unités ukrainiennes ont purement et simplement cessé d’utiliser les Altius en 2024. Un camouflet pour Anduril qui présentait pourtant ces drones comme « changers de jeu » sur le champ de bataille.

« On a arrêté de les déployer. Trop de risques, trop peu de résultats. »

– Un officier ukrainien, sous couvert d’anonymat

La réponse d’Anduril : « c’est normal »

Face à ces révélations, la communication d’Anduril reste étonnamment sereine. La startup parle d’« incidents classiques dans le développement d’armes complexes » et assure que ses équipes progressent rapidement.

Difficile pourtant d’ignorer que ces échecs répétés touchent tous les grands programmes de la société : naval, aérien, anti-drone, munitions rôdeuses. Quand on prétend révolutionner un secteur aussi critique que la défense, la marge d’erreur est infime.

Derrière le mythe, une réalité plus prosaïque

Anduril a construit son succès sur une narration parfaite : un jeune génie (Palmer Luckey), une technologie de rupture (l’IA + réalité virtuelle militaire avec Lattice), des contrats records avec le Pentagone, et une valorisation qui fait tourner la tête.

Mais derrière le storytelling, les difficultés techniques s’accumulent. Développer des systèmes autonomes fiables à 100 % dans des environnements aussi hostiles que le champ de bataille reste un défi colossal, même pour les géants historiques comme Lockheed Martin ou Raytheon.

La différence ? Les vieux mastodontes ont des décennies d’expérience et des processus de validation ultra-rigoureux. Anduril, avec son approche « move fast and break things » héritée de la Silicon Valley, semble découvrir que dans la défense, on ne peut pas se permettre de casser trop de choses.

Quelles conséquences pour l’avenir ?

Ces révélations tombent au pire moment. Anduril est en pleine course pour des contrats majeurs, notamment le programme Collaborative Combat Aircraft (CCA) de l’US Air Force, évalué à plusieurs dizaines de milliards de dollars.

Un échec sur ces programmes phares pourrait remettre en question toute la stratégie de la startup : peut-on vraiment remplacer des décennies d’ingénierie défense par de l’IA et de l’ambition ?

Plus largement, ces ratés posent une question de fond : l’approche Silicon Valley est-elle compatible avec les exigences de sécurité et de fiabilité de l’industrie militaire ? Quand des vies humaines et la sécurité nationale sont en jeu, le droit à l’erreur n’existe pas vraiment.

Anduril reste une entreprise impressionnante par sa croissance et son ambition. Mais ces échecs répétés montrent que la route vers des armes véritablement autonomes et fiables est encore très longue. Même pour une licorne à 30 milliards.

La guerre du futur se gagnera peut-être avec de l’IA. Mais pour l’instant, sur le terrain, ce sont encore les lois de la physique… et de la gravité qui l’emportent.

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