Attentisme sur les marchés avant les réunions des banques centrales
Les marchés financiers ont démarré la semaine sur une note attentiste, les investisseurs préférant limiter les prises de risques avant une série de réunions majeures de politique monétaire. En effet, plusieurs grandes banques centrales, dont la Réserve fédérale américaine (Fed) et la Banque centrale européenne (BCE), se réunissent cette semaine pour décider de leurs taux directeurs dans un contexte délicat, entre inflation persistante et craintes de récession.
La Fed et la BCE sous les projecteurs
La réunion la plus scrutée sera sans conteste celle de la Fed mardi et mercredi. Après avoir fortement resserré sa politique depuis mars 2022 pour juguler une inflation au plus haut depuis 40 ans, la banque centrale américaine pourrait annoncer une hausse plus modérée de ses taux de 25 points de base. Mais les investisseurs guetteront surtout ses commentaires sur les perspectives économiques et l'évolution future des taux.
Du côté de la BCE, qui se réunit jeudi, le marché s'attend à un nouveau tour de vis monétaire de 50 points de base, malgré les signes de fragilité de l'économie européenne. Les déclarations de Christine Lagarde sur la trajectoire des taux dans les mois à venir seront déterminantes pour les marchés.
D'autres banques centrales au programme
La semaine sera également rythmée par les décisions de la Banque d'Angleterre, de la Banque du Japon et de la Banque de Norvège, dans un contexte mondial complexe, entre guerre en Ukraine, crise énergétique et ralentissement de la croissance chinoise. Si des hausses de taux sont anticipées à Londres et Oslo, la politique ultra-accommodante de la BoJ ne devrait pas évoluer malgré une inflation au plus haut depuis 40 ans au Japon.
Nous pensons que la Fed atténuera ses perspectives de baisse des taux à venir.
– Les analystes de SEB
Des indicateurs économiques mitigés
En attendant ces rendez-vous cruciaux, les indicateurs du jour ont envoyé des signaux contrastés sur la santé de l'économie mondiale. Si l'activité du secteur privé s'est contractée moins fortement que prévu en décembre en zone euro, grâce à une reprise dans les services, l'industrie manufacturière continue de souffrir. Aux États-Unis, les indices PMI manufacturiers attendus cet après-midi devraient confirmer la résilience de l'économie.
Dans ce contexte, les principaux indices boursiers européens ont fini dans le rouge lundi, pénalisés notamment par le repli des valeurs industrielles et automobiles. À Paris, le CAC 40 a perdu 0,95 %, plombé aussi par l'abaissement de la note de la France par Moody's. Wall Street est pour sa part attendue en légère hausse à l'ouverture, les contrats à terme signalant une certaine prudence.
Le bitcoin dépasse les 100 000 dollars
Sur le marché des changes, le dollar s'apprécie face aux autres grandes devises avant les décisions de la Fed, tandis que l'euro et la livre sterling font du surplace. Le bitcoin a quant à lui franchi un nouveau record historique au-dessus de 100 000 dollars durant le week-end, les investisseurs pariant sur un soutien de l'administration Biden aux cryptomonnaies.
Les matières premières hésitent
Enfin, le marché pétrolier a débuté la semaine en baisse, les craintes sur la demande en Chine, premier importateur mondial de brut, contrebalançant les espoirs d'une réouverture progressive de l'économie chinoise. Le baril de Brent cède 0,7 % à 74 dollars et celui de WTI perd 0,9 % à 70,60 dollars. L'or est stable autour de 1 920 dollars l'once.
Cette semaine s'annonce donc décisive pour les marchés financiers, qui oscillent entre espoirs de ralentissement du rythme de resserrement monétaire et craintes de récession. Si les banquiers centraux parviennent à rassurer sur leur capacité à ramener l'inflation vers leur cible sans trop pénaliser la croissance, les indices boursiers pourraient renouer avec leur rebond de début d'année. Mais gare aux mauvaises surprises...
