Atos prolonge le délai pour choisir entre les offres de restructuration
4,8 milliards d'euros de dettes. Voilà le gouffre financier auquel fait face Atos, ex-fleuron technologique français. Pour sortir la tête de l'eau, le groupe étudie deux offres de restructuration, l'une portée par Onepoint, l'autre par le milliardaire tchèque Daniel Kretinsky. Mais face à l'ampleur de la tâche, Atos vient de repousser l'échéance du choix au 10 juin, le temps de s'assurer du soutien maximal de ses créanciers.
Atos face à un choix cornélien
Les deux offres sur la table sont drastiques et impliquent une forte dilution pour les actionnaires actuels. Mais pour Atos, il n'y a guère d'alternative. La première, portée par Onepoint, premier actionnaire, propose de convertir 2,9 milliards d'euros de dette en actions. Un prix élevé pour garder le groupe dans son périmètre actuel.
De son côté, l'offre de Daniel Kretinsky, jugée plus radicale, vise à effacer 3,4 milliards de dette via diverses opérations financières. Mais elle prévoit aussi des cessions, comme celle des activités numériques. Un démantèlement qui sonne comme un aveu d'échec pour Atos.
La fin d'un fleuron technologique français ?
Quelle que soit l'option retenue, elle sonnera comme un séisme pour Atos. Le groupe, un temps intégré au CAC40, a multiplié les projets de restructuration ces dernières années. En vain. Il a tenté un rapprochement avec son concurrent Thales, un partenariat avec Airbus pour céder certaines activités… Mais la sauce n'a jamais pris.
La situation d'Atos illustre les difficultés des grands groupes technologiques français à se réinventer dans un marché ultra-concurrentiel.
Analyse un expert du secteur
Un avenir incertain
Avec un endettement abyssal et des marchés en berne, Atos joue son avenir dans les prochaines semaines. Le groupe dispose d'atouts, avec un chiffre d'affaires de 11 milliards d'euros et 110 000 employés dans le monde. Mais sans refinancement d'ampleur, difficile de voir comment il pourra rebondir seul.
En attendant, les salariés retiennent leur souffle. Car une restructuration financière d'une telle envergure risque de s'accompagner d'un vaste plan social. De quoi plomber encore un peu plus le moral des troupes, déjà bien entamé par les errements stratégiques des dernières années.
- Deux offres de restructuration financière radicales sur la table
- Une dette colossale de 4,8 milliards d'euros à effacer
- L'avenir très incertain du géant technologique français
Atos est à la croisée des chemins. Et doit plus que jamais faire les bons choix dans cette restructuration historique, pour espérer renouer avec les bénéfices et la croissance. Un défi immense, aux allures de mission impossible pour le géant français.
