Banques centrales : le bal des décisions monétaires en Europe
Cette semaine, l'attention des marchés financiers se tourne vers les grandes banques centrales européennes. La Banque Centrale Européenne (BCE), la Banque d'Angleterre (BoE) et la Banque Nationale Suisse (BNS) s'apprêtent en effet à annoncer leurs décisions de politique monétaire. Dans un contexte économique encore incertain, quelles orientations vont-elles privilégier ?
BCE : cap maintenu malgré les incertitudes ?
Du côté de la BCE, les observateurs s'attendent globalement à un statu quo. Lors de sa dernière réunion en avril, l'institution présidée par Christine Lagarde avait opté pour une pause dans son cycle de hausses de taux, après une série de relèvements destinés à juguler l'inflation. Si les pressions sur les prix restent élevées dans la zone euro, la BCE pourrait choisir la prudence face aux signes de ralentissement économique.
Néanmoins, certains membres du conseil des gouverneurs plaident pour une politique plus restrictive. Une éventuelle remontée des taux directeurs n'est donc pas totalement exclue, même si elle apparaît peu probable à ce stade.
BoE : répit sur les taux en vue ?
La donne est quelque peu différente outre-Manche. Pour la première fois depuis près de trois ans, l'inflation britannique est revenue à l'objectif de 2% de la BoE en mai. Une bonne nouvelle qui pourrait inciter la banque centrale à marquer une pause dans ses hausses de taux, après 12 relèvements consécutifs depuis fin 2021.
Les marchés ne s'attendent pas à un assouplissement des taux avant septembre ou octobre
– Analyse de Reuters
Cependant, les pressions inflationnistes sous-jacentes demeurent. Les décideurs de la BoE pourraient donc opter pour une approche attentiste, avant d'envisager un réel assouplissement monétaire.
BNS : vers une nouvelle hausse ?
En Suisse, les pronostics penchent plutôt en faveur d'un nouveau tour de vis monétaire. Fin mars, la BNS avait surpris les marchés en relevant son taux directeur de 50 points de base, le portant à 1,5%. Une décision motivée par une inflation jugée encore trop élevée, à 2,9% en février.
Depuis, la hausse des prix a certes ralenti, mais elle reste supérieure à la cible de stabilité des prix. La BNS pourrait donc franchir une étape supplémentaire en remontant une nouvelle fois ses taux cette semaine.
Enjeux pour les marchés et l'économie
Au-delà des décisions en elles-mêmes, les investisseurs seront attentifs aux signaux envoyés par les banquiers centraux. Leurs commentaires sur les perspectives économiques et d'inflation seront scrutés pour tenter de décrypter la trajectoire future des politiques monétaires.
Dans ce contexte, plusieurs éléments clés seront à surveiller :
- L'évolution des anticipations d'inflation à moyen-terme
- La dynamique des salaires et du marché du travail
- L'impact du resserrement monétaire passé sur l'activité économique
Autant de paramètres qui influenceront les prochaines étapes des banques centrales. Si le pic du resserrement semble passé, le chemin vers la normalisation des politiques monétaires s'annonce encore long et sinueux. Les décisions dévoilées cette semaine constitueront un nouvel indicateur de la route à suivre pour la BCE, la BoE et la BNS.