Choose France : Bilan des Projets Industriels

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Choose France  Bilan des Projets Industriels   Innovationsfr
mai 31, 2025

Choose France : Bilan des Projets Industriels

Chaque année, le sommet Choose France réunit à Versailles des dirigeants du monde entier autour d’une promesse : faire de la France une terre d’accueil pour les investissements étrangers. Depuis 2018, cet événement prestigieux a généré des annonces d’investissements massifs, totalisant près de 45 milliards d’euros. Mais que deviennent ces projets une fois les projecteurs éteints ? Certains ont transformé le paysage industriel français, tandis que d’autres se heurtent à des obstacles imprévus. Plongeons dans le bilan des sept premières éditions pour découvrir les réussites, les défis et les leçons tirées.

Un Catalyseur pour l’Industrie Française

Le sommet Choose France, initié sous l’impulsion d’Emmanuel Macron, est bien plus qu’un événement mondain. Il s’est imposé comme un levier stratégique pour attirer les investisseurs étrangers. En sept éditions, 178 projets ont été annoncés, allant de la modernisation d’usines existantes à la création de nouveaux sites industriels. Mais derrière ces chiffres impressionnants se cache une réalité nuancée : tous les projets ne se concrétisent pas comme prévu. Quels sont les facteurs de succès, et pourquoi certains projets échouent ?

Des Réussites qui Redessinent le Paysage Industriel

Certains projets annoncés lors de Choose France ont déjà porté leurs fruits, transformant des régions entières. Environ 15 nouveaux sites, incluant usines, centres de R&D et datacenters, sont aujourd’hui opérationnels. Ces réussites témoignent de l’attractivité croissante de la France pour les investisseurs internationaux.

Dans le secteur agroalimentaire, par exemple, le groupe coréen Sias a lancé la production de nouilles ramen en Alsace, avec une capacité doublée grâce à l’ajout d’une seconde ligne de production. De son côté, l’espagnol Vicky Foods produit désormais des pains de mie à Chalon-sur-Saône, renforçant l’offre alimentaire locale. Ces projets illustrent comment des investissements étrangers peuvent dynamiser des filières régionales.

Choose France est un catalyseur qui met tout le monde sous tension et permet de remporter des arbitrages.

– Marie-Cécile Tardieu, Business France

Le numérique n’est pas en reste. Des géants comme Google et Snap ont concrétisé leurs annonces avec des centres de recherche en intelligence artificielle et en réalité augmentée à Paris. De même, le suédois Ericsson emploie 180 chercheurs en Île-de-France pour développer des technologies 5G. Ces initiatives renforcent la position de la France comme hub technologique européen.

Des Projets Freinés par des Obstacles

Malgré ces succès, tous les projets n’ont pas connu le même sort. Sept initiatives majeures, notamment dans l’industrie et le numérique, ont été abandonnées ou compromises. Le cas le plus marquant est celui de GlobalFoundries. Ce géant américain devait construire une usine de puces électroniques à Crolles, en partenariat avec STMicroelectronics, pour un investissement de 7,5 milliards d’euros. Mais le projet semble au point mort, les discussions avec les autorités françaises s’étant essoufflées.

Dans le recyclage, les déconvenues se multiplient. Le projet d’usine de recyclage de plastiques d’Eastman en Normandie, évalué à 1 milliard d’euros, est en suspens face à la concurrence des importations à bas prix. De même, le canadien Loop a stoppé son projet en Moselle, confronté à des défis économiques similaires. Ces échecs soulignent les difficultés à structurer des filières encore immatures en Europe.

Le contexte plus compliqué reflète surtout des difficultés sectorielles.

– Marie-Cécile Tardieu, Business France

La filière des batteries électriques, pourtant stratégique, n’échappe pas aux retards. La gigafactory de Prologium à Dunkerque, initialement prévue pour 2025, ne démarrera qu’en 2026, avec une mise en service repoussée à 2028. Des projets comme ceux d’Orano et d’Enchem accusent également des décalages, reflétant un marché européen des véhicules électriques encore en phase de maturation.

Les Défis Administratifs et Locaux

Si le tapis rouge de Versailles séduit les investisseurs, les démarches administratives et les oppositions locales freinent souvent les projets. Le cas de Pure Salmon, qui ambitionne une usine géante de saumons en Gironde, illustre ces défis. Retardé de deux ans, le projet doit encore passer l’étape de l’enquête publique. De même, Holosolis, fabricant de panneaux solaires, peine à lever les fonds nécessaires dans un contexte économique tendu.

Les datacenters, comme ceux de Telehouse, se heurtent également à des résistances locales. Sami Slim, directeur général de Telehouse France, souligne l’écart entre les promesses de l’État et la réalité du terrain :

Le niveau d’attente créé est très élevé. La recherche de foncier et les batailles administratives, c’est moi qui les gère.

– Sami Slim, Telehouse France

Ces obstacles rappellent que la concrétisation des projets repose sur une coordination complexe entre investisseurs, autorités locales et populations.

Les Secteurs Porteurs et les Opportunités Manquées

Certains secteurs tirent leur épingle du jeu. L’agroalimentaire, l’intelligence artificielle et les technologies 5G bénéficient d’un engouement certain. À l’inverse, des filières comme le recyclage chimique ou les semi-conducteurs peinent à s’imposer face à des contraintes économiques et réglementaires. La start-up allemande Lilium, qui prévoyait une usine de taxis volants en Occitanie, a fait faillite, tandis qu’Augustus Intelligence a disparu sans laisser de trace.

Pourtant, des initiatives plus modestes progressent. La start-up estonienne Skeleton ouvrira bientôt un laboratoire à Toulouse et planifie une usine de super-condensateurs pour 2029. Ce projet illustre une approche pragmatique, avec des ambitions ajustées pour répondre aux besoins du marché.

Un Bilan en Demi-Teinte

Le bilan de Choose France est contrasté. Si une centaine de projets sont achevés ou bien engagés, les abandons et retards rappellent les défis structurels de la réindustrialisation. Voici un récapitulatif des principaux enseignements :

  • Les secteurs agroalimentaire et numérique enregistrent des succès notables, renforçant l’attractivité de la France.
  • Les projets de recyclage et de semi-conducteurs souffrent de contraintes économiques et sectorielles.
  • Les démarches administratives et les oppositions locales freinent la mise en œuvre des projets.

Pour maximiser l’impact de futurs sommets, la France devra renforcer ses filières stratégiques et fluidifier les démarches administratives. Le succès de Choose France dépendra de sa capacité à transformer les annonces en réalisations concrètes.

Vers un Avenir Industriel Prometteur ?

L’avenir de Choose France repose sur une vision à long terme. Les investisseurs étrangers plébiscitent la France pour son infrastructure, son vivier de talents et ses incitations fiscales. Cependant, la concurrence internationale s’intensifie, avec des initiatives similaires au Royaume-Uni ou aux États-Unis. Pour rester compétitive, la France devra continuer à innover, tant dans ses politiques industrielles que dans sa capacité à accompagner les projets sur le terrain.

En somme, Choose France a réussi à positionner la France comme une destination incontournable pour les investisseurs. Mais le chemin vers une réindustrialisation durable est semé d’embûches. Chaque projet, qu’il aboutisse ou non, apporte des leçons précieuses pour bâtir l’industrie de demain.

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