Comment « The Electric State » Révolutionne les Robots Improbables
Imaginez un monde où les robots ne ressemblent à rien de ce que vous avez vu auparavant. Pas de lignes épurées ni de designs optimisés comme ceux des machines modernes, mais des créatures mécaniques au look décalé, presque absurdes, évoluant dans une version alternative des années 90. C’est exactement ce que propose "The Electric State", le nouveau film de Netflix réalisé par les frères Russo, un projet ambitieux qui repousse les limites de la créativité technologique et visuelle.
Une Révolution dans l’Univers des Robots
Dans ce long-métrage à 320 millions de dollars, on découvre une société où les robots, autrefois intégrés au quotidien, se sont rebellés avant d’être relégués dans une zone reculée du Sud-Ouest américain. Millie Bobby Brown et Chris Pratt incarnent les héros qui s’y aventurent, mais ce sont les machines elles-mêmes qui captent l’attention. Leur design, inspiré du roman illustré de Simon Stålenhag, tranche radicalement avec les standards actuels.
Un Design Délibérément Imparfait
Contrairement aux robots contemporains, pensés pour l’efficacité avec une masse concentrée au centre et des extrémités légères, ceux de "The Electric State" défient toute logique pratique. Prenez Cosmo, par exemple : une tête énorme perchée sur un cou frêle, un cauchemar d’ingénierie ! Pourtant, cette apparente faiblesse est une force narrative. Ces machines ont été conçues pour rassurer, avec des allures "mignonnes" et "amusantes", tirées d’une pop culture fictive.
Cosmo conserve sa silhouette originale, mais en gros plan, on voit les pistons, les moteurs, toute une mécanique qui le rend crédible.
– Matthew E. Butler, superviseur des effets visuels
L’équipe de Matthew E. Butler a relevé un défi colossal : transformer ces concepts farfelus en entités réalistes. L’idée était de préserver l’esprit du livre tout en ajoutant des détails techniques – comme des articulations fonctionnelles – pour convaincre le spectateur que ces robots pourraient exister.
Des Centaines de Robots Uniques
Le film ne se contente pas d’un ou deux robots emblématiques. Il en met en scène des centaines, chacun avec une identité propre. Pas question de recyclage ou de copier-coller ici : chaque machine est une création à part entière, nécessitant un design, une peinture et une animation spécifiques. Ce choix reflète une volonté de donner vie à un monde riche et diversifié.
Pour y parvenir, l’équipe a dû jongler avec des contraintes inédites. "Comment faire bouger autant de robots différents ?" s’est-on demandé en coulisses. La réponse réside dans une combinaison astucieuse de techniques classiques et modernes.
Motion Capture et Innovation
Pour animer ces créatures, les créateurs ont utilisé le **motion capture optique**, une méthode bien connue, mais aussi des combinaisons équipées d’accéléromètres, une technologie plus récente. Sept performers ont travaillé aux côtés des acteurs sur le plateau, leurs mouvements servant de base aux animations finales, qu’il s’agisse d’un géant mécanique ou d’un petit robot tenant dans la main.
Mais le processus ne s’arrête pas là. Les mouvements humains devaient être adaptés aux limites physiques des robots. Prenons Herman, un petit personnage robotique : ses gestes ont été ajustés pour coller à son design, puis affinés en fonction des directives des réalisateurs et des intonations des comédiens de doublage.
Un Travail d’Équipe Monumental
Ce qui frappe dans cette production, c’est la synergie entre les différents corps de métier. Designers, animateurs, performers et acteurs de doublage ont collaboré pour insuffler une âme à ces machines improbables. Le résultat ? Des robots qui oscillent entre l’étrange et le familier, captivant le public dès leur apparition à l’écran.
Pour résumer les étapes clés de cette prouesse :
- Conception de designs uniques inspirés du livre de Stålenhag.
- Utilisation de techniques mixtes pour l’animation.
- Ajustements constants pour un rendu réaliste et narratif.
Une Vision Dystopique Unique
Avec "The Electric State", les frères Russo ne se contentent pas de raconter une histoire. Ils bâtissent un univers où la technologie, même imparfaite, devient un miroir de l’humanité. Ce parti pris visuel et narratif pourrait bien redéfinir notre perception des robots au cinéma.
Et si ce n’était que le début ? Ce projet ouvre la porte à d’autres explorations créatives, où l’innovation technique sert une vision artistique audacieuse. Une chose est sûre : ces robots improbables ne vous laisseront pas indifférents.