Astranis lève 200M$ pour lancer sa constellation de satellites Omega
Les ambitions d'Astranis dans le domaine des télécommunications par satellite viennent de franchir un nouveau cap. Cette startup californienne, qui développe de petits satellites de communication en orbite géostationnaire, a annoncé mercredi avoir bouclé un tour de table de 200 millions de dollars en Série D. Ce financement XXL va lui permettre de se lancer dans la construction d'Omega, sa nouvelle génération de satellites aux capacités démultipliées.
Omega, un bond en avant pour la connectivité depuis l'espace
Avec ses premiers satellites MicroGEO déjà en orbite au-dessus des États-Unis, des Philippines et du Mexique, Astranis a démontré la pertinence de son approche : fournir de la bande passante en louant la capacité de petits engins positionnés à 36 000 km d'altitude. Mais la jeune pousse veut voir plus grand, ou plutôt plus performant, avec Omega :
Ce nouveau satellite marque vraiment l'entrée d'Astranis dans une nouvelle ère
– Megan Sapack, responsable avionique d'Astranis
Un concentré d'innovations pour booster la bande passante
L'exploit d'Omega ? Multiplier par 5 la capacité des satellites MicroGEO dans un format toujours aussi compact. Pour y parvenir, les ingénieurs ont optimisé la consommation énergétique par faisceau et surtout conçu un nouveau réflecteur déployable géant. Une fois déplié en orbite, cet origami high-tech atteindra la taille d'un ring de boxe !
Au-delà du reflecteur, les systèmes mécaniques, thermiques et avioniques ont aussi été améliorés pour gagner en performance et en durée de vie. Avec une espérance de 10 ans en orbite, le premier exemplaire d'Omega sera lancé dès 2026.
Passer à l'échelle avec une production industrielle inédite
Pour tenir ses ambitieux objectifs, Astranis mise sur l'intégration verticale. Près de 70% des composants sont fabriqués en interne, dans une nouvelle usine dédiée.
Depuis qu'on a emménagé dans ce site, on se concentre sur l'industrialisation de la production des satellites, en éliminant l'artisanat pour passer à une logique de conception adaptée à un déploiement de masse.
– Payton Case, ingénieur chez Astranis
L'objectif? Sortir 24 satellites par an dès 2025, un rythme jamais vu pour des engins destinés à l'orbite géostationnaire. À titre de comparaison, les opérateurs traditionnels mettent souvent plusieurs années à assembler un seul satellite géostationnaire.
Avec cette cadence effrénée, Astranis compte déployer une constellation de plus de 100 satellites Omega d'ici 2030. De quoi alimenter en haut débit les régions mal connectées aux quatre coins de la planète.
Un tour de table dominé par de grands noms du capital-risque
Pour financer les développements d'Omega et l'augmentation de ses capacités industrielles, Astranis a pu compter sur le soutien renouvelé d'Andreessen Horowitz. Le célèbre fonds californien, déjà investisseur historique, a mené cette série D via son entité Growth Fund.
Parmi les autres participants à cette levée record figurent des mastodontes de la gestion d'actifs comme BlackRock, Fidelity et Baillie Gifford, ainsi que Balyasny Asset Management qui a co-dirigé l'opération. Autant d'investisseurs de long terme, séduits par la vision d'Astranis d'une connectivité mondiale abordable et fiable grâce aux satellites.
Car au-delà de la prouesse technologique, c'est bien la promesse de démocratiser l'accès à Internet qui enthousiasme la Silicon Valley et les marchés financiers. Avec Omega, Astranis dispose désormais des moyens de ses ambitions pour y parvenir. Le New Space a trouvé son nouveau champion du haut débit depuis l'espace.