Comment la prochaine vague technologique va transformer les processus de travail traditionnels
Un “workflow”, c’est tout simplement l’enchaînement des tâches nécessaires pour accomplir un travail. Prendre une commande, la préparer, l’expédier, facturer : voilà, typiquement, à quoi ressemble un workflow de base pour un commerçant. Pendant des décennies, ces processus reposaient essentiellement sur l’intervention humaine. À chaque étape, il fallait mettre la main “dans le cambouis”.
Aujourd’hui, l’automatisation, l’intelligence artificielle et les objets connectés sont passés par là. Les méthodes de travail dans tous les secteurs ont un nouveau visage. , Même les plus inattendus : de l’exploitation agricole au milieu hospitalier, en passant par les casinos en ligne et les entrepôts logistiques.
L’exemple des casinos en ligne : le divertissement va-t-il devenir entièrement numérique ?
Le divertissement est certainement le secteur où les processus de travail ont le plus été chamboulés, principalement à cause de l’arrivée d’internet et de la cryptographie (un courant de la tech reposant sur les mathématiques pour assurer la sécurité des transactions). Il y a vingt ans, jouer à un casino signifiait forcément se rendre dans un établissement physique, échanger de l’argent contre des jetons, s’asseoir à une table avec un croupier en chair et en os.
Chaque transaction nécessitait une intervention humaine, chaque partie demandait la présence d’un employé qualifié ! Aujourd’hui, un casino en ligne fonctionne 24 heures sur 24 sans qu’aucun croupier ne touche une carte. Les logiciels de jeu utilisent des générateurs de nombres aléatoires (des algorithmes qui garantissent l’équité du jeu) afin de distribuer les cartes virtuelles ou faire tourner les rouleaux des machines à sous.
Le calcul des gains s’effectue instantanément : si vous misez 10 euros sur le rouge à la roulette et que le rouge sort, le système crédite automatiquement votre compte de 20 euros, sans aucune intervention humaine. La gestion de l’argent est entièrement automatisée. Fini les jetons qu’il fallait compter, stocker, surveiller.
Cette automatisation a permis à chaque nouveau casino en ligne de proposer des milliers de jeux différents accessibles simultanément à des millions de joueurs, une prouesse impossible dans un casino physique. Un seul serveur peut gérer des dizaines de milliers de parties de blackjack en parallèle, là où un casino traditionnel ne pourrait ouvrir qu’une cinquantaine de tables au maximum.
Le diagnostic médical augmenté par l’intelligence artificielle
La médecine traditionnelle repose sur l’expertise humaine accumulée pendant des années d’études et de pratique. Un médecin examine, écoute, interprète des symptômes selon son expérience. Mais l’intelligence artificielle est en train de transformer radicalement cette approche. Aujourd’hui déjà, des algorithmes analysent des radiographies pulmonaires avec une précision supérieure à celle de radiologues expérimentés ! Une IA est en mesure de détecter des nodules cancéreux de quelques millimètres… que l’œil humain pourrait difficilement distinguer.
Prenons un exemple concret que vous pourriez vivre demain. Vous remarquez un grain de beauté suspect sur votre bras. Au lieu d’attendre des semaines pour un rendez-vous chez le dermatologue, vous prenez une photo avec votre smartphone. Une application utilisant l’IA compare instantanément cette image à des millions de photos de lésions cutanées, évalue le risque de mélanome. Elle vous donne le diagnostic, vous donne aussi un score de fiabilité dudit diagnostic (95% par exemple). En prime, elle vous indique si une consultation urgente est nécessaire.
Ce n’est pas pour rien qu’Apple mise énormément de ressources sur ce domaine, pendant que Google, OpenAI et Microsoft partent plutôt dans la direction de l’IA pour les entreprises… Le géant américain développe ce qui sera sans doute une IA spécialisée dans la détection de maladies grâce à une appli de coach santé sur son smartphone.
Un médecin généraliste peut passer toute sa carrière sans jamais rencontrer certaines pathologies. L’intelligence artificielle, elle, aura “étudié” des millions de cas documentés. Face à une combinaison inhabituelle de symptômes, elle peut suggérer des pistes que même un excellent médecin n’aurait pas envisagées. Un mal de tête persistant, une fatigue inexpliquée, des douleurs articulaires : pris séparément, ces symptômes semblent banals. L’IA peut identifier qu’ensemble, ils correspondent au tableau clinique d’une maladie auto-immune rare.
L’école du futur sera-t-elle ultra-personnalisée ?
L’intelligence artificielle va vraisemblablement faire voler en éclats le modèle de l’enseignement traditionnel. Rappelons que celui-ci sur un principe simple : un professeur, une classe, un programme identique pour tous. Les limites sont bien connues. L’élève rapide s’ennuie, celui en difficulté décroche, et l’enseignant fait de son mieux pour s’adapter à une trentaine de niveaux différents…
Il est intéressant de constater que les applications d’apprentissage des langues comme Duolingo montrent déjà la voie. Son IA analyse chaque réponse, mesure le temps de réflexion, identifie les points de blocage. Si vous confondez systématiquement deux temps verbaux en espagnol, l’application vous proposera automatiquement plus d’exercices ciblés sur cette difficulté précise. Si vous maîtrisez rapidement le vocabulaire, elle accélère la progression. Chaque parcours devient assez bien personnalisé, autrement dit adapté au rythme et aux difficultés spécifiques de chaque utilisateur.
Demain, avec plus de puissance informatique, cette personnalisation s’étendra certainement à toutes les matières. Par exemple, un élève qui bloque sur les fractions en mathématiques recevra des explications différentes, des exercices progressifs taillés sur sa “vitesse” d’assimilation. L’IA détectera qu’il comprend mieux avec des représentations visuelles qu’avec des chiffres abstraits et ajustera sa pédagogie en conséquence. Un autre élève, plus à l’aise avec l’abstraction, recevra des défis plus complexes pour maintenir son intérêt.
Le cœur de la nouvelle vague tech dans l’enseignement, c’est la disponibilité permanente. Un enfant qui bute sur ses devoirs de physique à 21h pourra interroger son "tuteur IA" qui lui expliquera patiemment, autant de fois que nécessaire, avec des approches différentes jusqu’à ce que le concept soit compris.Le rôle du professeur humain évoluera, mais restera central. Libéré des corrections répétitives (l’IA s’en charge), il peut se concentrer sur l’accompagnement émotionnel, la motivation, la créativité, le développement de l’esprit critique, etc. Il devient un guide, un mentor, celui qui inspire plutôt que celui qui transmet mécaniquement des connaissances. En clair, l’IA éducative enseignera les tables de multiplication, le professeur apprendra à réfléchir.