Chime, la licorne de la finance, prépare son entrée en bourse
Dans le sillage de l'introduction en bourse triomphale de ServiceTitan, d'autres fintech sont tentées de se lancer à leur tour sur les marchés publics. C'est le cas de la banque digitale Chime, qui vient de franchir une étape clé en déposant confidentiellement son dossier auprès de la SEC, révèle Bloomberg.
Mais le chemin vers une IPO est encore long. Pour que le projet devienne réalité, il faudra attendre que ce dossier soit rendu public et que les investisseurs institutionnels acceptent d'acheter les actions au prix souhaité par Chime. Un défi de taille pour cette licorne valorisée 25 milliards de dollars lors de sa dernière levée de fonds en 2021, au plus fort de la frénésie des valorisations.
Une licorne ambitieuse mais prudente
Malgré son statut de licorne et ses 14,5 millions d'utilisateurs, Chime sait qu'elle devra convaincre le marché de sa solidité dans un contexte économique plus incertain. C'est pourquoi elle a choisi avec soin son moment et son équipe pour préparer cette IPO.
Un banquier de renom aux manettes
Dès septembre dernier, la fintech avait engagé la banque d'affaires Morgan Stanley pour piloter l'opération, avec un objectif d'introduction en bourse en 2025. Ce choix d'un intervenant réputé montre l'ambition et le sérieux de Chime dans ce projet.
Un dossier solide malgré les incertitudes
Au fil des années, Chime a su attirer des investisseurs de renom comme Sequoia, SoftBank ou Tiger Global. Selon PitchBook, la startup a levé au total 2,65 milliards de dollars depuis sa création.
Mais sa valorisation record de 25 milliards, atteinte au pic de la bulle tech, sera difficile à justifier dans le climat actuel, plus frileux envers les valeurs technologiques non rentables. Les récentes déboires de néobanques comme N26 ou MoneyLion à Wall Street incitent aussi à la prudence.
Les investisseurs voudront des gages solides de croissance rentable et durable avant de signer le chèque à Chime.
Un banquier proche du dossier
Inspirer confiance malgré la concurrence
Pour séduire, Chime devra aussi se démarquer sur un segment de plus en plus concurrentiel, où les néobanques se bousculent. Son modèle "zéro frais" et ses offres inclusives pour les clients mal servis par les banques traditionnelles sont des atouts, mais pourraient ne pas suffire à convaincre des marchés exigeants.
La fintech mise sur certains arguments pour inspirer confiance :
- Une base de clients fidèles et en croissance
- Des services innovants basés sur l'IA et la data
- Une stratégie de diversification vers le crédit et l'épargne
Reste à savoir si cela suffira à faire oublier l'absence de licence bancaire et de rentabilité de la licorne. Chime garde pour l'instant le silence sur ses projets, refusant de commenter les informations de Bloomberg.
Un pari risqué mais prometteur pour la fintech
En tentant le pari de la bourse dans ce contexte délicat, Chime joue gros. Mais une introduction en fanfare pourrait aussi lui donner les moyens de ses ambitions pour devenir un acteur majeur de la finance digitale.
Le succès de cette IPO sera donc scruté de près, comme un test pour le secteur de la fintech. Il dira si les investisseurs croient encore au potentiel de ces néobanques disruptives ou s'ils privilégient désormais la prudence face aux promesses de la tech.
Une chose est sûre : avec cette entrée en bourse, Chime espère bien faire sonner la fin de la récession pour la fintech et ouvrir un nouveau chapitre de croissance. Réponse en 2025 !
