Chiesi mise sur l’innovation biopharmaceutique pour les maladies rares
Un petit pas pour Chiesi, un grand pas pour les patients atteints de maladies rares. Le laboratoire italien vient d'inaugurer un centre de bioproduction ultramoderne à Parme, au cœur de son fief historique. Avec cet investissement colossal de 400 millions d'euros, dont 120 millions rien que pour l'infrastructure, Chiesi compte bien devenir un acteur incontournable sur le marché des biothérapies ciblant les pathologies orphelines. Une ambition à la mesure des enjeux, alors que seulement 5% de ces 7000 maladies rares ont un traitement à ce jour.
Un centre intégré de bout en bout pour plus de flexibilité
L'atout maître de ce nouveau pôle d'excellence ? Son caractère totalement intégré, de la R&D jusqu'au remplissage des médicaments, en passant par le développement et la production. Une configuration encore rare dans l'industrie pharmaceutique, qui permet à Chiesi de maîtriser l'ensemble de la chaîne de valeur, tout en gagnant en flexibilité et en réactivité.
Concrètement, le site est équipé pour gérer des volumes allant de la production de lots cliniques à petite échelle jusqu'à une production commerciale de masse. Côté biomédicaments, le centre peut aussi bien fabriquer des anticorps monoclonaux que des enzymes de remplacement ou des protéines thérapeutiques, grâce à son système de production par cellules de mammifères.
Des installations à la pointe pour une production agile
Chiesi a misé sur des technologies dernier cri pour gagner en agilité, avec des réacteurs allant de 250 à 2000 litres pour la phase amont, et des capacités de remplissage de flacons de 2 à 100 ml pour la phase aval. Le site intègre même les étapes de lyophilisation, de conditionnement et de sérialisation, ce qui est encore peu fréquent dans le secteur.
Avec cet investissement, nous avons fait le choix d'être à la pointe de la technologie pour offrir des traitements innovants aux patients.
Antonio Magnelli, Vice-Président Global Manufacturing de Chiesi
Déjà 4 traitements sur le marché, d'autres en développement
Chiesi n'en est pas à son coup d'essai sur les maladies rares. Le groupe commercialise déjà 4 produits dans ce domaine :
- Le Lamzede, une enzymothérapie contre l'alpha-mannosidose
- L'Elfabrio, autre enzymothérapie
- Le Revcovi, bientôt transféré sur le nouveau site
- Et le Myalepta, lui aussi prévu sur les nouvelles installations
Mais le pipeline est encore fourni, avec plusieurs candidats médicaments issus de partenariats noués ces dernières années, comme avec UCB en 2021 ou Affibody en 2023. La biotech suédoise Affibody apportera justement son expertise sur les binders, ces protéines capables de lier des cibles thérapeutiques de façon très spécifique et avec une forte affinité.
De la R&D à la production : un continuum pour accélérer l'innovation
L'ambition de Chiesi est claire : faire de ce nouveau centre un maillon essentiel pour accélérer la mise sur le marché de thérapies innovantes. En intégrant la R&D, le développement et la production sur un même site, le laboratoire espère gagner un temps précieux.
Un défi de taille quand on sait que le développement d'un médicament prend en moyenne 10 à 15 ans, de la découverte jusqu'à la commercialisation. Raccourcir ce délai, c'est offrir plus rapidement de nouveaux espoirs aux patients, pour qui chaque année compte. C'est tout le sens de l'investissement consenti par Chiesi.
Notre ambition est d'offrir le plus rapidement possible des solutions thérapeutiques innovantes aux patients qui en ont cruellement besoin. C'est un défi scientifique, technologique mais aussi humain.
Alessandro Chiesi, Président de Chiesi
Un signal fort pour la biopharma en Italie et en Europe
Au-delà de sa portée pour Chiesi, ce nouveau centre est aussi un signal fort envoyé à l'industrie biopharmaceutique italienne et européenne. Il démontre qu'il est possible d'investir massivement dans des outils industriels de pointe, pour développer des biothérapies de nouvelle génération sur le Vieux Continent.
Un message particulièrement bienvenu en cette période où la question de la souveraineté sanitaire est sur toutes les lèvres, après la crise du Covid-19 qui a mis en lumière la dépendance de l'Europe vis-à-vis de l'Asie et des États-Unis. En misant sur l'innovation et la bioproduction locale, Chiesi contribue à renforcer l'écosystème biopharma européen, pour relever le défi des maladies rares.
