Boycott Oxford : Conflit Social et Délocalisation

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Boycott Oxford  Conflit Social et Délocalisation   Innovationsfr
octobre 23, 2025

Boycott Oxford : Conflit Social et Délocalisation

Chaque année, la rentrée scolaire rime avec l’achat de fournitures flambant neuves : cahiers, stylos, et bien sûr, les célèbres agendas Oxford. Mais en 2025, un appel au boycott lancé par la CGT vient perturber cette routine. Pourquoi un syndicat s’attaque-t-il à une marque emblématique des écoliers ? Derrière cette mobilisation se cache un conflit social d’ampleur, mêlant fermetures d’usines, délocalisations et salariés laissés sans ressources. Plongeons dans cette affaire qui secoue le secteur des fournitures scolaires.

Un Conflit Social aux Racines Profondes

Le groupe Hamelin, géant européen des fournitures scolaires, est au cœur de la tempête. Propriétaire de marques comme Oxford, Conquérant, ou encore Elba, l’entreprise a pris une décision radicale en février 2025 : fermer son usine Lecas Industrie à Nersac, en Charente. Cette usine, spécialisée dans la production d’agendas, employait 69 personnes, toutes licenciées dans le cadre d’un plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). Mais ce qui semblait être une simple restructuration a rapidement dégénéré en un conflit social complexe.

La CGT, syndicat majoritaire parmi les salariés, a dénoncé des pratiques qu’elle juge inacceptables. Selon elle, Hamelin aurait orchestré une cessation de paiements artificielle pour faire porter le coût des licenciements par l’État, via le fonds de garantie des salaires (AGS). Cette manœuvre aurait laissé les anciens employés sans salaire, sans indemnités, et même sans accès au chômage, dans une situation de précarité extrême.

« Les salariés sont sans aucune ressource depuis trois mois. Hamelin veut faire payer par la collectivité ce qu’il devrait assumer lui-même. »

– Patrick Bauret, syndicaliste Filpac-CGT

Une Usine Sacrifiée pour la Délocalisation

La fermeture de l’usine de Nersac n’est pas un cas isolé. Elle s’inscrit dans une vague de délocalisations qui touche l’industrie française. Selon la CGT, Hamelin a choisi de déplacer la production d’agendas vers des sites à l’étranger, où les coûts sont moins élevés. Ce choix stratégique a entraîné la perte d’un savoir-faire local, celui des ouvriers charentais, qui fabriquaient depuis des années des agendas prisés pour leur qualité.

Pour les salariés, cette décision est un coup dur. Non seulement ils ont perdu leur emploi, mais ils se retrouvent également dans un vide juridique. Le PSE, qui devait inclure des mesures comme des formations ou des indemnités, est gelé à cause d’une liquidation judiciaire demandée par Hamelin. Résultat : 57 des 69 licenciés sont toujours sans solution, certains ayant dû interrompre des formations faute de financement.

Le Boycott : Une Arme pour Mobiliser

Face à l’inaction judiciaire et à la situation critique des salariés, la CGT a décidé de frapper fort. À l’approche de la rentrée scolaire, période clé pour les ventes de fournitures, le syndicat appelle les consommateurs à boycotter les produits Hamelin. Outre les agendas Oxford, cela inclut les cahiers Conquérant, les classeurs Elba, ou encore les produits de coloriage Pelikan et Herlitz.

Dans un communiqué percutant, la CGT déclare :

« L’allocation de rentrée scolaire ne doit pas enrichir un patron voyou ! »

– Communiqué officiel de la CGT

Pour faire entendre leur message, les syndicalistes distribuent des tracts devant les supermarchés et sur les lieux publics en Charente. Leur objectif : sensibiliser les parents et les pousser à choisir d’autres marques pour leurs achats de rentrée. Ce boycott vise à exercer une pression économique sur Hamelin, en espérant que l’entreprise assume ses responsabilités envers les salariés.

La Réponse d’Hamelin : Un Déni de Responsabilité ?

De son côté, le groupe Hamelin rejette les accusations portées par la CGT. Éric Joan, président du directoire, affirme que l’entreprise n’est pas responsable de la situation. Selon lui, l’intervention de l’Inspection du Travail, qui a interdit le licenciement de neuf salariés protégés, aurait créé une charge financière insurmontable pour l’entreprise. Il accuse également l’avocat des salariés, Maître Ralph Blindauer, de bloquer le processus en s’opposant à la liquidation judiciaire.

Cette bataille judiciaire complique encore davantage la situation. La cour d’appel de Caen, saisie pour trancher sur la liquidation, n’a pas encore rendu sa décision. En attendant, les salariés restent dans une incertitude totale, coincés entre des promesses non tenues et des recours légaux qui s’éternisent.

Les Enjeux d’un Conflit qui Dépasse Nersac

Ce conflit ne se limite pas à une usine en Charente. Il soulève des questions plus larges sur la responsabilité sociale des entreprises et les conséquences des délocalisations. Alors que la France s’efforce de relancer son industrie, la fermeture de sites comme Lecas Industrie met en lumière les tensions entre rentabilité économique et préservation des emplois locaux.

Pour mieux comprendre les enjeux, voici les points clés du conflit :

  • Fermeture de l’usine Lecas Industrie à Nersac, en Charente.
  • Licenciement de 69 salariés, sans salaire ni indemnités depuis juin 2025.
  • Accusations de délocalisation pour réduire les coûts de production.
  • Appel au boycott des produits Hamelin par la CGT.

Ce conflit illustre également les défis auxquels sont confrontés les syndicats dans leur lutte pour la justice sociale. En mobilisant l’opinion publique, la CGT espère non seulement faire plier Hamelin, mais aussi alerter sur les dérives de certaines pratiques industrielles.

Quel Avenir pour les Salariés et l’Industrie Locale ?

Pour les 57 salariés toujours sans ressources, l’urgence est de trouver une solution rapide. Certains ont réussi à entamer des formations pour se reconvertir, mais la majorité reste dans l’attente. La saisie des prud’hommes par 55 d’entre eux pourrait permettre de débloquer des indemnités, mais le processus risque de s’éterniser.

À plus grande échelle, ce boycott met en lumière la fragilité de l’industrie française face à la mondialisation. La perte du savoir-faire charentais, comme le souligne la CGT, est un symbole des sacrifices faits au nom de la compétitivité. Mais le mouvement de boycott peut-il vraiment changer la donne ? Rien n’est moins sûr. Les consommateurs, souvent guidés par le prix ou la notoriété d’une marque, pourraient ne pas suivre massivement l’appel de la CGT.

Pourtant, ce conflit rappelle l’importance de la consommation responsable. En choisissant des produits issus d’entreprises respectueuses de leurs salariés, les consommateurs peuvent influencer les pratiques des grands groupes. La balle est désormais dans le camp des parents, des étudiants, et de tous ceux qui, en cette rentrée 2025, rempliront leurs cartables.

Un Débat qui Interpelle

Le boycott des agendas Oxford n’est pas seulement une affaire locale. Il incarne un débat plus large sur la manière dont les entreprises gèrent leurs responsabilités sociales et environnementales. En attendant une issue judiciaire, les salariés de Nersac continuent de se battre pour leurs droits, soutenus par une CGT déterminée à faire entendre leur voix.

Ce conflit, bien que centré sur une usine charentaise, résonne comme un avertissement pour l’ensemble de l’industrie française. Peut-on encore produire localement tout en restant compétitif ? La réponse à cette question pourrait façonner l’avenir du secteur des fournitures scolaires et au-delà.

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