Carrier Révolutionne l’Industrie avec 30M€ dans l’Ain
Et si une usine française devenait le cœur battant d’une révolution énergétique mondiale ? Le 20 février 2025, Carrier, géant américain des équipements industriels, a dévoilé un investissement colossal de 30 millions d’euros dans l’Ain. Entre Montluel et Culoz, ces deux sites ne se contentent pas de produire : ils redéfinissent les standards de l’industrie verte, avec des pompes à chaleur XXL et des systèmes de refroidissement pour datacenters. Plongeons dans cette aventure où technologie et ambition se rencontrent.
Carrier : Un Géant Américain qui Mise sur la France
Carrier n’est pas un novice dans le paysage industriel. Sorti du giron d’UTC en 2020, ce titan américain a su s’imposer comme un leader des solutions climatiques. Avec un chiffre d’affaires de 22,5 milliards de dollars en 2024 (+19% grâce à l’acquisition de l’allemand Viessmann), il emploie 4000 personnes en France. Mais pourquoi l’Ain ? Ce département, niché entre Lyon et Genève, offre un terreau fertile : infrastructures, main-d’œuvre qualifiée et une volonté de faire du *Made in France* un étendard.
Montluel : Le Cœur des Pompes à Chaleur Industrielles
À Montluel, Carrier a injecté 22 millions d’euros pour transformer son usine en un centre mondial d’excellence. Ici, on ne fabrique pas de petits radiateurs : les pompes à chaleur atteignent 60 tonnes et 8 MW de puissance ! Ces monstres d’ingénierie équipent des tours de bureaux, des centres commerciaux ou encore des entrepôts logistiques. En 2024, pour la première fois, Montluel a produit plus de pompes à chaleur que de systèmes de ventilation, signe d’un virage stratégique.
Le site brille aussi par son rayonnement international : 70 % de sa production part à l’export dans la zone Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA). Une nouvelle ligne d’assemblage, des ateliers repensés : tout est fait pour répondre à une demande qui explose. Et ce n’est pas un hasard si 150 ingénieurs, dont 20 recrutés en 2024, planchent sur des innovations dans les laboratoires de R&D.
« Nous vivons une croissance inédite des réseaux de chaleur. Montluel est au centre de cette dynamique. »
– Gilles Donnat, Directeur Général de Carrier France
Culoz : Les Datacenters à l’Honneur
Pendant ce temps, à Culoz, 8 millions d’euros viennent booster une usine autrefois dédiée aux mêmes produits que Montluel. Depuis 2020, elle s’est spécialisée dans les systèmes de refroidissement pour datacenters. Une décision visionnaire : aujourd’hui, un quart de sa production répond aux besoins de ces centres névralgiques du numérique. Avec l’essor du cloud et de l’intelligence artificielle, cette activité est promise à un bel avenir.
Les échangeurs fabriqués à Culoz alimentent Montluel, créant une synergie unique entre les deux sites. Les laboratoires de tests, agrandis sur les deux usines, permettent de peaufiner des technologies toujours plus performantes. Carrier ne se contente pas de suivre le marché : il le devance.
Une Ambition Écologique au Cœur du Projet
Ce double investissement n’est pas qu’une affaire de chiffres. Il s’inscrit dans une logique de **transition énergétique**. Les pompes à chaleur industrielles réduisent la dépendance aux énergies fossiles, tandis que les systèmes de refroidissement optimisés pour datacenters limitent leur empreinte carbone. Carrier s’aligne ainsi sur les objectifs européens de décarbonation, tout en renforçant la souveraineté industrielle française.
À Montluel comme à Culoz, l’accent est mis sur l’innovation. Les ingénieurs travaillent sur des prototypes qui pourraient équiper les réseaux de chaleur urbains de demain. Quant aux datacenters, leur refroidissement devient un enjeu majeur alors que la consommation énergétique mondiale du numérique ne cesse de croître.
Emploi et Formation : L’Humain au Centre
Avec 600 employés par site, Carrier mise aussi sur l’emploi local. À Montluel, les recrutements 2024 ont renforcé l’équipe R&D, et 2025 verra arriver des dizaines de techniciens en génie climatique. Ces profils, rares et recherchés, sont formés pour installer et entretenir des machines complexes. Culoz suit la même dynamique, avec une montée en compétences constante.
Ce focus sur l’humain est crucial. Carrier ne construit pas seulement des usines : il bâtit un écosystème où technologie et savoir-faire s’entrelacent. Les formations internes et les partenariats avec des écoles d’ingénieurs locales garantissent un vivier de talents.
Un Modèle Exportable ?
L’exemple de l’Ain pourrait-il inspirer d’autres régions ? Avec quatre usines en France (dont Viessmann à Faulquemont et Carrier Transicold à Rouen), Carrier montre qu’investir dans l’Hexagone est rentable. La zone EMEA, qui pèse un tiers de son chiffre d’affaires, bénéficie directement de cette stratégie. Mais le succès repose sur un équilibre subtil : innovation, proximité et vision à long terme.
Pour Gilles Donnat, le potentiel est immense : « Nous agrandissons nos capacités pour anticiper les besoins de demain. » Un pari audacieux, mais qui semble déjà porter ses fruits.
Les Défis à Relever
Tout n’est pas rose pour autant. La concurrence internationale est rude, et les coûts de production en France restent élevés. Pourtant, Carrier mise sur la qualité et l’innovation pour se démarquer. Autre défi : attirer足够de talents dans un secteur technique où la pénurie de main-d’œuvre guette.
Enfin, la dépendance aux fluctuations des marchés mondiaux (énergie, matières premières) pourrait freiner cette belle dynamique. Mais pour l’instant, l’élan est là, et l’Ain en est le fer de lance.
Et Après ?
Carrier ne compte pas s’arrêter là. Avec l’intégration de Viessmann et une demande croissante pour des solutions durables, le groupe pourrait encore surprendre. L’Ain, autrefois discret, devient un symbole de l’industrie verte française. Et si ce n’était que le début d’une nouvelle ère technologique ?
Reste une question : jusqu’où cette ambition portera-t-elle la France sur la scène mondiale ? Les prochaines années nous le diront.
