Cara : Une appli sociale pour artistes sur une lancée fulgurante
Imaginez un réseau social où les artistes peuvent exposer leurs œuvres en toute sérénité, loin de la menace des intelligences artificielles exploitant leurs créations. C'est l'ambition de Cara, une jeune application qui a vu son nombre d'utilisateurs passer de 40 000 à 650 000 en l'espace d'une semaine. Un succès fulgurant qui révèle l'exaspération grandissante des artistes face aux politiques controversées de Meta en matière d'IA.
Cara, le refuge des artistes en quête d'éthique
Fondée fin 2022 par la photographe de renom Jingna Zhang, Cara se veut être un havre de paix pour les créatifs du monde entier. Sur cette plateforme, pas de risque de voir ses œuvres aspirées dans les bases de données d'intelligence artificielle sans consentement. Un engagement fort qui séduit de plus en plus d'artistes, échaudés par les pratiques de Meta.
Quand vous mettez l'IA autant en avant, puis donnez l'option de s'en retirer mais en augmentant la friction pour le faire... Cela ne fait qu'accroître leur colère.
– Jingna Zhang, fondatrice de Cara
Instagram, une nécessité devenue toxique
Pour beaucoup d'artistes, Instagram est un passage obligé pour promouvoir leur travail et décrocher des contrats. Mais la plateforme se sert des publications pour entraîner ses systèmes d'IA générative, sans réelle possibilité de s'y opposer, sauf pour les utilisateurs européens protégés par le RGPD. Un deux poids, deux mesures qui passe de plus en plus mal.
Jingna Zhang, une fondatrice engagée
Avant de se lancer dans l'aventure Cara, Jingna Zhang s'est illustrée à plusieurs reprises dans la défense des droits des artistes. Elle a notamment remporté un procès contre un peintre qui avait copié l'une de ses photos. La fondatrice est également impliquée dans des actions en justice contre des géants de l'IA comme Google, Stability AI ou Midjourney.
- Cara protège les artistes grâce à un partenariat avec le projet Glaze contre le scraping.
- La fondatrice Jingna Zhang multiplie les combats pour défendre les droits d'auteur.
- Les artistes se mobilisent pour reprendre le contrôle sur l'utilisation de leurs créations.
Une croissance à gérer d'urgence
Le succès soudain de Cara n'est pas sans poser quelques défis. Avec une équipe resserrée et essentiellement composée de bénévoles, la plateforme doit encaisser un pic de fréquentation inattendu. Mais pour Jingna Zhang, pas question de recourir à des investisseurs extérieurs qui pourraient la détourner de sa mission.
Créer un produit, c'est un peu comme faire de l'art. On fait quelque chose qu'on aime en tant que personne, en sachant que tout le monde ne va pas adorer. Mais ceux qui partagent le même point de vue adhéreront, et c'est comme ça qu'on construit sa communauté.
– Jingna Zhang
Alors que les relations entre artistes et réseaux sociaux n'ont jamais semblé aussi tendues, Cara entend bien s'imposer comme la nouvelle place forte de la créativité en ligne. Une ambition portée par une communauté déterminée à reprendre la main sur la diffusion et l'utilisation de ses œuvres. Les géants de la Silicon Valley sont prévenus : la rébellion des artistes ne fait que commencer.