
Canada Lance Sa Force D’IA Innovante
Et si le Canada devenait un leader mondial de l'intelligence artificielle ? Cette question, loin d’être rhétorique, anime le gouvernement fédéral qui vient de dévoiler une initiative audacieuse : une task force composée de 26 experts pour redéfinir la stratégie nationale en matière d’IA. Annoncée par le ministre Evan Solomon lors d’un discours à Toronto, cette équipe d’élite a 30 jours pour poser les bases d’une révolution technologique. Plongeons dans les coulisses de cette ambition qui pourrait redessiner l’avenir du Canada.
Une Task Force pour Propulser l’IA Canadienne
Le ministre Evan Solomon a surpris l’audience lors de la conférence ALL IN en dévoilant une équipe de 26 experts, mêlant chercheurs, entrepreneurs et leaders de l’industrie. Leur mission ? Construire une feuille de route pour faire du Canada un acteur incontournable de l’IA. Avec un délai serré de 30 jours, cette initiative évite ce que Solomon appelle le « comité-itis », soit l’enlisement dans des discussions sans fin. Mais qui sont ces figures chargées de cette tâche colossale ?
Des Leaders aux Profils Variés
La task force réunit des noms prestigieux, issus de divers horizons. Parmi eux, Patrick Pichette, ancien directeur financier de Google et partenaire chez Inovia Capital, apporte son expertise en stratégie d’entreprise mondiale. Joelle Pineau, directrice scientifique de Cohere, une start-up canadienne en pointe dans l’IA, incarne l’excellence en recherche appliquée. Dan Debow, cofondateur de Build Canada, représente l’esprit entrepreneurial qui dynamise l’écosystème tech canadien.
L’IA est la deuxième grande révolution technologique de ce quart de siècle. Il est de notre devoir de la faire nôtre.
– Evan Solomon, ministre de l’IA
Le milieu académique n’est pas en reste. Des figures comme Gail Murphy de l’Université de Colombie-Britannique ou Michael Bowling de l’Université de l’Alberta enrichissent l’équipe de leur expertise en recherche. Cette diversité garantit une approche équilibrée, couvrant recherche, commercialisation et sécurité.
Un Calendrier Ambitieux pour une Stratégie Moderne
Pourquoi un délai aussi court ? Selon Solomon, un calendrier resserré évite de produire des politiques obsolètes dans un domaine où la technologie évolue à une vitesse fulgurante. La task force rendra son rapport en novembre, alimentant une stratégie nationale qui sera présentée dès cette année, bien en avance sur le calendrier initial prévu pour fin 2026.
Le gouvernement ouvre également des consultations publiques dès le 1er octobre, permettant à tous les Canadiens de contribuer. Cette démarche inclusive vise à bâtir une stratégie qui reflète les besoins et les aspirations de tout le pays.
Les Défis Clés de l’IA au Canada
La task force devra relever plusieurs défis cruciaux pour positionner le Canada comme leader mondial. Voici les principaux axes de travail :
- Recherche et innovation : Renforcer les instituts de recherche comme le Vector Institute et soutenir les universités.
- Commercialisation : Faciliter le passage des idées au marché pour les start-ups comme Cohere.
- Infrastructures : Développer un cloud souverain canadien et améliorer l’accès au calcul intensif.
- Sécurité et éthique : Moderniser les lois sur la protection des données et instaurer la confiance des consommateurs.
Ces priorités répondent directement aux préoccupations des entrepreneurs canadiens, qui réclament un meilleur accès au capital, aux clients et aux infrastructures technologiques. Solomon insiste sur l’urgence d’agir pour ne pas laisser le Canada à la traîne face aux géants mondiaux.
Un Héritage Technologique en Évolution
Le Canada n’est pas novice en matière d’IA. Depuis 2017, le gouvernement a investi massivement, avec un premier engagement de 125 millions de dollars, suivi de 2,4 milliards en 2024 pour soutenir la recherche et la commercialisation. Ces efforts ont permis l’émergence de pépites comme Cohere, une start-up qui rivalise avec les géants américains dans le domaine du traitement du langage naturel.
Cette task force est exactement le type de collaboration que nous réclamons depuis longtemps pour faire du Canada un leader en IA.
– Ben Bergen, président du Conseil des Innovateurs Canadiens
Pourtant, des obstacles persistent. L’accès limité au calcul intensif freine les start-ups, tandis que les lois sur la confidentialité des données, souvent jugées désuètes, compliquent l’adoption de l’IA par les entreprises. La task force devra proposer des solutions concrètes pour lever ces barrières.
Une Vision Collaborative pour l’Avenir
Ce qui rend cette initiative unique, c’est son approche collaborative. En réunissant des experts de l’industrie, du milieu académique et des politiques publiques, le Canada cherche à créer une synergie inédite. Solomon a insisté sur l’importance d’une stratégie inclusive, capable de mobiliser toutes les régions du pays, de Toronto à Vancouver en passant par Montréal.
La task force ne se contente pas de rédiger un rapport. Elle doit poser les jalons d’une économie de l’IA robuste, capable de rivaliser avec les États-Unis et la Chine. Cela passe par des investissements dans l’éducation, la formation de talents et la création d’un écosystème favorable aux start-ups.
Les Acteurs Clés à Suivre
Certains membres de la task force méritent une attention particulière pour leur influence potentielle :
- Joelle Pineau : Sa position chez Cohere et son expertise en apprentissage automatique en font une voix incontournable pour la recherche appliquée.
- Patrick Pichette : Son expérience chez Google apporte une perspective globale sur la commercialisation.
- Michael Serbinis : Fondateur de League, il représente l’innovation dans la santé connectée.
Ces figures, parmi d’autres, incarneront la capacité du Canada à transformer ses ambitions en réalités concrètes.
Et Après ? Les Enjeux à Long Terme
La task force n’est que le début. Une fois la stratégie dévoilée, le véritable défi sera sa mise en œuvre. Le Canada devra investir massivement dans les infrastructures, comme un cloud souverain, et attirer des talents internationaux pour rester compétitif. De plus, la régulation responsable de l’IA sera cruciale pour maintenir la confiance du public.
Le Canada a une opportunité unique de se positionner comme un leader éthique en IA, combinant innovation et responsabilité. Si la task force réussit, elle pourrait non seulement transformer l’économie canadienne, mais aussi inspirer d’autres nations.
En conclusion, cette initiative marque un tournant pour le Canada. Avec une équipe d’experts diversifiée, un calendrier ambitieux et une vision claire, le pays se donne les moyens de ses ambitions. Reste à voir si cette stratégie saura transformer l’IA en un levier de prospérité nationale. Une chose est sûre : les 30 prochains jours seront décisifs.