BDC alloue 250M$ pour soutenir les entrepreneurs sous-représentés
Imaginez un monde où chaque entrepreneur, quelles que soient ses origines, a les mêmes chances de réussir. C'est précisément l'objectif que s'est fixé la Banque de développement du Canada (BDC) en annonçant un engagement de 250 millions de dollars destinés à soutenir les femmes, les entrepreneurs noirs et autochtones. Une initiative ambitieuse qui pourrait bien changer la donne pour ces communautés encore trop souvent laissées pour compte.
Un coup de pouce ciblé pour les entrepreneurs sous-représentés
Au cœur de cet engagement : deux plateformes d'investissement de 100 millions de dollars chacune, spécifiquement conçues pour épauler les entreprises dirigées par des entrepreneurs autochtones et noirs. Un complément bienvenu à la plateforme Thrive déjà existante, dotée de 500 millions de dollars et dédiée aux entrepreneures. S'y ajoute un programme de prêts et de formation de 50 millions de dollars pour les entrepreneurs mal desservis, ainsi qu'une nouvelle équipe interne à la banque chargée de les accompagner.
Des communautés entrepreneuriales en plein essor
Comme le souligne Geneviève Bouthillier, vice-présidente principale des investissements à impact et à la croissance de la BDC, le potentiel entrepreneurial des communautés autochtones et noires est immense. Selon Statistique Canada, les Autochtones créent de nouvelles entreprises à un rythme 9 fois supérieur à la moyenne nationale, contribuant à hauteur de 48,9 milliards de dollars au PIB canadien en 2020. Quant aux entreprises détenues par des Noirs, leur nombre a bondi de plus de 60% en 10 ans, loin devant la moyenne nationale de 6%.
Juste en termes de chiffres, [l'opportunité est] vraiment intéressante, et elle croît plus rapidement que dans d'autres communautés. [Ces entrepreneurs sont] jeunes, intelligents, innovants, et c'est une superbe occasion pour la BDC de les aider à se propulser.
Geneviève Bouthillier, vice-présidente principale des investissements à impact et à la croissance de la BDC
Une approche sur mesure pour chaque communauté
Si les contours précis des deux nouvelles plateformes restent à définir, une chose est sûre : elles seront taillées sur mesure pour répondre aux besoins spécifiques de chaque communauté. Hors de question d'appliquer une approche "copier-coller". La BDC mise sur l'écoute et le dialogue avec ses partenaires écosystémiques, à l'instar de BKR Capital et Raven Indigenous Capital Partners, pour co-construire ces outils de la manière la plus pertinente et efficace possible.
Au-delà du financement, un accompagnement global
Outre les plateformes d'investissement, la BDC met en place un programme de prêts de 50 millions de dollars, assorti d'un volet de formation, à destination des entrepreneurs en phase de démarrage réalisant moins de 3 millions de dollars de revenus. L'objectif : leur fournir non seulement les fonds nécessaires, mais aussi les compétences clés pour bâtir un business plan solide, décrocher un premier prêt ou préparer une levée de fonds externe.
Enfin, une équipe dédiée à l'entrepreneuriat inclusif verra le jour au sein même de la banque, sous la houlette de la vice-présidente exécutive et directrice de l'exploitation Véronique Dorval. Composée notamment de collaborateurs issus des communautés concernées, elle aura pour mission d'apporter un soutien sur mesure aux entrepreneurs mal desservis. Une approche « centrée sur le client » pour mieux comprendre et adresser leurs défis du quotidien.
Vers une nouvelle ère d'entrepreneuriat inclusif ?
Si les signaux de croissance entrepreneuriale des communautés noires et autochtones sont au vert, il n'en demeure pas moins que ces dernières font encore face à des barrières systémiques pour développer leurs entreprises. Selon une étude de l'Institut Fraser, l'écart de financement entre entreprises autochtones et non-autochtones s'est même creusé plus vite que le niveau de capital disponible pour les premières. Côté entrepreneurs noirs, un sondage Bain & Company révèle que 72% d'entre eux réalisent moins de 50 000$ de revenus annuels, et 80% autofinancent leur activité.
Chez Raven, nous avons appris que l'adoption d'une approche plateforme, le soutien et le mentorat des fondateurs, tout en fournissant du capital en actions de manière culturellement adaptée, sont de la plus haute importance. Nous attendons avec impatience la croissance de l'écosystème, la naissance de nouvelles entreprises et l'émergence de nouveaux co-investisseurs.
Althea Wishloff, partner chez Raven Indigenous Capital Partners
Un levier essentiel pour créer de la richesse intergénérationnelle au sein des communautés noires est de soutenir équitablement les entreprises détenues par des Noirs. Avec moins de 0,5% du capital-risque en Amérique du Nord qui leur est destiné, il y a clairement un vide à combler.
Lise Birikundavyi, managing partner de BKR Capital
En débloquant 250 millions de dollars, la BDC envoie un signal fort : celui d'une volonté réelle de faire bouger les lignes et d'ouvrir le champ des possibles pour ces entrepreneurs trop longtemps tenus à l'écart. Une première étape cruciale vers un écosystème startup plus inclusif et équitable, où chacun, d'où qu'il vienne, puisse avoir sa chance de transformer son projet en success story. Le début d'une nouvelle ère pour l'entrepreneuriat canadien ?