
Bernard Fontana Dirige EDF Vers un Futur Énergétique
Et si l’avenir de l’énergie française reposait sur un équilibre audacieux entre tradition et innovation ? Bernard Fontana, fraîchement nommé PDG d’EDF, s’apprête à relever ce défi colossal. À 64 ans, cet industriel chevronné, fort de son expérience à la tête de Framatome, a dévoilé une feuille de route ambitieuse pour transformer le géant énergétique. Son objectif ? Faire d’EDF un acteur clé de la transition énergétique, tout en répondant aux attentes des industriels et des consommateurs. Plongeons dans cette vision qui pourrait redéfinir le paysage énergétique français.
Un Nouveau Capitaine pour EDF
Le 30 avril 2025, Bernard Fontana a franchi une étape décisive. Auditionné par les sénateurs et les députés, il a obtenu leur feu vert avec 55 voix pour et 40 contre, validant ainsi sa nomination à la tête d’EDF. Ce vote, qui nécessitait moins de trois cinquièmes de voix contre pour être rejeté, marque le début d’une nouvelle ère pour l’énergéticien. Mais qui est cet homme chargé de succéder à Luc Rémont ?
Fontana, un industriel aguerri, a débuté sa carrière dans l’usine, un choix qu’il revendique avec fierté. De SNPE à Arcelor, en passant par Holcim et Areva NP (devenu Framatome), il a forgé une expertise solide dans des secteurs exigeants. « J’aime l’industrie », a-t-il déclaré lors de son audition, soulignant son attachement aux réalités du terrain. Chez Framatome, il a redressé les finances, éliminé la dette et optimisé l’efficacité opérationnelle, des atouts qu’il compte mettre au service d’EDF.
J’aime l’industrie, j’ai voulu commencer ma carrière dans une usine.
– Bernard Fontana, PDG d’EDF
Priorité n°1 : Relancer la Production Nucléaire
Le cœur de la stratégie de Fontana repose sur le nucléaire. Avec un objectif clair : atteindre une production de 400 TWh par an d’ici 2030. Pour y parvenir, il mise sur l’optimisation des centrales existantes, en prolongeant leur durée de vie et en augmentant leur puissance. Ce chantier titanesque vise à consolider la place du nucléaire comme pilier de l’énergie française, tout en répondant aux besoins croissants en électricité.
Le démarrage de l’EPR de Flamanville, attendu avec impatience, est un jalon crucial. Fontana insiste sur la nécessité de maîtriser les délais et les coûts, tout en renforçant la collaboration avec les industriels de la filière. Cette approche partenariale pourrait faire la différence pour éviter les dérapages qui ont marqué les projets passés.
Une Électricité Compétitive pour les Industriels
Les industriels électro-intensifs, grands consommateurs d’électricité, sont au centre des préoccupations. Fontana promet une électricité compétitive, notamment via le dispositif post-Arenh, qu’il juge plus équilibré que son prédécesseur. Ce mécanisme, effectif dès janvier 2026, proposera des tarifs réglementés pour les ménages et les TPE, des contrats à moyen terme pour les entreprises, et des contrats d’allocation de production nucléaire (CAPN).
Pour rassurer les industriels, Fontana ambitionne de conclure des contrats à long terme pour 40 TWh, offrant ainsi la visibilité nécessaire à leurs investissements. « Ces métiers nécessitent de la clarté », a-t-il souligné, conscient que la compétitivité énergétique est un levier pour la réindustrialisation de la France.
Je veux donner une fenêtre de tir sans délai aux industriels qui ont besoin de visibilité.
– Bernard Fontana, PDG d’EDF
EPR2 : Un Pari sur l’Avenir
Le programme EPR2 est l’un des piliers de la stratégie de Fontana. D’ici fin 2025, un devis et un calendrier précis seront proposés pour la construction de six réacteurs. La décision finale d’investissement est prévue pour le second semestre 2026, avec une mise en service espérée dès 2038. Fontana croit fermement aux effets de série, qui permettraient de réduire les coûts et d’accélérer les délais.
Le financement reste un défi majeur. Lors du conseil de politique nucléaire de mars 2025, l’État s’est engagé à apporter un soutien significatif, notamment via un prêt. Fontana devra défendre ces engagements au niveau européen, tout en veillant à une gestion rigoureuse des coûts. Un second palier de 13 GW (soit huit EPR2) est également à l’étude, avec une décision attendue d’ici fin 2026.
Hydroélectricité : Une Ressource à Valoriser
L’hydroélectricité, souvent sous-estimée, est une priorité pour Fontana. Avec un potentiel de développement de 20 % (soit 4 GWe supplémentaires), ce secteur peut jouer un rôle clé dans la stabilité des réseaux électriques. Fontana s’oppose fermement à la mise en concurrence des installations, plaidant pour un régime d’autorisation ou une quasi-régie garantissant à EDF la maîtrise opérationnelle.
Ce choix stratégique vise à sécuriser les investissements tout en maintenant un contrôle sur les infrastructures. « La priorité est d’investir et de garder la maîtrise des outils », a-t-il insisté, soulignant l’importance de l’hydroélectricité dans la transition énergétique.
Éolien Offshore : Sécuriser les Projets
Les énergies renouvelables, et en particulier l’éolien offshore, occupent une place centrale dans la vision de Fontana. Les projets déjà attribués en France devront être exécutés avec rigueur pour poser les bases d’une filière solide. Le rythme des appels d’offres, fixé par le gouvernement, guidera le développement de ces initiatives.
Fontana mise sur une exécution sans faille pour renforcer la crédibilité d’EDF dans ce domaine. Cette ambition s’inscrit dans une volonté plus large de diversifier le mix énergétique, tout en maintenant le nucléaire comme colonne vertébrale.
Santé Financière et Investissements
Sur le plan financier, EDF affiche des résultats encourageants pour 2023 et 2024. Fontana entend capitaliser sur cette dynamique pour prioriser les investissements en France, tout en évaluant avec prudence les engagements à l’international. Des cessions d’actifs pourraient être envisagées pour optimiser les ressources, tandis que la performance industrielle restera un levier clé.
Pour structurer cette stratégie, Fontana a dévoilé les priorités suivantes :
- Optimiser la production nucléaire pour atteindre 400 TWh d’ici 2030.
- Garantir une électricité compétitive pour les industriels via des contrats à long terme.
- Maîtriser les coûts et les délais du programme EPR2.
- Investir dans l’hydroélectricité pour renforcer la stabilité des réseaux.
- Sécuriser les projets d’éolien offshore attribués.
Les Défis d’un Géant Énergétique
Prendre la tête d’EDF n’est pas une mince affaire. Entre les attentes des industriels, les contraintes financières et les ambitions écologiques, Bernard Fontana devra naviguer dans un environnement complexe. Sa capacité à fédérer les acteurs de la filière, à obtenir des financements européens et à maintenir la confiance des consommateurs sera déterminante.
Pourtant, son expérience chez Framatome et sa vision pragmatique inspirent un certain optimisme. En misant sur une collaboration étroite avec les partenaires industriels et en diversifiant le mix énergétique, Fontana pourrait faire d’EDF un modèle de transition énergétique réussie.
Un Avenir Énergétique en Construction
L’arrivée de Bernard Fontana à la tête d’EDF marque un tournant. Avec une stratégie centrée sur le nucléaire, l’hydroélectricité et l’éolien offshore, il pose les bases d’un avenir énergétique durable et compétitif. Mais la route est encore longue, et les défis nombreux. Parviendra-t-il à transformer ces ambitions en réalités concrètes ? L’avenir de l’énergie française est en train de se dessiner, et Fontana en tient les rênes.
Pour résumer, voici les chantiers prioritaires d’EDF sous la direction de Fontana :
- Relance de la production nucléaire avec un objectif de 400 TWh.
- Électricité compétitive pour les industriels via des contrats à long terme.
- Maîtrise des coûts et des délais pour six EPR2, avec un calendrier fixé d’ici fin 2025.
- Développement de l’hydroélectricité pour 4 GWe supplémentaires.
- Exécution rigoureuse des projets d’éolien offshore.
Le pari est audacieux, mais Bernard Fontana semble prêt à relever le défi. Son expérience et sa vision pourraient faire d’EDF un acteur incontournable de la transition énergétique. Reste à savoir si les promesses d’aujourd’hui deviendront les réussites de demain.