Charles et Alice Révolutionne les Gourdes Écologiques

Et si votre prochaine compote en gourde pouvait à la fois régaler vos papilles et préserver la planète ? C’est le pari audacieux que se lance une entreprise drômoise bien connue des amateurs de desserts fruités. En injectant des millions dans une technologie novatrice et des emballages repensés, elle ambitionne de transformer un marché en plein essor. Préparez-vous à plonger dans une aventure industrielle où l’innovation rime avec responsabilité écologique.

Une ambition verte au cœur des gourdes

Imaginez un rayon de supermarché où les gourdes de compote ne sont plus synonymes de déchets à usage unique, mais de solutions durables. Cette vision, Charles et Alice, pionnier des compotes sans sucres ajoutés, la porte avec détermination. Basée à Allex, dans la Drôme, cette PME française a décidé de bousculer les codes d’un secteur dominé par des géants comme Materne et ses célèbres *Pom’Potes*. Avec un investissement massif de **9 millions d’euros**, elle s’attaque au marché des gourdes au rayon ambiant, un segment qui ne cesse de croître.

Un marché en pleine ébullition

Le marché des compotes ambiant, c’est une success-story qui ne passe pas inaperçue. En 2024, les volumes ont grimpé de **3,9 %**, tirés par la popularité des gourdes, qui représentent aujourd’hui **53 % des ventes**. Les versions sans sucres ajoutés, elles, ont bondi de **15 %** sur la même période. Face à ce constat, Charles et Alice ne veut plus se contenter d’un rôle de sous-traitant pour les marques de distributeurs ou la restauration collective. L’entreprise vise désormais les foyers avec deux nouvelles gammes à sa marque, conçues pour séduire enfants et jeunes adultes.

Leur arme secrète ? Un design audacieux avec des emballages d’un jaune éclatant, pensé pour capter l’œil, et une stratégie qui mise sur une croissance ambitieuse. « Nous voulons faire grossir la catégorie », confie Thierry Goubault, PDG de l’entreprise. Son objectif : capter **6 à 7 %** de parts de marché dans un secteur qui pourrait passer de **80 000 à 100 000 tonnes** d’ici cinq ans.

Un investissement stratégique à Monteux

Pour relever ce défi, Charles et Alice met le cap sur son usine de Monteux, dans le Vaucluse. Là, **7 millions d’euros** sont injectés pour augmenter la capacité de production de **50 %** d’ici 2026. Mais l’innovation ne s’arrête pas là. Les **2 millions restants** financent une ligne **FFS** (*form-fill-seal*), une technologie qui permet de former, remplir et sceller les gourdes en un seul processus. Fini les préformés utilisés pour la restauration hors foyer : place à une production optimisée et moderne.

Au rythme actuel, le marché pourrait atteindre 100 000 tonnes d’ici cinq ans, et nous comptons bien en prendre une part significative.

– Thierry Goubault, PDG de Charles et Alice

Cette montée en puissance n’est pas qu’une question de volume. Elle s’accompagne d’une réflexion profonde sur l’impact environnemental, un enjeu clé pour une entreprise qui s’est déclarée **entreprise à mission** en 2024.

La révolution du monomatière

Les gourdes, souvent critiquées pour leur composition multicouche difficile à recycler, se réinventent chez Charles et Alice. Dès leur lancement, les références pour adultes, vendues par lots de quatre, adoptent une structure **100 % polypropylène (PP)**, entièrement recyclable. Pour les enfants, proposées en packs de douze, le passage au monomatière est prévu d’ici **12 à 18 mois**. « La recyclabilité est notre priorité, mais ce n’est qu’un début », explique Raquel Martins, responsable innovation et RSE.

À terme, l’objectif est d’incorporer des matières recyclées dans ces emballages. Et le réemploi ? « On y travaille », assure-t-elle. Une promesse qui pourrait changer la donne dans un secteur où l’usage unique reste la norme.

Un positionnement malin face à la concurrence

Jusqu’ici, Charles et Alice régnait sur le rayon frais avec une part de marché impressionnante de **64 % en valeur**. Mais au rayon ambiant, Materne truste plus de la moitié des ventes avec ses *Pom’Potes*. Alors, comment se démarquer ? En misant sur des formats pratiques de **90 g**, une identité visuelle forte et une offre qui répond à une demande croissante : **40 % des foyers** consomment des gourdes, et ce chiffre pourrait grimper à **50 %** à moyen terme.

Pour Raquel Martins, cette expansion est aussi une opportunité de faire évoluer les habitudes. « Les gourdes sans sucres ajoutés gagnent du terrain, et nous voulons être les leaders de cette tendance », souligne-t-elle.

Une entreprise à mission en action

Devenir une **entreprise à mission** n’est pas qu’un label pour Charles et Alice. C’est un engagement qui se traduit dans chaque décision. Avec un chiffre d’affaires de **222 millions d’euros** en 2024, en hausse de **3 %**, et une production annuelle de **100 000 tonnes**, la PME drômoise emploie **570 salariés**. Mais au-delà des chiffres, elle veut laisser une empreinte positive.

En combinant innovation industrielle et responsabilité écologique, elle s’inscrit dans une mouvance plus large : celle des startups et PME qui repensent leurs modèles pour répondre aux défis du XXIe siècle. Et si les gourdes devenaient un symbole de cette transition ?

Les chiffres qui parlent

Pour mieux comprendre l’ampleur du projet, voici un récapitulatif des données clés :

• Investissement total : 9 millions d’euros.
• Augmentation de la capacité : +50 % d’ici 2026.
• Chiffre d’affaires 2024 : 222 millions d’euros.
• Production annuelle : 100 000 tonnes.
• Effectif : 570 salariés.

Ces chiffres témoignent d’une ambition qui dépasse la simple croissance économique. Ils dessinent les contours d’une stratégie où l’écologie et l’innovation marchent main dans la main.

Les défis à relever

Si le projet est prometteur, il n’est pas sans obstacles. Le passage au monomatière, par exemple, exige des ajustements techniques complexes. Quant au réemploi, il reste un horizon encore flou dans un secteur habitué aux solutions jetables. Pourtant, Charles et Alice semble déterminée à surmonter ces défis, portée par une vision à long terme.

« Réduire notre impact environnemental est une quête permanente », insiste Raquel Martins. Une quête qui pourrait inspirer d’autres acteurs de l’industrie agroalimentaire.

Et après ?

L’aventure de Charles et Alice ne fait que commencer. En s’imposant comme un acteur clé des gourdes écoresponsables, l’entreprise pourrait redéfinir les standards du marché. Mais au-delà de la compétition, c’est une invitation à repenser notre façon de consommer. Et si, demain, chaque gourde racontait une histoire d’innovation et de respect de l’environnement ?

Avec ce projet, Charles et Alice prouve qu’une PME peut allier ambition économique et engagement écologique. Une leçon dont beaucoup pourraient s’inspirer.