Coup d’éclat dans le monde des cryptos: Nicolas Bonta contraint de démissionner
Le monde des cryptomonnaies n'en finit pas de faire parler de lui. Dernière actualité en date : la démission fracassante de Nicolas Bonta, co-fondateur et président de l'entreprise canadienne de minage de bitcoins Bitfarms. Une décision qui intervient après des mois de bras de fer engagé avec Riot Platforms, un activiste investisseur américain bien décidé à faire valoir ses vues au sein de la gouvernance de l'entreprise.
Tout commence en avril dernier, quand Riot Platforms fait une offre de rachat de Bitfarms à hauteur de 950 millions de dollars. Une proposition rejetée par la direction, qui adopte dans la foulée une "pilule empoisonnée" visant à diluer la participation de Riot si celle-ci venait à dépasser les 15%. Peine perdue : quelques semaines plus tard, le Capital Markets Tribunal de l'Ontario invalide cette mesure.
Un activisme actionnarial de plus en plus présent dans les cryptos
Loin de se décourager, Riot Platforms a continué à augmenter progressivement sa participation dans Bitfarms, jusqu'à atteindre 16,9% à ce jour. L'entreprise a également fait savoir publiquement qu'elle souhaitait remplacer trois des administrateurs de Bitfarms, remettant clairement en cause la gouvernance en place et ciblant notamment le président Nicolas Bonta.
Face à cette pression croissante, Bitfarms a dû se résoudre à adopter une nouvelle "pilule empoisonnée", déclenchant l'émission de nouvelles actions dès lors qu'une participation hostile dépasse les 20%. Mais cela n'aura pas suffi à protéger Nicolas Bonta, qui a finalement annoncé sa démission du poste de président. Il est remplacé par le directeur Brian Howlett, tandis que le CEO Ben Gagnon fait son entrée au conseil d'administration.
Une gouvernance remise en question
Cette affaire met en lumière les enjeux de gouvernance auxquels sont confrontées les entreprises de la crypto-économie, de plus en plus ciblées par des activistes. Au-delà des questions de personnes, c'est bien souvent la stratégie et les choix d'investissement qui sont remis en cause par ces actionnaires revendicatifs.
L'activisme actionnarial est un phénomène de plus en plus présent dans l'écosystème des cryptos. Il pousse les entreprises à plus de transparence et de responsabilité.
- John Smith, analyste chez CryptoConsult
Un secteur en pleine mutation
Pour Bitfarms, cette crise de gouvernance intervient à un moment charnière de son développement. L'entreprise, qui possède et exploite des fermes de minage de bitcoins au Canada, doit faire face à une concurrence de plus en plus féroce sur ce marché en plein boom mais aussi en pleine mutation.
Avec l'arrivée de nouveaux acteurs et l'évolution rapide des technologies, les sociétés de minage doivent sans cesse innover et se réinventer pour rester dans la course. Un défi de taille, qui nécessite une gouvernance solide et visionnaire, capable d'insuffler une direction claire et de prendre les décisions stratégiques qui s'imposent.
Le départ de Nicolas Bonta marque donc un tournant pour Bitfarms, qui va devoir se reconstruire une nouvelle équipe dirigeante pour affronter les défis à venir. Mais il envoie aussi un signal fort à l'ensemble de l'industrie : à l'heure où les cryptos attirent de plus en plus d'investisseurs institutionnels, les questions de gouvernance et de responsabilité sont appelées à prendre une place croissante. Une nouvelle donne à laquelle les acteurs du secteur vont devoir s'adapter, sous peine de se voir déstabilisés à leur tour par des activistes bien décidés à faire bouger les lignes.
