Balaji Srinivasan : La quête d’une île pour une école de longevité
Imaginez une île paradisiaque où se mêlent les dernières avancées technologiques, une quête de longévité et une philosophie technocapitaliste. C'est le pari ambitieux de Balaji Srinivasan, ancien investisseur du célèbre fonds de capital-risque Andreessen Horowitz (a16z). Son projet ? Établir une école baptisée "Network School" sur une île privée à Singapour.
Le concept des "états en réseau" au cœur du projet
Au cœur de l'initiative de Balaji Srinivasan se trouve l'idée d'états en réseau (network states). Il s'agit de communautés en ligne qui s'établissent physiquement sur un territoire et cherchent à obtenir une reconnaissance diplomatique. Un concept qui séduit une frange libertarienne de la Silicon Valley, comme en témoignent les éloges de Marc Andreessen et de Vitalik Buterin, cofondateur d'Ethereum.
Un programme de 90 jours entre crypto et longévité
La "Network School" de Balaji Srinivasan proposera un programme de 90 jours à partir de fin septembre. Au menu : des conférences sur le nomadisme digital, des repas conçus par Bryan Johnson (connu pour ses dépenses extravagantes dans sa quête de "rajeunissement"), mais aussi et surtout une immersion dans l'univers des cryptomonnaies et de la "démocratie cryptographique".
Le programme s'adresse à ceux qui comprennent que Bitcoin succède à la Réserve fédérale, que l'IA peut fournir de meilleures opinions que n'importe quel magistrat et que la démocratie peut être rajeunie par la cryptographie.
Balaji Srinivasan
D'autres "états en réseau" voient le jour
Balaji Srinivasan n'est pas le seul à se lancer dans l'aventure des états en réseau. Vitalik Buterin a créé Zuzalu au Monténégro, attirant des personnalités comme la musicienne Grimes. Le projet Prospera, soutenu par Peter Thiel, a quant à lui obtenu une zone économique spéciale au Honduras avec une fiscalité avantageuse pour les entreprises.
Vers une reconnaissance officielle des états en réseau ?
Si Balaji Srinivasan n'a pas encore dévoilé ses plans pour établir une présence permanente sur son île singapourienne, l'objectif affiché des états en réseau est d'obtenir une forme de reconnaissance officielle, que ce soit une souveraineté totale ou un statut de zone économique spéciale. Les organisateurs de Zuzalu ont ainsi rencontré des officiels monténégrins pour discuter de la création d'un "foyer à long terme pour les adeptes de la longévité".
Une école réservée aux convaincus
La "Network School" de Balaji Srinivasan ne s'adresse toutefois pas à tous les publics. Comme il le souligne lui-même, les candidats doivent avoir peu de respect pour les institutions établies. "Plus vous respectez les institutions traditionnelles, et plus elles vous respectent, moins vous serez un candidat approprié", prévient-il.
Un projet qui divise
Le concept d'état en réseau et l'école de Balaji Srinivasan suscitent des réactions contrastées. Pour certains, il s'agit d'une expérimentation audacieuse qui pourrait préfigurer de nouveaux modèles de gouvernance à l'ère du numérique. D'autres y voient une dérive libertarienne et un risque de saper les fondements démocratiques de nos sociétés.
Une chose est sûre : le projet de Balaji Srinivasan ne laisse personne indifférent et soulève de nombreuses questions sur l'avenir de nos organisations politiques et sociales. Reste à voir si son école parviendra à s'imposer et à essaimer au-delà de son île singapourienne.