Canada : Les Ambitions IA d’Evan Solomon

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décembre 6, 2025

Canada : Les Ambitions IA d’Evan Solomon

Et si le Canada était en train de vivre, discrètement, sa révolution technologique la plus importante depuis l'invention du BlackBerry ?

Le 5 décembre 2025, sur la scène du BetaKit Keynote Stage à SAAS NORTH, le tout le monde de la tech canadienne retenait son souffle. Le tout nouveau ministre de l'Intelligence Artificielle et de l'Innovation, Evan Solomon, venait pour la première fois exposer publiquement la vision du gouvernement Trudeau pour faire du Canada un champion mondial de l'IA. Et il n'y est allé fort.

Evan Solomon : « On ne veut plus être le petit frère sympa des États-Unis »

Le ton est donné dès les premières minutes de l'entretien avec Michael Buhr, directeur exécutif de la C100 (l'association qui regroupe les Canadiens les plus influents de la Silicon Valley). Evan Solomon ne tourne pas autour du pot : le Canada a les chercheurs, les universités, les entreprises… mais il lui manque cruellement une chose : du capital à grande échelle.

« Autrefois, Silicon Valley était la Mecque de l'entrepreneuriat. Aujourd'hui, tout le monde a les outils qui étaient autrefois concentrés là-bas. Ce qu'il nous faut maintenant, c'est faire venir le capital. »

– Evan Solomon, ministre de l'IA et de l'Innovation du Canada

Cette phrase résume à elle seule le changement de paradigme. Ottawa ne veut plus se contenter d'être un vivier de talents qui partent ensuite fonder des licornes à San Francisco. L'objectif est clair : garder la valeur au pays.

Le Budget 2025 : plus de 10 milliards pour l'IA et l'innovation

Le ministre n'a pas hésité à vendre son budget. Et pour cause : il est massif. Plus de 10 milliards de dollars sur plusieurs années, répartis entre plusieurs grandes enveloppes :

  • 2,4 milliards pour le calcul informatique de pointe (superordinateurs pour l'IA)
  • 2 milliards pour un fonds d'investissement stratégique dans l'IA
  • 1,8 milliard pour accélérer l'adoption de l'IA dans le secteur public
  • 1 milliard pour attirer et retenir les meilleurs chercheurs mondiaux
  • Des crédits d'impôt bonifiés pour la R&D en IA

Mais ce qui a particulièrement marqué les esprits, c'est l'approche "bottom-up" revendiquée par Solomon. Selon lui, ces mesures ne sortent pas d'un bureau d'Ottawa, mais sont le fruit d'une vaste tournée d'écoute auprès des entrepreneurs, chercheurs et investisseurs canadiens.

Le problème du « brain drain » enfin pris à bras-le-corps

Le ministre a été très clair : le Canada forme certains des meilleurs chercheurs en IA au monde (Yoshua Bengio, Geoffrey Hinton, Joëlle Pineau...), mais trop partent ensuite aux États-Unis où les salaires sont trois à cinq fois plus élevés et où le capital abonde.

La réponse ? Un programme agressif programme de rétention et d'attraction de talents, avec des chaires de recherche à 1 million de dollars par an, des visas express pour les experts étrangers, et surtout des incitatifs fiscaux pour que les fondateurs restent au pays lorsqu'ils lèvent leurs rondes Series B et plus.

« On a arrêté de se dire qu’on était juste bons en recherche fondamentale. On veut maintenant être bons en commercialisation, en création de richesse, en création d'emplois de qualité. »

– Evan Solomon

La souveraineté technologique : le mot qui revient sans cesse

Un thème a dominé toute la conversation : la souveraineté technologique. Evan Solomon l'a répété plusieurs fois : le Canada ne peut pas se permettre de dépendre entièrement des géants américains ou chinois pour ses infrastructures critiques d'IA.

Concrètement, cela se traduit par :

  • Le développement de modèles d'IA open-source canadiens (ou du moins bilingues et respectueux des lois canadiennes)
  • La création d'un cloud souverain pour l'IA
  • Des règles claires sur l'utilisation de l'IA dans la fonction publique
  • Un cadre réglementaire qui protège sans étouffer l'innovation

Le ministre a même évoqué la possibilité de créer un « Airbus de l'IA » canadien : une grande coalition d'entreprises, universités et gouvernements pour développer ensemble des technologies stratégiques.

Le rôle crucial des fonds de pension canadiens

L'un des moments les plus forts de l'entretien a été quand Michael Buhr a demandé pourquoi les grands fonds de pension canadiens (CDPQ, CPP, OMERS...) investissaient si peu dans la tech nationale.

La réponse de Solomon a été sans détour : le gouvernement va créer des incitatifs fiscaux majeurs pour que ces géants institutionnels investissent massivement dans les fonds de capital-risque canadiens spécialisés en deep tech.

Objectif annoncé : faire passer les investissements institutionnels canadiens dans la tech de moins de 3 % aujourd'hui à plus de 10 % d'ici 2030.

Les startups canadiennes prêtes à décoller

Ce qui frappe dans le discours d'Evan Solomon, c'est sa connaissance fine de l'écosystème. Il cite Cohere, Borealis AI, Scale AI, Element AI (même si rachetée), Waabi, Sanctuary AI... Preuve que le gouvernement suit de près les pépites nationales.

Et il a une vision claire : plutôt que d'essayer de créer « le prochain OpenAI » (mission quasi-impossible), le Canada doit dominer les secteurs où il a déjà des avantages compétitifs :

  • IA pour la santé (grâce à un système public unique au monde)
  • IA pour les ressources naturelles et le changement climatique
  • IA éthique et réglementée (le Canada est déjà leader mondial)
  • Véhicules autonomes en conditions extrêmes (merci le Québec et le Nord)

Un ministre qui surprend par son franc-parler

Ceux qui s'attendaient à un discours policé de fonctionnaire en ont été pour leurs frais. Evan Solomon parle comme un entrepreneur : direct, passionné, parfois provocateur.

Il a ainsi taclé gentiment ceux qui critiquent le rythme lent du gouvernement : « On a mis six mois à créer le ministère de l'IA. Les États-Unis n'en ont toujours pas. » Il a aussi reconnu sans détour que le Canada avait pris du retard sur la commercialisation, mais affirmé que le rattrapage était en cours.

Le message final ? Le Canada a décidé de jouer dans la cour des grands. Et pour une fois, il a les moyens de ses ambitions.

Après cette intervention, une chose est sûre : 2026 risque d'être l'année où le monde va vraiment commencer à parler de l'IA canadienne. Pas seulement comme un vivier de talents, mais comme une puissance technologique à part entière.

Et vous, pensez-vous que le Canada peut devenir un leader mondial de l'IA d'ici 2030 ? Les bases semblent posées. Reste à voir si l'exécution suivra.

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