CarboneX et Engie s’allient pour capturer le CO2 de manière innovante
Et si la clé pour retirer massivement le CO2 de l'atmosphère reposait sur un matériau aussi commun que la roche ? C'est le pari ambitieux de la jeune pousse française CarboneX, qui vient de nouer un partenariat prometteur avec le géant de l'énergie Engie. Leur but : démocratiser la capture et le stockage permanent du carbone via un procédé innovant de minéralisation. Une alliance inédite qui pourrait bien changer la donne dans la course à la neutralité carbone.
CarboneX, une pépite française de la Deep Tech qui voit grand
Fondée en 2022, CarboneX ne manque pas d'ambition. Cette start-up parisienne s'est donnée pour mission d'identifier et de développer les meilleurs projets d'élimination définitive du CO2 dans le monde, en misant sur une technologie émergente : la minéralisation du carbone dans les roches, les océans ou encore la biomasse.
Le principe est simple mais ingénieux : il s'agit d'accélérer et d'amplifier un processus naturel par lequel le CO2 est absorbé puis stocké de façon stable et sûre dans des minéraux. Un véritable "aspirateur à carbone" qui ouvre la voie à une séquestration massive et pérenne, bien plus efficace que les solutions de capture et stockage traditionnelles.
Une technologie d'avenir pour des crédits carbone "nouvelle génération"
L'intérêt de cette approche est multiple. D'abord, elle promet d'éliminer de grandes quantités de CO2 sur le très long terme, sans risque de fuite ou de relargage dans l'atmosphère. Ensuite, elle ouvre la voie à la création de crédits carbone plus robustes et fiables que ceux issus de la préservation des forêts par exemple, dont la pérennité est incertaine face aux aléas climatiques ou humains.
CarboneX entend bien tirer parti de ces atouts pour proposer à ses clients, entreprises ou collectivités en quête de compensation carbone, des crédits "premium" adossés à des projets concrets et vérifiables. Un modèle innovant basé sur des contrats long terme de type Power Purchase Agreement (PPA), qui permet de financer le déploiement de cette technologie à grande échelle.
Déjà 50.000 tonnes de CO2 éliminées chaque année
Preuve de son sérieux et de son potentiel, CarboneX gère déjà un volume de 50.000 tonnes de crédits carbone par an, issus de quatre projets matures en Europe : Exergi en Norvège, Neustark en Suisse, OCO au Royaume-Uni, et Novocarbo en Allemagne. Des réalisations concrètes que la start-up n'hésite pas à mettre en avant, en organisant des visites sur site pour ses clients et prospects.
Engie mise sur CarboneX pour accélérer sa transition bas-carbone
Le groupe énergétique français Engie, engagé dans une profonde transformation pour devenir un leader de la transition zéro carbone, a flairé le bon filon. Via son fonds d'investissement Engie New Ventures, il a décidé de miser sur CarboneX pour enrichir son offre et accompagner ses clients dans leur stratégie de décarbonation.
Des synergies prometteuses avec l'écosystème cleantech d'Engie
Concrètement, Engie compte s'appuyer sur l'expertise et le réseau de CarboneX pour identifier de nouveaux projets de capture par minéralisation, et proposer à ses clients un accès privilégié à ces puits de carbone de haute qualité. Une offre complémentaire à ses solutions existantes, qui couvrent toute la chaîne de valeur des gaz renouvelables et de l'hydrogène décarboné.
Mais l'ambition va plus loin : à terme, Engie pourrait déployer la technologie de CarboneX sur ses propres sites, afin d'éliminer une partie de ses émissions résiduelles et accélérer l'atteinte de son objectif de neutralité carbone. Des synergies industrielles qui pourraient prendre de l'ampleur, au sein de l'écosystème dynamique des cleantech qu'anime le groupe depuis plusieurs années.
Nous sommes très heureux d'accueillir CarboneX dans le portefeuille d'Engie New Ventures. Leur technologie unique et prometteuse est en parfaite adéquation avec notre raison d'être et notre volonté d'accélérer la transition énergétique. Ensemble, nous avons l'ambition de faire émerger de nouveaux standards en matière de compensation carbone, au service de la neutralité de nos clients et de la planète.
Johann Scheck, Directeur d'Engie New Ventures
Des objectifs ambitieux à horizon 2030
Avec le soutien financier et industriel d'Engie, CarboneX compte changer d'échelle et multiplier par 20 ses volumes de captage d'ici 2030, avec un objectif de 1 million de tonnes de CO2 éliminées chaque année - l'équivalent des émissions annuelles de 200.000 voitures. Un défi exaltant qui nécessitera de massifier rapidement le déploiement de sa technologie, en s'appuyant sur un écosystème de partenaires engagés.
Il faudra aussi convaincre de plus en plus d'acteurs, publics comme privés, de l'intérêt de miser sur cette solution innovante plutôt que sur des crédits carbone plus classiques. Un enjeu de taille, alors que le marché volontaire de la compensation est en plein boom mais peine encore à faire émerger des standards robustes. En jouant la carte de l'élimination définitive et de la haute qualité, CarboneX et Engie pourraient bien tracer une voie d'avenir.
Vers un nouveau modèle industriel de capture du carbone ?
Au-delà de son partenariat avec Engie, CarboneX affiche sa volonté de bâtir un véritable écosystème autour de sa technologie et de sa vision. L'idée : répliquer ce type d'alliance avec d'autres grands groupes, mais aussi nouer des liens étroits avec des organismes de recherche, des ONG ou encore des institutions publiques, afin d'accélérer le passage à l'échelle.
En filigrane, c'est un nouveau modèle industriel de la capture du carbone qui se dessine. Un modèle collaboratif et ouvert, où des start-up agiles comme CarboneX joueraient un rôle d'émulateur et de trait d'union entre différents acteurs engagés. Avec en ligne de mire, l'émergence de véritables "hubs" dédiés à la séquestration massive du CO2, adossés à des écosystèmes locaux dynamiques.
Une vision enthousiasmante, qui replace l'innovation et la coopération au cœur de la lutte contre le changement climatique. Et si la rencontre entre un géant de l'énergie et une start-up visionnaire était le début d'une nouvelle ère pour la capture du carbone ?
