BP supprime 5% de ses effectifs pour réduire les coûts
Un vent mauvais souffle sur l'emploi chez BP. Murray Auchincloss, le nouveau directeur général de la major pétrolière britannique, a annoncé jeudi un vaste plan social, avec la suppression de pas moins de 4700 postes dans le monde, soit plus de 5% des 90.000 salariés que compte le groupe. Une purge destinée à réduire drastiquement les coûts, alors que BP doit faire face au défi de la transition énergétique et à la pression croissante des investisseurs pour doper ses rendements.
Une capacité d'adaptation remise en cause
Longtemps habitué à enchaîner les profits records, le géant pétrolier basé à Londres doit aujourd'hui s'adapter à marche forcée à un nouveau paradigme dominé par l'urgence climatique. Son modèle économique, ultra-dépendant des énergies fossiles, est de plus en plus remis en cause. Pour tenter de redorer son blason, BP a annoncé en 2020 un plan ambitieux visant la neutralité carbone à horizon 2050. Mais cette transition est semée d'embûches, comme en témoigne la chute de 45% de son bénéfice net en 2022, plombé par des dépréciations d'actifs liées aux hydrocarbures.
Une équation financière complexe
Pour financer ses lourds investissements dans les renouvelables et les nouvelles technologies bas-carbone, tout en continuant à rémunérer grassement ses actionnaires, BP doit dégager des marges importantes. D'où la nécessité de tailler dans les coûts, et en premier lieu dans la masse salariale. Pas moins de 2 milliards de dollars d'économies sont attendus d'ici à 2026. Selon Murray Auchincloss, ces coupes sombres sont indispensables pour faire de BP une entreprise "plus simple, plus ciblée et à plus forte valeur ajoutée".
Nous avons encore beaucoup à faire cette année, l'année prochaine et au-delà, mais nous faisons des progrès considérables alors que nous positionnons BP pour qu'elle devienne une entreprise plus simple, plus ciblée et à plus forte valeur ajoutée.
Murray Auchincloss, Directeur général de BP
Les salariés en première ligne
Reste que cette énième restructuration risque de laisser des traces au sein du personnel. Car les 4700 postes supprimés ne seront pas les seuls sacrifiés sur l'autel de la rentabilité. BP prévoit également de se séparer de 3000 sous-traitants, portant l'addition à près de 8000 emplois rayés de la carte. Un nouveau coup dur pour une entreprise qui, ces dernières années, a déjà vu ses effectifs fondre comme neige au soleil.
Au-delà de leur impact social, ces réductions d'effectifs massives posent la question de la capacité de BP à mener à bien sa mue vers les énergies propres, un virage qui nécessite des compétences pointues et des moyens humains conséquents. Car la transition énergétique ne se fera pas sans les salariés.