Atos se sépare de Onepoint : un avenir incertain
Dans le monde impitoyable des géants de la tech, les retournements de situation sont légion. Atos, ex-fleuron du numérique français, en fait aujourd'hui les frais. L'annonce de la fin des négociations avec le consortium mené par Onepoint sonne comme un coup de tonnerre et plonge l'avenir du groupe dans l'incertitude.
Atos et Onepoint : chronique d'un échec annoncé ?
Retour sur les faits. Le 26 juin, le consortium Onepoint, composé également de Butler Industries et Econocom, a brutalement mis fin aux discussions engagées avec Atos en vue d'une reprise. Motif invoqué : les conditions n'étaient pas réunies pour aboutir à un accord pérenne.
Pourtant, le projet porté par David Layani, à la tête de Onepoint, avait été présenté comme la solution idéale pour redresser Atos tout en préservant son intégrité. Las, la phase de due diligence aura été fatale aux négociations.
Un gouffre financier béant
La raison de ce dédit soudain ? Un audit des comptes d'Atos qui aurait révélé des besoins de financement abyssaux, bien loin des prévisions initiales. On parle d'un trou de 600 à 800 millions d'euros, en supplément de la dette déjà colossale du groupe.
- Des besoins de liquidités à court et moyen terme vertigineux
- Des taux d'intérêt exorbitants exigés par les créanciers
- Des partenaires qui quittent la table des négociations
Face à cette situation intenable, David Layani se serait retrouvé seul et contraint de jeter l'éponge. Une issue que certains jugeaient prévisible, au regard de la spirale infernale dans laquelle Atos s'est enfoncé ces dernières années.
Et maintenant ? Les options qui restent à Atos
Pour Atos, c'est une nouvelle désillusion qui s'ajoute à une longue série noire. Mais le groupe doit désormais se tourner vers l'avenir et trouver des solutions pour assurer sa survie :
- Renouer le dialogue avec d'autres repreneurs potentiels comme Daniel Kretinsky
- Négocier un accord avec ses créanciers sur un plan de restructuration
- Vendre des actifs pour renflouer les caisses et alléger la dette
Aucune de ces pistes ne sera facile, mais Atos n'a plus le choix. Le temps presse et chaque jour qui passe fragilise un peu plus ce géant aux pieds d'argile. Le risque d'un démantèlement pur et simple n'est plus à exclure si aucune solution pérenne n'est trouvée rapidement.
L'avenir dira si Atos parviendra à se relever de ce nouveau coup dur et à retrouver sa place parmi les leaders du secteur. Une chose est sûre : le chemin sera long et semé d'embûches.
Pour l'heure, c'est tout un pan de l'industrie numérique française qui vacille avec les déboires d'Atos. Un symbole fort qui rappelle la fragilité des empires, aussi puissants soient-ils. Et une invite à réfléchir aux dérives d'un système où la course à la croissance à tout prix peut virer au cauchemar.