Comment les industriels européens profitent des aides américaines
Depuis l'adoption par les États-Unis du Chips Act et de l'Inflation Reduction Act (IRA), c'est la ruée des industriels européens vers l'Eldorado américain. Attirés par les centaines de milliards de dollars d'aides publiques, ils y voient une opportunité unique d'accélérer leurs investissements tout en profitant de coûts d'énergie plus faibles et de l'immense marché domestique américain.
Des investissements records outre-Atlantique
En seulement deux ans, les dépenses de construction de nouvelles usines ont plus que doublé aux États-Unis. Des groupes comme Veolia ou Air Liquide sont en première ligne pour profiter de cette manne. Veolia compte doubler son chiffre d'affaires américain d'ici 2030, quand Air Liquide prévoit le plus gros investissement de son histoire au Texas.
On a un alignement parfait des étoiles, ce qui nous permet d'accélérer.
– Matthieu Giard, vice-président Amériques d'Air Liquide
Un effet d'entraînement sur toute la chaîne industrielle
Pour maximiser les crédits d'impôts, l'IRA incite à investir dans des zones défavorisées et à produire davantage localement. Résultat, c'est toute l'industrie américaine qui bénéficie d'investissements en cascade. Des PME comme Stif suivent le mouvement et ouvrent des usines pour fournir des grands groupes comme Tesla.
Des subventions d'une redoutable efficacité
Les industriels sont bluffés par l'efficacité des plans américains. Là où les procédures européennes sont complexes et interminables, il suffit parfois d'un dossier d'une dizaine de pages pour décrocher des subventions de plusieurs centaines de millions de dollars en quelques mois seulement. Une simplicité et une rapidité déconcertantes qui dopent l'attractivité américaine.
Des freins logistiques à surmonter
Cet afflux massif de projets industriels n'est pas sans poser quelques difficultés. Le principal frein évoqué par les entreprises européennes est le manque de main d'œuvre qualifiée pouvant ralentir certains développements. Des ajustements seront sans doute nécessaires côté américain pour absorber cette vague d'investissements inédite.
Une dynamique durable malgré les incertitudes politiques
Si l'élection présidentielle de novembre prochain fait peser quelques incertitudes, la plupart des industriels se montrent confiants dans la poursuite de cette politique favorable aux relocalisations. Qu'il s'agisse de Kamala Harris ou de Donald Trump, il semble difficile de revenir en arrière après de telles avancées. L'amorce est bel et bien enclenchée.
Les États-Unis semblent avoir trouvé la martingale pour capter les investissements industriels étrangers. Aux Européens de ne pas rester à la traîne et d'adopter une politique tout aussi ambitieuse et agile pour retenir leurs fleurons industriels et attirer les talents de demain. La course est lancée !