ChapsVision : Le Palantir européen accélère dans l’IA
Dans la course à l'intelligence artificielle, les entreprises européennes entendent bien tirer leur épingle du jeu. C'est le cas de la pépite française ChapsVision, spécialiste du traitement et de l'analyse de données, qui vient de franchir un cap en mettant la main sur Sinequa, un expert de la recherche pilotée par IA (AI-powered Search). Un rachat stratégique doublé d'une levée de fonds de 85 millions d'euros pour accélérer sa croissance dans un secteur en pleine ébullition.
ChapsVision, le "Palantir européen" qui monte
Fondée en 2014, ChapsVision s'est rapidement imposée comme l'un des leaders européens du big data grâce à sa plateforme d'analyse avancée, capable de traiter des volumes massifs de données hétérogènes. Une technologie puissante qui lui a valu le surnom de "Palantir européen", en référence au géant américain réputé pour ses outils d'analyse prédictive.
Mais ChapsVision ne compte pas s'arrêter là. Avec le rachat de Sinequa, c'est une brique technologique complémentaire et un savoir-faire unique dans le domaine du traitement du langage naturel et de la recherche intelligente que l'entreprise ajoute à son arsenal. De quoi renforcer son positionnement sur le créneau porteur de l'IA appliquée à l'analyse de données.
L'IA comme relais de croissance
Cette opération confirme la volonté de ChapsVision de faire de l'intelligence artificielle un axe majeur de son développement. La société ne s'en cache pas, comme en témoigne son PDG Sylvain Goujon:
L'IA est au cœur de notre stratégie. Avec Sinequa, nous franchissons une étape décisive pour proposer à nos clients des solutions toujours plus innovantes d'analyse et de valorisation de leurs données.
Sylvain Goujon, PDG de ChapsVision
Un positionnement conforté par la levée de fonds de 85 millions d'euros réalisée en parallèle auprès de ses investisseurs historiques (Elaia Partners, Aster Capital) et d'un nouvel entrant, Jolt Capital. De quoi donner à ChapsVision les moyens de ses ambitions, alors que le marché mondial de l'IA devrait atteindre 190 milliards de dollars en 2025 selon le cabinet IDC.
La French Tech à l'assaut de l'IA
Avec cette opération, ChapsVision s'inscrit dans le sillage d'autres pépites françaises de l'IA qui ont le vent en poupe, à l'image de Dataiku (levée de 200 millions d'euros en 2022) ou de Shift Technology (rachat par Exabeam pour 520 millions d'euros). Preuve que la French Tech a de sérieux atouts à faire valoir face aux géants américains et chinois.
Il faut dire que la France ne manque pas de talents dans ce domaine, comme le souligne Isabelle Saint-Quentin, associée d'Aster Capital:
La France possède un vivier de chercheurs et d'ingénieurs de haut niveau en IA. Des entreprises comme ChapsVision en sont l'illustration. Elles ont un vrai rôle à jouer pour bâtir une IA éthique et souveraine en Europe.
Isabelle Saint-Quentin, Aster Capital
Des propos qui font écho au plan national pour l'IA présenté par le gouvernement en 2022, doté d'une enveloppe de 2,2 milliards d'euros. Objectif : faire de la France un leader mondial de l'intelligence artificielle, en misant notamment sur la recherche fondamentale et les collaborations entre la sphère académique et les entreprises.
Cap sur l'Europe et les États-Unis
Fort de ces soutiens, ChapsVision entend désormais accélérer son développement à l'international, en ciblant en priorité les marchés européen et nord-américain. L'entreprise peut s'appuyer sur un socle de plus de 200 clients, dont des grands groupes comme Airbus, EDF ou Sanofi, séduits par sa capacité à extraire de la valeur de leurs données.
Pour réussir son pari, ChapsVision mise sur une stratégie articulée autour de trois axes :
- Le renforcement de ses équipes R&D pour continuer à innover, avec 50 recrutements prévus d'ici fin 2024.
- L'accélération de sa présence commerciale, via l'ouverture de bureaux à Londres et New York.
- La création d'un écosystème de partenaires technologiques et sectoriels pour démultiplier son impact.
Autant d'atouts qui pourraient bien faire de ChapsVision l'un des nouveaux porte-drapeaux de la French Tech à l'international. Et prouver, s'il en était encore besoin, que l'Europe a son mot à dire dans la révolution de l'IA.
