Canada Investit 358 M$ dans la Défense Tech

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décembre 6, 2025

Canada Investit 358 M$ dans la Défense Tech

Imaginez : un entrepreneur québécois qui fabrique des capteurs quantiques reçoit demain un prêt à taux zéro de 2 millions de dollars, sans intérêt, remboursable seulement quand son entreprise décollera. Ce n’est plus un rêve. C’est la réalité qui commence aujourd’hui avec le lancement de l’Initiative régionale d’investissement en défense (IRID).

Le gouvernement fédéral vient d’annoncer une enveloppe de 358 millions de dollars pour renforcer la chaîne d’approvisionnement canadienne dans le domaine de la défense. Et cette fois, ce ne sont pas les géants comme Bombardier ou CAE qui vont tout rafler : l’argent vise directement les PME, ces fameux fournisseurs de rang 2 et 3 qui représentent 92 % des entreprises du secteur.

Un virage stratégique historique pour le Canada

Le message est clair : face aux menaces protectionnistes américaines et à la pression des alliés de l’OTAN, le Canada refuse de rester le gentil voisin qui sous-investit dans sa défense. Le ministre de l’Intelligence artificielle et de l’Innovation numérique, Evan Solomon, n’a pas mâché ses mots lors de l’annonce à Toronto :

« C’est réel. Ce n’est pas un nouveau programme. C’est un nouveau Canada. »

– Evan Solomon, ministre de l’IA et de l’Innovation numérique

Derrière la formule choc se cache une réalité chiffrée : le Canada s’engage à atteindre les 2 % du PIB en dépenses de défense dès cette année (un objectif OTAN qu’il n’avait jamais rempli) et même viser plus de 5 % d’ici 2035, comme l’a promis le premier ministre Mark Carney.

Comment les 358 millions seront-ils répartis ?

L’argent sera distribué par les sept agences régionales de développement déjà existantes. Pas de nouvelle bureaucratie, juste une réorientation massive des fonds :

  • FedDev Ontario : 94,7 M$ + 106 M$ réalloués = plus de 200 M$ au total
  • PrairiesCan : plus de 48 M$
  • ACOA (Atlantique) : plus de 38 M$
  • Les autres agences (Québec, Ouest, Nord) complèteront le reste

La grande nouveauté ? La majorité des aides prendra la forme de prêts à taux zéro (contributions remboursables). L’État joue le rôle de partenaire plutôt que de simple donateur. L’idée : accompagner les entreprises jusqu’à ce qu’elles signent leurs premiers gros contrats avec MDA, General Dynamics ou même Lockheed Martin.

Qui peut en bénéficier ?

Le gouvernement a volontairement choisi une définition très large de la défense. Concrètement, toute PME qui développe une technologie à double usage (civil et militaire) est éligible. Quelques exemples concrets :

  • Une startup de Vancouver qui travaille sur des communications quantiques résistantes au brouillage
  • Une entreprise ontarienne qui fabrique des batteries longue durée pour drones
  • Un atelier québécois spécialisé dans l’impression 3D de pièces en titane pour satellites
  • Une firme de logiciels d’Halifax qui développe des outils d’analyse logistique basés sur l’IA

Le secteur défense canadien, c’est déjà près de 10 milliards de dollars de contribution au PIB et plus de 81 000 emplois. Mais surtout, 40 % de ces emplois sont portés par des PME. C’est là que le gouvernement veut frapper fort.

Le « Buy Canadian » : plus qu’un slogan

L’IRID prépare le terrain à la future Stratégie d’achat canadien qui sera lancée en 2026. L’objectif ? Obliger les grands donneurs d’ordre (y compris les ministères) à privilégier les fournisseurs canadiens quand c’est possible.

En clair : si une PME de Waterloo Region peut fournir des composants électroniques aussi performants que son concurrent américain, elle aura l’avantage. Un changement de paradigme total pour un pays habitué à importer massivement ses technologies de défense.

La révolution silencieuse des technologies dual-use

Le vrai génie de cette initiative, c’est de miser sur les technologies qui servent à la fois le civil et le militaire. Matthew Lombardi, auteur de la newsletter The Icebreaker, recensait récemment près de 500 entreprises canadiennes dans ce créneau : quantique, cybersécurité, drones autonomes, intelligence artificielle appliquée à la logistique…

Ces startups n’ont pas besoin de se « convertir » à la défense. Elles y sont déjà, souvent sans le savoir. L’IRID vient simplement leur dire : « On vous voit. On vous soutient. Grandissez. »

Elliot Pence, PDG de Dominion Dynamics, résumait parfaitement l’état d’esprit actuel dans une récente interview : cette vague d’investissements représente une opportunité générationnelle pour les entrepreneurs canadiens.

Et après ? Vers une véritable base industrielle de défense

L’IRID n’est que l’antichambre de la future Stratégie industrielle de défense (SID), dotée de 6,6 milliards sur cinq ans. Cette dernière devrait être dévoilée avant Noël par le ministre de la Défense nationale, David McGuinty.

On parle là d’un plan complet : formation, R&D, exportations, cybersécurité, spatial… Tout y passera. Le Canada veut non seulement respecter ses engagements internationaux, mais aussi devenir un partenaire stratégique incontournable pour les États-Unis et l’Europe.

Car au fond, dans un monde où Washington menace de taxes douanières ceux qui n’achètent pas américain, la meilleure réponse est de devenir soi-même un fournisseur crédible, innovant et… canadien.

Ce que ça change pour vous, entrepreneur

Si vous dirigez une PME dans la tech avancée, c’est le moment de vérifier si votre produit a un potentiel militaire, même lointain. Les critères d’éligibilité sont larges, les agences régionales sont déjà prêtes à recevoir les demandes, et les premiers décaissements pourraient arriver dès le premier trimestre 2026.

Le Canada ne se contente plus de parler d’innovation. Il met l’argent là où est sa souveraineté. Et pour une fois, ce sont les petites entreprises qui sont en première ligne.

Le message est limpide : le futur de la défense canadienne ne se jouera pas seulement à Ottawa ou à Washington. Il se jouera aussi dans les ateliers de Burnaby, les labs de Kitchener et les usines de Mirabel.

Et vous, votre technologie est-elle prête à servir le pays… et à changer le monde ?

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