Boeing encaisse le coût de la grève mais parvient à un accord
Le géant américain Boeing est sur le point d'enterrer la hache de guerre avec ses salariés grévistes. Après 5 semaines d'un bras de fer qui a mis à l'arrêt sa production, un compromis se profile à l'horizon. Mais à quel prix pour l'avionneur déjà malmenée par les crises ?
Une grève à plus d'un milliard de dollars
C'est le coût qu'est prêt à assumer Boeing pour acheter la paix sociale. Selon les premières estimations, le nouveau contrat proposé aux 33 000 ouvriers syndiqués grévistes depuis le 13 septembre dernier devrait alourdir la facture salariale de plus d'un milliard de dollars. Un sacrifice financier conséquent pour le géant de Seattle.
Cette grève historique a effectivement mis à l'arrêt la production de ses modèles phares comme le moyen-courrier 737 MAX, ainsi que ses long-courriers 767 et 777. De quoi plomber les comptes d'une entreprise déjà fragilisée par les déboires du MAX et la crise du Covid-19.
Boeing lâche du lest
Après l'échec des négociations initiales, Boeing a finalement revu sa copie. Le dernier accord en date comprend des concessions majeures :
- Une augmentation des salaires pouvant aller jusqu'à 35% sur 4 ans, contre 30% proposés initialement
- Des améliorations substantielles en termes de conditions de travail et d'avantages sociaux
Une offre qui se rapproche des revendications du puissant syndicat IAM, qui réclamait 40% d'augmentation. Le compromis semble en bonne voie, même s'il doit encore être approuvé par un vote des salariés mercredi 24 octobre.
Le prix de la reprise
Pour Boeing, l'enjeu est de taille. Il faut à tout prix relancer la machine industrielle pour honorer le carnet de commandes et rassurer des clients ébranlés par les crises à répétition. Comme le soulignent les analystes :
La résolution rapide de la grève est essentielle à l'amélioration de la situation financière de l'entreprise et au soutien de la notation.
Ben Tsocanos, directeur aéronautique chez S&P Global
Si les salariés acceptent l'offre, Boeing aura acheté une précieuse paix sociale. Mais à quel prix ? Selon les analystes de JPMorgan, la facture pourrait dépasser le milliard de dollars. Un sacrifice nécessaire pour relancer la production et rassurer les marchés.
Vers un nouveau départ ?
Boeing joue gros avec cet accord. Mais le jeu en vaut la chandelle pour tourner la page de ces années noires. L'avionneur doit absolument redécoller pour tenir son rang face à Airbus. Même si pour cela, il doit mettre la main au portefeuille.
Ce compromis, s'il est entériné, marquerait un nouveau départ pour Boeing. L'entreprise pourra se concentrer sur ses fondamentaux : produire et livrer des avions en série. Avec des salariés apaisés et remotivés. De quoi repartir sur des bases saines pour affronter le futur...
